Michel Gaillard (p. 24-32).

Panurge continue ſon hiſtoire ; la deſcription de l’Iſle Imaginaire : la peur queut Panurge voyant rajeunir les hommes : & comme Polymnestor le r’aſſeurant, print ſa vie au peril de la ſienne, & le fit ſon hoſte.
Chapitre III.


PAnurge apres auoir touſſi, & craché par cinq ou ſix fois : froté ſon nez auec le bout de la manche, releué la petite mouſtache : continua ſon hiſtoire par la deſcription de l’Iſle Imaginaire comme s’enſuit. Mes tres-chers amis, & feaux camarades ; l’Iſle Imaginaire eſt à quelque cent lieuës des autres Canaries ou fortunees ; ſon aſſiette eſt fort belle, quoy que l’imaginatiõ la rẽde mobile & voltigeãte, comme font les Iſles Calamines en lydie. ou comme les Saltuaires & Balarines en la petite Tartarie ; bref mes amis cet Iſle court auſſi viſte, que l’imagination ; & ne la treuue qui veut, il faut des Dauphins pour s’y conduire : & faut ſçavoir iouer des Cymbales, car ils aiment ceſte ſonnerie, & s’y plaiſent comme i’ay veu, & vous l’auez ouy. Au reſte elle eſt du tout bien peuplee, & les hommes y ſont fort gens de bien. Page:Reboul - Le nouveau Panurge, 1614.djvu/50 Page:Reboul - Le nouveau Panurge, 1614.djvu/51 Page:Reboul - Le nouveau Panurge, 1614.djvu/52 Page:Reboul - Le nouveau Panurge, 1614.djvu/53 Page:Reboul - Le nouveau Panurge, 1614.djvu/54 Page:Reboul - Le nouveau Panurge, 1614.djvu/55 Page:Reboul - Le nouveau Panurge, 1614.djvu/56 Page:Reboul - Le nouveau Panurge, 1614.djvu/57