Le Sonnet des épaules

L’IdoleAlphonse Lemerre, éditeur (p. 34-35).




LE SONNET DES ÉPAULES





La courbe n’eut jamais d’inflexions plus douces,
Excepté quand elle eſt le ſein pur & charmant.
Elles laiſſent tomber leurs ondes mollement
Dans la ſucceſſion des lignes ſans ſecouſſes.

Une ombre d’or que font des duvets & des mouſſes !
A l’aiſſelle en finit l’épanouiſſement ;
Et les ſonges légers qui viennent en aimant
Sur elles vont dormir au bord des trèſſes rouſſes.


Opulentes, ſans rien qui ſente la maigreur,
Elles ont, n’étant pas ſujettes à l’erreur,
L’impeccabilité de marbre des déeſſes.

Nul voiſinage exquis n’eſt pour elles gênant !
Elles n’ont pas beſoin de faire des promeſſes.
Car elles ſont un tout ſuprême & rayonnant.