Les Blasons du Plaisir/Un soir…

UN SOIR

Un soir de drame, comme faux,
Traversé d’orage splendide,
Brûlant l’un et l’autre au long flot
De ce désir qui vous dévide
Tout au long de son torrent chaud

Puis, au cœur de ce qu’il médite,
Plus fort que notre volonté,
Sa flamme ardente, d’un coup, vite.
Immense ouragan qui palpite
À l’autel de sa volupté,

D’or vivant sur sa prise, loin,
Rayonnant au noir de tes soies,
Soleil de ta peau pâle, proie
Unique, terme souverain
De ton corps et du mien qui noient


Dans la méduse de la joie
Ce dont, jusqu’alors, le jeu plein,
Qui sur tout son frisson nous ploie,
N’avait jamais encor si bien,
Dispensé le suprême bien,

Au moins pour moi, quand je revois
L’heure ailée que rien n’évince
Où je retrouve sous mes doigts
Tes longs bas sur tes jambes minces.