Traduction par Albert Montémont.
Ménard (Œuvres de Walter Scott, volume 22p. 234-241).


CHAPITRE XXI.

L’ASSASSIN.


Le meurtre hideux, averti par le hurlement du loup qui fait sentinelle, avance à pas furtifs et pressés comme le ravisseur Tarquin, et s’achemine vers son but, semblable à un fantôme.
Shakspeare. Macbeth.


Pendant l’espace d’un quart d’heure, ou plus, après l’incident que nous venons de raconter, tout resta parfaitement tranquille devant l’habitation royale. Le roi continua de lire et de rêver à l’entrée du pavillon. Derrière lui, et toujours dans la même position, l’esclave nubien s’occupait encore à polir le large bouclier. Au dehors, à cent pas environ de distance, les soldats de la garde se tenaient debout ou couchés sur l’herbe, tout à leurs jeux, mais jouant en silence ; tandis que sur l’esplanade qui les séparait de l’entrée de la tente était étendu, semblable à un paquet de chiffons, le corps sans mouvement du marabout.

Mais le Nubien tenait un miroir ; car le bouclier qu’il avait nettoyé avec tant de soin était devenu d’un parfait poli, et il réfléchissait tous les objets du dehors à sa surface. Ce fut avec terreur et surprise que le noir y aperçut le marabout soulevant doucement la tête pour regarder autour de lui, avec une précaution incompatible avec son état d’ivresse. Il reposa sa tête à terre immédiatement après s’être assuré que personne ne l’observait, et se mit, par un mouvement presque imperceptible, et qu’on aurait pu croire involontaire, à se rapprocher et à se traîner de plus en plus près de la tente du roi, ayant soin de s’arrêter et de rester immobile par intervalles, comme l’araignée qui, tout en s’avançant vers son but, tombe quelquefois dans un état d’insensibilité complète, quand elle croit être observée. Cette manœuvre parut suspecte à l’Éthiopien ; il se tint sur ses gardes, et se prépara à se montrer à l’instant où cela pourrait devenir nécessaire.

Le marabout cependant continuait à ramper par degrés insensibles, comme un serpent, ou plutôt comme un limaçon. Enfin étant arrivé à dix pas environ de la personne de Richard, il sauta sur ses pieds, et s’élançant en bondissant comme un tigre, fut derrière le roi en un moment, et brandit en l’air un poignard qu’il avait caché dans sa manche. La présence de toute son armée n’aurait pu sauver l’héroïque monarque, mais les mouvements du Nubien avaient été aussi bien calculés que ceux du santon ; avant que ce dernier pût frapper, l’esclave le saisit fortement par le bras. Alors, rejetant sa rage fanatique sur celui qui venait de s’interposer d’une manière si imprévue entre lui et sa victime, le Charégite, car c’était lui, porta au Nubien un coup de poignard qui ne fit qu’effleurer le bras, et n’empêcha point l’Éthiopien de renverser l’assassin par terre. À cet instant, Richard, s’apercevant de ce qui se passait, se leva, et sans témoigner ni surprise ni colère, ni même plus d’intérêt qu’un homme ordinaire n’en montrerait en chassant et écrasant une abeille importune, il se saisit du siège sur lequel il était assis, et s’écria seulement : « Ah, chien ! » il brisa le crâne de l’assassin qui s’écria deux fois, la première d’une voix élevée, la seconde d’un ton entrecoupé : « Allah ackbar ! (Dieu est vainqueur !) » et il expira aux pieds du roi.

