Paris : Louis-Michaud (p. 189-190).

MUSCADINS



Espèce d’hommes occupés d’une parure élégante ou ridicule, qu’un coup de tambour métamorphose en femmes. « Le fils du Czar Pierre I, s’est brûlé les doigts, » dit un de nos écrivains, « pour n’être point forcé au travail que son père exigeait de lui. » Nous avons vu un Muscadin se résoudre à se faire couper l’index, pour éviter de porter les armes contre l’ennemi. Il aurait dû le conserver pour manier l’aiguille ou la quenouille.

Ils formèrent l’opposé des sales Jacobins.

On aurait cru qu’une jeunesse ardente allait embrasser les principes républicains ; mais cette jeunesse était riche, efféminée, et voulut se distinguer partout de ceux qu’elle appelait les habits bleus. Les muscadins furent moqués, rossés, battus, quand ils voulurent avec leurs oreilles de chiens et leurs cadenettes narguer les républicains. S’ils étaient les plus forts c’était bien rarement ; et quand ils se trouvaient quatre contre un.

Ils font les royalistes à bas bruits ; mais les émigrés les méprisent encore plus qu’ils détestent les patriotes.