Le Zend-Avesta (trad. Darmesteter)/Volume I/Vispéred/Karda 6.

Traduction par James Darmesteter.
Texte établi par Musée Guimet, Ernest Leroux (I. La Liturgie (Yasna et Vispéred) (Annales du Musée Guimet, tome 21)p. 459-460).

KARDA 6 (SP. 7)

Ce Karda remplace dans le Vd. Sadé le Hâ XV ; il en est la reproduction presque littérale, et n’en diffère que par l’addition des deux termes vîthushaêibyasca zaothrâbyô arshukhdhâbyasca vaghzhibyô, qui désignent d’une façon plus explicite les offrandes faites aux Amesha-Spentas, lesquelles dans la version du Yasna ne sont pas mentionnées.

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1. Avec instruction, avec assistance, avec joie ; avec les libations qui savent 1[1] et avec les paroles droites 2[2], j’invoque les Amesha-Spentas par leurs bons et beaux noms.

J’offre saintement le sacrifice aux Amesha-Spentas, par leurs bons et beaux noms, dans l’amour de la bonne Sainteté, dans l’amour de la bonne Religion mazdéenne.


Yênhê me asbât hacâ (XV, 2). Celui et ceux dont le culte, Ahura Mazda le sait, donne le bien aux êtres, en retour de leur sainteté, à ces êtres, qui ont été et qui sont, je sacrifie par leurs noms et leur apporte mon service.


La suite comme dans le Yasna XV.

Hâ XVI.

Hâ XVII.


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  1. 1. vîthushaêibyasca zaothrâbyô ; le mot vîthushaêibyasca fait difficulté : le pehlvi le traduit étymologiquement comme un dérivé de vid : pun zak akâsîhâ zôhr « avec ces libations (offertes) en connaissance » (?), ou « qui ont connaissance ». Il est assez naturel d’en rapprocher vîthushavaitîm, épithète de l’eau des ordalies, « eau contenant du soufre (saokeñta-vaitîm), de l’or (zaranyùvaitîm) et du vîthusha » (Vd. IV, 54, 155) : vîthusha est traduit par un mot qui peut, entre autres lectures, se lire cîhr « clair », de sorte que vîthushavaitîm serait l’eau qui manifeste la vérité.

    Les libations seraient dites vîthusha par allusion à leur rôle dans le serment : nous avons vu plus haut le Myazda jouer un rôle analogue et dévoiler les impies (Hâ VIII, 3).
  2. 2. « Les Bîshâmrùt ». Cf. Y. XVI, note 2.