Ernest Flammarion, éditeur (p. 67-68).

LE RIZ et la Faculté de Médecine.




L’observation physiologique a établi que le régime carné et l’abus des albuminoïdes et des excitants dans l’alimentation courante, augmente les putréfactions intestinales dans des proportions presque invraisemblables, et qu’il est l’agent le plus actif de l’arthritisme en général et particulièrement de la constipation opiniâtre dont souffrent tant de personnes à notre époque.

Il résulte des études d’Ellinger sur le riz, considéré comme aliment régulateur, et du professeur Combe, de Lausanne, sur l’alimentation végétale en général, que la meilleure manière de réaliser l’antisepsie intestinale est précisément de supprimer dans l’alimentation tout ce qui est de nature à provoquer dans l’intestin des fermentations acides.

On obtient ce but en faisant prédominer dans la ration alimentaire les substances hydrocarbonées — purée de légumineuses, crèmes de céréales, riz — sur les matériaux azotés, c’est-à-dire en reléguant au second plan l’alimentation carnée. Bien plus, chez les diarrhéïques, les gastro-entéritiques, on supprime pendant un temps cette dernière et on la remplace par le régime au riz qui assure la désinfection intestinale d’une manière bien plus rigoureuse que les antiseptiques chimiques.

Sous cette action bienfaisante, la digestion intestinale reprend bientôt son alcalinité normale et la déjection se produit après l’absorption maxima des matières contenues dans le bol alimentaire.

On voit combien est erronée cette croyance populaire : que la consommation du riz provoque la constipation en agissant sur le tube digestif par ses prétendues propriétés astringentes.

C’est tout le contraire qui a lieu. En effet, la cuisson transforme en dextrines immédiatement assimilables les substances hydrocarbonées du riz ; les digestions buccale et stomacale poursuivent cette assimilation, de telle sorte que les sucs intestinaux n’ont plus qu’à parachever — sans fatigue pour l’organisme, et en milieu toujours alcalin — la digestion intestinale. Voilà le secret de tant de guérisons, parfois inespérées, de diarrhéïques et de gastro-entéritiques, opérées simplement par la cure au riz.

Nous basant donc uniquement sur l’observation des faits, nous affirmons hautement que loin d’être un agent de constipation, le Riz est au contraire un agent régulateur des digestions intestinales, en raison de son incomparable digestibilité, à condition toutefois, dans certains cas, de bien surveiller son estomac et de se conformer aux formules les plus simples indiquées dans cette brochure, qui, toutes, sont excellentes.


(Société des Rizières Méridionales, à Marseille.)