« Vous êtes de soigneuses sentinelles, » dit le roi à ses archers d’un ton de reproche et de mépris ; car, attirés par cette scène, ils s’étaient élancés devant la tente avec tumulte et confusion ; « vous êtes de vigilantes sentinelles, de me laisser faire par mes mains l’office du bourreau ! Taisez-vous tous, et cessez vos clameurs insensées ; n’avez-vous jamais vu un Turc mort ? Écoutez, jetez-moi cette charogne hors du camp, séparez la tête du corps, piquez-la au bout d’une lance, en ayant soin de tourner le visage du côté de le Mecque, afin qu’il lui soit plus facile de dire à l’infâme imposteur qui lui inspira ce dessein comment il a rempli sa mission. Quant à toi, mon noir et silencieux ami, » ajouta-t-il en se tournant vers l’Éthiopien ; « mais qu’est ceci ? tu es blessé, et par une arme empoisonnée, je gage, car au moyen d’un coup si faible, un animal aussi chétif que celui-là n’aurait pu guère espérer que d’érafler la peau du lion. Que l’un de vous suce le poison de sa blessure : le venin est sans pouvoir sur les lèvres qui le recueillent, quoique mortel quand il se mêle au sang. »

Les soldats se regardèrent entre eux avec embarras et hésitation ; la crainte d’un danger de ce genre s’étant emparé de ceux qui n’en craignaient pas d’autres.

« Eh quoi ! drôles, continua le roi, êtes-vous si délicats, ou est-ce la crainte de la mort qui vous fait tarder ainsi ?

— Non pas de la mort d’un homme, » dit Long-Allen, que le roi avait regardé en parlant ; « mais il me semble que je n’aimerais pas mourir comme un rat empoisonné pour l’amour de cet animal noir qu’on vend et qu’on achète au marché.

— Sa Grâce parle de sucer du poison, murmura un autre soldat, comme s’il disait d’avaler une groseille.

— Assurément, dit Richard, je n’ai jamais rien ordonné à un homme que je ne fusse prêt à faire moi-même. »

Et sans plus de cérémonie, en dépit des représentations de tous ceux qui l’entouraient et de la respectueuse opposition du Nubien lui-même, le roi d’Angleterre appliqua ses lèvres à la blessure de l’esclave noir, traitant d’absurdes toutes les remontrances et surmontant toute résistance. Il n’eut pas plus tôt suspendu, pour respirer, cette singulière occupation, que le Nubien se recula, et jetant une écharpe sur son bras, il déclara par des gestes qui indiquaient une résolution ferme, mais respectueuse, qu’il ne consentirait plus à ce que le monarque renouvelât une aussi humble opération. Long-Allen intervint aussi, en disant que, pour empêcher le roi de continuer, ses lèvres, sa langue et ses dents étaient au service du noiraud (c’est ainsi qu’il appelait l’Éthiopien), et qu’il l’avalerait tout entier avant de souffrir que Richard en approchât de nouveau les lèvres.

Neville, qui entra avec d’autres officiers, joignit ses représentations à celles des autres.

« Allons, allons, ne faites pas tant de bruit pour un lièvre que les chiens ont perdu, ou au sujet d’un danger qui est passé, dit le roi ! cette blessure ne sera rien, car le sang en sort à peine. Un chat en colère aurait fait une égratignure plus profonde ; et quant à moi, je n’ai qu’à prendre une dragme d’orviétan par forme de précaution, quoique ce soit inutile. »

Ainsi parla Richard, un peu honteux peut-être de sa condescendance, quoiqu’elle eût été inspirée par l’humanité et la reconnaissance. Mais quand Neville voulut continuer de lui représenter le danger auquel il venait d’exposer sa personne royale, le roi lui imposa silence.

