Gervais Clouzier, 1680 (1 / 2, pp. 469-471).
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NOus ne voyons point de corruption sans generation, ce que la Nature perd d’un côté, elle le repare de l’autre ; il n’est point de plante qui ne serve de berceau à quelque sorte d’animal ; il n’est point d’animal qui dans sa corruption n’engendre de vermine, pour peu que la chaleur vitale & vivifiante soit alterée, son aliment se déregle & ne reçoit plus ses loix : de la vient le desordre de l’œconomie naturelle ; de sorte que si l’aliment & la nourriture des Chevaux, aussi bien que de tous les vivans, n’est pas dans une parfaite digestion, il se fait des cruditez & des humeurs, qui se pourrissent aisément, & de cette pourriture il s’engendre diverses sortes de vers qui affligent les Chevaux.

Nous avons déja parlé de ceux qui causent la colique & qui donnent des tranchées violentes : l’on en void de blancs, longs & pointus, dans la fiante des Chevaux, qui sont peu dangereux : les petits & longs comme de grosses aiguilles, sont tres-dangereux ; il en est de couleur de sang, larges & courts, gros comme des feverolles, qui donnent ordinairement des tranchées violentes, & qui font mourir les Chevaux.

Il s’engendre d’autres sortes de vers qui sont faits à peu prés comme des cloportes, hors qu’ils n’ont pas tant de pieds, ils sont rougeastres, bruns, & un peu velus sur le dos, y ayant divers plis, ils séjournent dans l’estomac, & succent toute la substance qui provient de la nourriture, & le Cheval quoy que grand mangeur, ne sçauroit engraisser, puis que l’estomac ne prepare la nourriture que pour les vers, lesquels souvent pour estre en trop grande abondance, percent l’estomac en differens endroits, & font mourir le Cheval avec de tres-grandes douleurs : j’en ay veu à miliers dans l’estomac des Chevaux qu’ils avoient fait mourir : ces sortes de vers ne donnent point de tranchées, & on n’en trouve jamais dans la fiente, ne sortant point de Page:Solleysel - Parfait mareschal - 5è éd., 1680 - tome 1.djvu/484 Page:Solleysel - Parfait mareschal - 5è éd., 1680 - tome 1.djvu/485