Gervais Clouzier, 1680 (1 / 2, pp. 57-62).
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PRenez demie livre de lin battu & mis en farine fine, démelez-le avec une pinte de fort vinaigre, pour en faire comme une bouillie, qu’il faut faire cuire sur un petit feu fort clair, remuant sans cesse : lors que la composition s’époissira, mélez parmy six onces huile de lys ; le tout bien mélé sera appliqué Page:Solleysel - Parfait mareschal - 5è éd., 1680 - tome 1.djvu/72 Page:Solleysel - Parfait mareschal - 5è éd., 1680 - tome 1.djvu/73 Page:Solleysel - Parfait mareschal - 5è éd., 1680 - tome 1.djvu/74 Page:Solleysel - Parfait mareschal - 5è éd., 1680 - tome 1.djvu/75 Chap.
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ulcere il n’est besoin que de le nettoyer ou mondifier, la nature fait aisément le reste.

Ce remede fera jetter une quantité prodigieuse de matiere, il y a des Chevaux qui le supporteront gayement sans estre dégoûtez, & mesme la glande se fondra au declin de la Lune, mais si au croissant elle revient de nouveau, il faut continuër le remede.

Que si apres un long usage d’iceluy le Cheval jette moins, & qu’il y ait apparence qu’il ne veuille plus jetter, cessez pour quelques jours le remede : & s’il ne jettoit plus du tout, comme il arrive quelquefois, donnez luy trois prises de poudre cordiale trois jours de suite, chaque prise dans une pinte de vin blanc ou rouge, & peut estre que la glande ne reviendra plus, & qu’il guerira.

J’ay donné ce remede à des Chevaux qui n’en ont pas eu le moindre battement de flanc, & qui n’en ont jamais perdu un coup de dent, ceux là en sont gueris pour un temps, mais ensuitte quelques-uns ont esté en estat de recommencer.

Lors que le poulmon qui est le siege ordinaire de cette maladie, est fort interessé, qu’il y a une notable pourriture, les Chevaux n’en guérissent pas, & le remede précedent avancera leur mort: mais lors qu’ils n’en peuvent réchapper, parce que le poulmon est consommé, il vaut mieux en estre dépêtré tost que tard.

Je vous donne advis que si vous avez dessein d’essayer à guérir un cheval morveux, il faut avant toutes choses, quelque remede que vous ayez dessein de pratiquer, au croissant fortifier & aider la nature à pousser au dehors sans l’irriter, à cela les prises de poudre cordiale, la theriaque, l’opiate du Kermes, & les pilulles cordiales reïterées feront fort bien ; dans tout le déclin leur donner les remedes qui font jetter par le nez & les seringuer, si on observe cette methode on en aura plus de contentement, quoy que je ne sois garant de rien.

Les parfums sont peu profitables aux Chevaux morveux, quoy qu’ils les fassent beaucoup jetter & sans violence, mais ils les dégoûtent, les amaigrissent & les desséchent trop.