Les Chansons de Bilitis, suivies de Chansons modernes/Les Chansons de Bilitis/156

Slatkine reprints (p. 190).


PÉCHÉ


Depuis ce grand événement, elle n’a pas osé changer de confesseur ; mais elle en a pris un second. Au premier, elle dit le reste. À l’autre, nos secrets.

Celui-ci ne la connaît pas. Il confesse en pays perdu : plus loin que le Palais-Royal, dans un quartier où l’on n’a point d’amies. On peut tout dire à Saint-Eustache.

Ainsi elle est en paix avec sa conscience, bien qu’elle évite la dure épreuve de conter tant de choses inavouables au directeur qui l’a connue enfant.

Et persuadée que le Ciel accepte, elle en trouve la preuve même dans ses plaisirs. « Pour consoler mon âme en état de péché, Dieu voulut que ma chair fût en état de grâce ».