Gervais Clouzier, 1680 (1 / 2, pp. 467-469).
◄  De la Galle des Chevaux ⅭⅬⅦ : Onguent du Bouvier pour les eaux des jambes des Chevaux, pour les playes sordides, & pour la galle. Des vers qui s’engendrent dans le corps des Chevaux  ►


PRenez deux livres de miel dans un pot bien net, avec quatre onces de vert de gris en poudre tres-fine, deux onces d’alun brûlé, deux onces borax en poudre tres-fine & quatre onces couperose blanche, faite cuire le tout sur un feu clair, en remuant soigneusement jusqu’à ce qu’il soit lié : laissez refroidir, puis ajoutez à la composition, deux onces bonne eau-forte, & gardez l’onguent bien couvert, le remuant tous les jours six jours de suite. Pour vous en servir, une seule application ou deux guerira le mal, mais il faut empescher le Cheval d’y porter la dent ; que si la galle est à la queuë, il la faut raticer auparavant.

Par fois cét onguent lors que l’on en met trop, fait tomber la peau par écailles, & il paroist qu’il a écorché tout l’endroit qu’on a frotté ; mais il ne s’en faut estonner, parce que pour grande que paroissle l’écorchure, en les frottant avec la graisse blanche l’escarre tombera, & le Cheval se trouvera guery.

Quand toute la premiere & petite peau de la partie frottée seroit tombée, avec de la graisse blanche elle y reviendra & le poil, sans qu’il y ait peu d’endroits où il en manque.

Cet onguent du Bouvier est bon, non seulement pour la galle, mais aussi pour les eaux & poireaux, pour les playes baveuses pour les arestes, mulles traversieres, & autres maux ; mais l’application n’en est bonne qu’au cas que les jambes ne soient point gorgées, & qu’il soit seulement besoin de dessécher ; car ayant desséché le mal aux jambes enflées, elles restent gorgées & pleines d’humeurs, qui creveront de quelqu’autre côté : il faut donc évacuer cette humeur par le moyen de l’emmiellure blanche ou autre remede propre à cela, puis dessécher avec l’onguent du Bouvier.

Ce mesme onguent est bon pour des maux qui viennent au conduit de l’urine des bœufs, pour estre établez falement, & pour les playes des Chevaux, mais ce n’est pas sans cuisson & grande douleur qu’il les guerit. Cét onguent a le mesme effet, & Page:Solleysel - Parfait mareschal - 5è éd., 1680 - tome 1.djvu/482 CHAP.
ⅽⅼⅶ.
manege n’a aucune grâce quand il n’a pas de queuë, non plus que les Chevaux de main pour la guerre : ainsi il est bon d’avoir des remedes quand ces maux-là surviennent : dans un attelage de six Chevaux trois avoient ce mal, qui en sont gueris par le remede que je viens d’enseigner, de fendre le haut de la queuë, de haut en bas quatre doigts de longueur.