Éditions Police Journal (Aventures de cow-boys No. 5p. 17-18).

CHAPITRE VI

LES FRÈRES BARTLETT


Il était 9 heures tapant quand Mallette arriva au ranch des frères Israël et Dizzy Bartlett…

Il entra sans cérémonie dans la maison.

Ce fut Dizzy qui le vit le premier.

Il était à manger dans la cuisine.

Il cria :

— Eh, Israël, viens ici. Nous avons de la visite.

— Qui ?

— Sam Lortie ?

Fred pensa avec satisfaction :

— Mon déguisement tient bon.

Il gagnait la première manche.

Dizzy lui dit

— Que veux-tu encore, Sam ?

Israël demanda, lui :

— Pourquoi es-tu ici malgré notre défense formelle ?

— Parce que je suis traqué par la police, et que j’ai besoin de votre aide et de votre protection…

— Nous t’avons déjà donné tout cela.

Fred ricana :

— Je tue Godin pour vous ; j’incendie son domaine pour vous, je terrorise la fille de Godin, toujours pour vous ; et qu’est-ce que je reçois en récompense ? le lot d’un renégat, d’un traqué, d’un out-law… Vous avez toutes les fleurs et moi toutes les briques. Eh bien, je vous en avertis ; les choses ne se passeront point comme ça, non, non, certain !

Dizzy dit, piqué :

— Tu oublies quelque chose, Sam.

— Quoi ?

— Tu oublies que si nous n’avions pas collaboré à ton hold-up du poney-express, tu aurais royalement manqué ton coup.

Israël amplifia :

— C’est nous qui t’avons tracé la route, qui t’avons choisi le lieu idéal, où t’embusquer…

Dizzy ricana :

— Et c’est toi qui as mal fait la djobbe en laissant vivre Arthur qui devient de jour en jour un témoin de plus en plus alarmant.

— HAUT LES MAINS !

Les 2 Bartlett se retournèrent, mus par la surprise.

La stupeur.

Baptiste Verchères était devant eux.

Ses colts aux poings.

Il dit :

— Au nom de la loi, Israël et Dizzy Bartlett, je vous arrête.

— Pourquoi ?

— Pour avoir eu complicité avant le fait dans l’assassinat de Roger Godin, dans le hold-up du poney-express, dans l’incendie du ranch Godin et enfin pour avoir fait chanter Louisette, la fille de la victime…

— Vous n’avez pas de preuves.

— Non, hem ? Eh bien, je n’ai pas perdu un seul mot de votre conversation avec le faux Lortie. Cette preuve est suffisante pour vous faire pendre une bonne douzaine de fois chacun.

J. B. dit :

— Fred… ?

— Oui, chef…

— Désarme les deux bandits et, tiens, prends cette paire de menottes et emmenotte-les l’un à l’autre…

Quand ce fut fait, J. B. ordonna :

— Venez les forbans.

Israël protesta :

— Pas à pied jusqu’au village ?

— Oui, à pied jusqu’au village, vous l’avez dit !

Avant de partir, Baptiste dit amicalement et avec un sourire :

— Quand tu auras besoin de moi tu n’auras qu’à hennir. Un petit coup, un moyen et un gros.