P.-G. Delisle (p. 245-246).


PONT-DE-L’ARC


À Madame Jannet


Parmi les souvenirs de mon voyage en France,
Madame, il n’en est pas qui me soit plus présent,
Et dont je garde encor plus douce souvenance,
Que les trois jours passés sous votre toit charmant.

J’ai beaucoup admiré votre ciel de Provence,
Mais, pour moi, Pont-de-l’Arc fut surtout séduisant.
Le vin de l’amitié, comme une eau de Jouvence,
Y coulait à pleins bords ; et son charme puissant


Fut tel, que je laissai quelque part de mon âme
Dans ce vieux bloc de pierre à l’aspect féodal,
Qui défend ses jardins des souffles du mistral ;

Mais sous ce toit aimé, vous le savez, Madame,
Avant tout, j’ai chéri ses hôtes bienveillants,
Ses cœurs toujours ouverts, ses visages riants.




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