Éditions Police Journal (Aventures de cow-boys No. 5p. 15-17).

CHAPITRE V

LA RENCONTRE


Comme Fred passait devant le poste de police de Squeletteville, il remarqua qu’il y avait de la lumière…

Alors il imita un court hennissement de cheval.

Puis un second moins court.

Et enfin un 3e, très long…

Quelques instants plus tard, il entrait dans la saloune rabino.

— Conduisez-moi à Roderskine, ordonna-t-il au propriétaire de céans.

Silencieusement les deux hommes suivirent un corridor obscur en arrière du bar.

Rabinovitch indiqua une porte vitrée.

Et dit :

Roderskine vous attend là.

Fred frappa.

— Entrez.

Il obtempéra.

— Tiens, tiens, fit le bandit, encore le faux Lortie.

Roderskine pointa son pistolet dans la direction de Mallette :

— Tu vas me dire qui tu es et ce que tu viens faire ici.

— Volontiers, je suis Fred Mallette, cowboy summa cum laude, et je suis venu ici pour célébrer ma lune de miel avec ma future femme Louisette Godin…

— Pas de farces, hein, ou bien tu vas faire le grand voyage sacrement vite.

Mallette se mit à rire.

— Gare à toi, on ne se moque pas impunément d’Étienne Roderskine…

— Non, hein ? Eh bien, retourne-toi et regarde dans la porte vitrée, qui te tient en joue immédiate actuellement ?

— Non.

Le chenapan poussa un gros rire vulgaire :

— Non, dit-il on ne me prend pas avec ce truc aussi vieux que le premier cowboy de la création. Il n’y a personne derrière cette vitre. Si je regardais, tu t’empresserais de sortir ton colt et de m’abattre

Mais Roderskine se trompait.

Il y avait quelqu’un derrière la porte vitrée.

Baptiste Verchères.

Dans un mouvement d’une vitesse fulgurante, Fred se jeta à plat ventre à terre.

J. B. tira.

À son endroit favori.

Entre les deux yeux du bandit.

Il tomba lourdement.

Se transformant en cours de route vers le plancher, d’homme vivant à cadavre.

Verchères dit :

— Pousse-toi, Mallette…

— Correct.

Fred ajouta :

— Rendez-vous à 9 heures ce matin chez…