Les Avadânas, contes et apologues indiens/109

Traduction par Stanislas Julien.
Paris B. Duprat (2p. 109-110).


CIX

LE FEU ET LE BOIS SEC.

(Déracinez les désirs.)


Un jour un feu violent fit un pacte avec une multitude de bois secs, et il fut convenu que, dans sept jours, ils se livreraient un grand combat. Tous les bois secs, toutes les branches et les feuilles se réunirent et s’amoncelèrent à la hauteur du Soumêrou. Le feu avait un ami intime qui lui dit : « Pourquoi ne pas vous préparer et ne point chercher une multitude d’auxiliaires ? Ces bois secs sont fort nombreux et vous êtes tout seul ! Comment pourrez-vous leur tenir tête ?

— Quoique mes ennemis soient nombreux, lui repartit le feu, mes seules forces suffisent pour leur résister ; je n’ai pas besoin de partisans ni d’auxiliaires. »

Ce conte renferme un sens profond ; il veut dire que le feu des passions n’a pas besoin d’auxiliaires, et suffit seul pour détruire les hommes.

(Extrait de l’ouvrage intitulé : Ta-fang-tong-ta-tsi-king, livre IX.)