« Paix ! je t’en prie… n’en parlons pas davantage ; je n’ai eu d’autre intention que de montrer à ces drôles, aussi pleins de préjugés que d’ignorance, comment ils pourraient se secourir les uns les autres quand ces lâches esclaves se servent contre nous de lames et de dards empoisonnés ; mais, ajouta-t-il, emmène le Nubien dans ton quartier, Neville… J’ai changé d’avis à son sujet… Qu’on ait bien soin de lui ; mais écoute un mot à l’oreille, veille à ce qu’il ne s’évade pas, il n’est pas ce qu’il paraît être… Qu’il jouisse de sa liberté cependant, pourvu qu’il ne sorte pas du camp… Et quant à vous, boule-dogues anglais, avaleurs de bœuf et de vin, retournez à votre poste, et ayez soin de le garder avec un peu plus de vigilance. Ne vous croyez pas encore en Angleterre, où l’on y va de franc jeu, où l’on s’avertit avant de se frapper, et où l’on se donne une poignée de main avant de se couper la gorge. Le danger, dans notre pays, se montre ouvertement l’épée nue, et défie en face l’ennemi qu’il veut assaillir. Mais ici il jette son défi avec un gant de soie au lieu d’un gantelet de fer, vous coupe la gorge avec une plume de colombe, vous frappe avec une épingle d’or, ou vous étrangle avec le lacet qui serre le corset d’une dame… Allez, tenez vos yeux ouverts et vos bouches closes, buvez moins et regardez avec plus d’attention autour de vous, ou je mettrai vos larges estomacs à un régime qui paraîtrait dur même à un frugal Écossais. »

Les soldats abattus et mortifiés allèrent reprendre leur poste. Neville voulut alors représenter à son maître le danger de pardonner si facilement leur négligence, et la nécessité d’un exemple dans un cas aussi grave où ils avaient laissé un individu vraiment suspect s’approcher de sa personne à la portée du poignard… Mais Richard l’interrompit en disant : « Ne me parle pas de cela, Neville ; voudrais-tu que je me montrasse plus sévère pour un danger frivole dont ma personne a pu être menacée, que je ne l’ai été sur la perte de la bannière d’Angleterre ? elle a été volée, volée par un brigand, et sans qu’une goutte de sang ait été répandue… Mon ami noir, tu es, à ce que me mande l’illustre Soudan, habile à expliquer des mystères ; je te donnerai ton pesant d’or, si tu réussis à en pénétrer un encore plus noir que toi, par un moyen quelconque, et si tu parviens à me découvrir le traître qui a fait cet outrage à mon honneur. »

Le muet parut vouloir parler, mais il ne proféra que ces sons inarticulés que font entendre ceux qui sont dans sa triste situation ; puis il croisa les bras, fixa sur le roi un œil plein d’intelligence, et fit un signe affirmatif en réponse à sa question.

« Comment ! » dit Richard plein de joie et d’impatience, « te charges-tu d’éclaircir cette affaire ? »

Le Nubien répéta le même signe.

« Mais comment nous entendrons-nous mutuellement ? Sais-tu écrire, mon ami ? »

L’esclave fit encore un signe affirmatif.

« Donnez-lui tout ce qu’il faut pour écrire ; on trouvait tout cela plus facilement dans la tente de mon père que dans la mienne. Cependant il doit y avoir des plumes et de l’encre quelque part, pourvu que ce climat brûlant n’ait pas séché notre encre… Sur ma foi, cet homme est un beau joyau, un diamant noir, Neville.

— Sous votre bon plaisir, mon souverain, répliqua Neville, si j’ose dire mon humble opinion, il est dangereux d’avoir affaire à ces sortes de gens ; cet homme est probablement un sorcier, et les sorciers ont des rapports avec l’ennemi qui a le plus d’intérêt à semer l’ivraie parmi le blé, à faire naître les discussions dans nos conseils et à…

— Paix ! Neville, dit Richard ; vous pouvez rappeler vos chiens du Nord quand ils sont sur la trace du daim, et vous flatter de les faire retourner en arrière ; mais ne croyez pas pouvoir arrêter un Plantagenet quand il a la perspective de venger son honneur. »

L’esclave qui, pendant cette discussion, s’était occupé à écrire d’une manière qui prouvait son habileté dans cet art, se leva alors, et pressant son écrit contre son front, il se prosterna, comme il était d’usage, avant de le remettre aux mains du roi. Cet écrit était en français, quoique jusque-là Richard lui eût parlé en langue franque.

« À Richard, l’invincible et victorieux roi d’Angleterre, de la part du plus humble de ses esclaves : les mystères sont des boîtes fermées par le ciel ; mais la sagesse peut deviner le ressort de la serrure. Si votre esclave était placé dans un lieu où il pût voir passer les chefs de l’armée l’un après l’autre, ne doutez pas que l’iniquité ne devienne manifeste, fût-elle maintenant cachée sous sept voiles, pourvu que l’auteur de l’outrage se trouve parmi eux.

— Par saint George ! s’écria le roi, tu as parlé on ne peut plus à propos ! Neville, tu sais que nous rassemblons nos troupes demain, et que les princes sont convenus qu’en expiation de l’outrage fait à la bannière d’Angleterre les chefs de l’armée défileraient devant notre nouvel étendard flottant sur le mont Saint-George, et le salueraient avec toutes les formes du respect. Crois-moi, le traître n’osera pas s’absenter dans une réparation si solennelle, de peur que son absence elle-même ne soit un motif de soupçon ; là tu placeras notre conseiller noir ; et si son art peut découvrir le perfide, c’est moi qui me charge du reste.

— Mon roi, » dit Neville avec la franchise d’un baron anglais ; « prenez garde à ce que vous allez faire. La concorde vient d’être rétablie d’une manière imprévue dans notre sainte ligue ; voulez-vous, sur les indications d’un esclave nègre, déchirer des blessures si fraîchement fermées ? ou voulez-vous que cette procession, qu’on a destinée à servir de réparation à votre honneur et à ramener l’union parmi les princes divisés, serve à faire naître de nouveaux motifs de discorde, ou à faire revivre d’anciennes querelles ? Je ne crois pas me servir de termes trop forts en disant que ce serait violer vous-même la déclaration que Votre Grâce a faite au conseil assemblé de la croisade.

— Neville, » dit le roi en l’interrompant d’un ton sévère, « ton zèle te rend présomptueux et t’entraîne à l’oublier ; je n’ai jamais promis de m’abstenir de prendre des mesures pour découvrir l’infâme auteur de l’outrage fait à mon honneur : loin de faire cette promesse, je renoncerais plutôt à mon royaume, à la vie ; toutes mes déclarations ont été faites à cette condition positive et indispensable. Seulement si le duc d’Autriche se fût avancé pour avouer avec le courage d’un homme qu’il était l’auteur de cet outrage, j’offrais pour l’amour de la chrétienté de le lui pardonner.

— Mais, » continua le baron en insistant, « quelle apparence que cet esclave, ce jongleur de Saladin ne se joue pas de Votre Grâce ?

— Paix ! Neville ; tu te crois bien sage, et tu n’es qu’un fou. Souviens-toi de la recommandation que je t’ai faite au sujet de cet homme. Il y a en lui quelque chose que ton esprit westmorelandais ne peut pénétrer. Et toi, mon ami le muet, prépare-toi à accomplir l’œuvre à laquelle tu t’es engagé, et, par la parole d’un roi, tu choisiras toi-même ta récompense. Mais voyons, il écrit encore. »

Le muet effectivement écrivit et remit au roi, avec les mêmes cérémonies qu’auparavant, un morceau de papier contenant ces mots : « La volonté du roi est la loi de son esclave, et il ne convient pas à l’esclave de demander un guerdon pour accomplir son devoir. »

— Guerdon et devoir ! » dit le roi en interrompant sa lecture, et s’adressant à Neville en anglais, appuyant sur ces mots avec quelque emphase : « Ces Orientaux, ajouta-t-il, ont gagné à leurs relations avec les croisés… Ils acquièrent le langage de la chevalerie… Et voyez, Neville, comme cet homme paraît troublé ! si ce n’était à cause de sa couleur, on s’apercevrait qu’il rougit… Il ne me paraîtrait pas étrange qu’il entendît ce que je dis. Il ne faut se fier à eux en aucune langue.

— Le pauvre esclave ne peut supporter les yeux de Votre Majesté, dit Neville, ce n’est pas autre chose.

— Voilà qui est bien, » poursuivit le roi en frappant du doigt le papier dont il continuait la lecture : « cet écrit téméraire nous apprend que notre fidèle muet est chargé par Saladin d’un message pour lady Édith Plantagenet, et demande les moyens de le lui remettre. Que penses-tu d’une si humble requête, Neville ?

— Je ne sais, répondit Neville, comment Votre Grâce prendra cette liberté, mais je ne répondrais pas du cou du messager qui irait porter une telle requête au soudan de la part de Votre Majesté.

— Grâces au ciel, dit Richard, je ne convoite aucune de ces beautés brûlées par le soleil ; et quant à punir cet homme parce qu’il exécute l’ordre de son maître, et cela au moment où il vient de me sauver la vie, il me semble que ce serait là une justice un peu trop sévère. Je vais t’apprendre un secret, Neville, car quoique nous ayons pour témoin ce noir, tu sais bien qu’il ne pourrait le répéter, quand même il le voudrait… Je te dirai donc que depuis quinze jours je suis sous l’influence d’un charme étrange, et je voudrais bien être désenchanté… Quelqu’un ne m’a pas plus tôt rendu service, que voilà tout-à-coup qu’il en détruit tout le mérite par quelque grave injure ; et d’une autre part, celui qui a mérité que je le condamne à la mort pour quelque trahison ou quelque outrage, se trouve être précisément une personne qui m’aura rendu quelque service éminent qui impose à mon honneur l’obligation de lui faire grâce… De cette manière tu vois que je suis privé de la plus grande partie de mes attributions royales, ne pouvant ni punir ni récompenser. Jusqu’à ce que l’influence de cet astre défavorable soit passée, je m’abstiendrai de rien dire sur la requête de ce noir, excepté qu’elle est d’une hardiesse peu commune, et que le meilleur moyen qu’il ait de trouver grâce à nos yeux est de tâcher de réussir dans la découverte qu’il a promis d’effectuer… En attendant, Neville, surveille-le toi-même, et qu’il soit honorablement traité… Et écoute encore, » ajouta-t-il tout bas, « cherche-moi cet ermite d’Engaddi, et amène-le-moi aussi : que ce soit un saint, un sauvage, un sage ou un fou, je veux lui parler secrètement. »

Neville se retira, sortit de la tente royale, faisant signe au Nubien de le suivre, fort surpris de ce qu’il avait vu et entendu, et surtout de la conduite peu ordinaire du roi. Rien n’était en général plus aisé que de découvrir le cours que prenaient les idées et les sensations de Richard, quoiqu’il fût dans certains cas assez difficile d’en calculer la durée. Mais dans cette occasion il y avait tant de contrainte et de mystère dans sa manière d’être, qu’il n’était pas facile de deviner si c’était le mécontentement ou la bienveillance qui dominait son esprit à l’égard de son nouveau serviteur ; et de quelle nature étaient les regards qu’il lançait sur lui de temps en temps. Le service que le roi s’était empressé de rendre au Nubien pour prévenir le danger qui aurait pu résulter de sa blessure pouvait balancer celui que l’esclave avait rendu au monarque en détournant le coup de l’assassin ; mais on aurait dit qu’il existait entre eux un compte plus ancien, et que le monarque, incertain de savoir si, tout calculé, il serait le débiteur ou le créancier, avait pris en attendant une attitude neutre qui pouvait s’accorder avec l’un ou l’autre cas. Quant au Nubien, de quelque manière qu’il eût acquis la connaissance des langues de l’Europe, le baron resta convaincu que celle d’Angleterre du moins lui était étrangère ; car, l’ayant examiné avec soin pendant la dernière partie de l’entrevue, il lui semblait impossible que quelqu’un qui aurait entendu une conversation dont il était lui-même le sujet, pût y paraître insensible à ce point.