Traduction par Judith.
L. Hachette et Cie (tome Ip. 212-222).

CHAPITRE XXI

Mistress Plowson.

Dans le paquet de lettres que Robert Audley avait trouvé dans la malle de George, il y en avait une étiquetée avec le nom du père de l’absent, — de ce père qui n’avait jamais été un ami indulgent pour son fils unique et qui avait profité avec plaisir de l’excuse fournie par l’imprudent mariage de George pour abandonner le jeune homme à ses propres ressources. Robert Audley n’avait jamais vu M. Harcourt Talboys ; mais quelques paroles indifférentes de George sur son père avaient donné à son ami quelque notion du caractère de ce gentleman. Il avait écrit à M. Talboys immédiatement après la disparition de George, élaborant soigneusement son épître, qui dénotait chez l’auteur une crainte vague que quelque vilain tour eût été joué dans cette mystérieuse affaire ; et qu’après un laps de plusieurs semaines, il avait reçu une lettre formelle, dans laquelle M. Harcourt Talboys déclarait positivement qu’il s’était lavé les mains de toute responsabilité dans les affaires de son fils George, depuis le jour du mariage du jeune homme, et que son absurde disparition était en rapport avec son ridicule mariage. L’auteur de cette lettre paternelle ajoutait en post-scriptum, que si M. George Talboys avait eu quelque méprisable dessein d’alarmer ses amis par cette disparition prétendue, et par suite de mettre en jeu leurs sentiments dans le but d’en tirer un avantage pécuniaire, il s’était énormément trompé sur le caractère des personnes auxquelles il avait affaire.

Robert Audley avait répondu à cette lettre par quelques lignes indignées, informant M. Talboys qu’il était peu croyable que son fils se cachât pour accomplir quelque dessein bassement tramé contre les poches de ses parents, car il avait laissé vingt mille livres dans les mains de son banquier au moment de sa disparition. Après avoir expédié cette lettre, Robert avait abandonné tout espoir de recevoir assistance de l’homme qui, dans l’ordre naturel des choses, aurait dû être le plus intéressé au destin de George ; mais aujourd’hui qu’il se trouvait avancer lui-même chaque jour d’un pas vers la fin qui se présentait si noire devant lui, son esprit retournait à ce M. Harcourt Talboys si indifférent et si dénué de cœur.

« J’irai dans le Dorsetshire après mon départ de Southampton, dit-il, pour voir cet homme. S’il est satisfait de laisser le sort de son fils plongé dans l’ombre et dans le cruel mystère qui l’enveloppe pour tous ceux qui l’ont connu… s’il est satisfait de descendre dans la tombe, incertain de la fin de ce pauvre ami… pourquoi essayerais-je de débrouiller l’écheveau emmêlé, d’adapter les pièces de la terrible intrigue, et de mettre ensemble les fragments épars qui, réunis, peuvent former un certain tout hideux ? Je veux aller à lui et émettre franchement, en sa présence, mes soupçons les plus terribles. Ce sera à lui de dire ce que je dois faire. »

Robert Audley partit par un express matinal pour Southampton. La neige s’étendait en couches blanches et épaisses sur le charmant pays qu’il traversait, et le jeune avocat s’était enveloppé d’une si grande quantité de comforters et de couvertures qu’il paraissait une masse ambulante d’articles de laine plutôt qu’un membre vivant d’une profession libérale. Il regardait tristement par la portière couverte de vapeurs, rendue opaque par sa respiration et celle d’un vieil officier des Indes, son seul compagnon, et considérait le paysage fuyant, qui lui apparaissait comme un fantôme dans son linceul de neige. Il était enveloppé dans sa couverture, grelottait d’un air hargneux, et se sentant disposé à chercher querelle au destin qui le forçait de voyager par un train si matinal et par une si pitoyable journée d’hiver.

« Qui aurait jamais pensé que je pusse devenir si attaché à ce garçon, murmura-t-il, ou que je pusse me sentir si isolé sans lui ? J’ai une confortable petite fortune en trois pour cent, je suis l’héritier présomptif du titre de mon oncle, et je connais une certaine petite jeune fille qui, je crois, ferait de son mieux pour me rendre heureux ; mais je déclare que j’abandonnerais volontiers le tout et resterais sans un sou dans le monde demain, si ce mystère pouvait être éclairci d’une manière satisfaisante et si George Talboys pouvait être à côté de moi. »

Il arriva à Southampton entre onze heures et midi, traversa la plate-forme de la gare, la figure fouettée par la neige, et se dirigea vers la jetée du port et l’extrémité la plus basse de la ville. La cloche de l’église Saint-Michel sonnait midi comme il traversait l’élégant vieux square dans lequel cet édifice s’élève, et il chercha, en tâtonnant, son chemin dans les petites rues qui conduisent au bord de l’eau.

M. Maldon avait établi ses pénates dans un de ces tristes passages que des constructeurs, par spéculations, aiment à bâtir sur quelque misérable partie de terrain accolée aux limites d’une cité florissante. Brigsome’s Terrace était peut-être un des blocs de bâtiments les plus lugubres qui eût jamais été élevé avec des briques et du mortier, depuis que le premier maçon a manié la truelle et que le premier architecte a dessiné son plan. L’entrepreneur qui avait fait la spéculation des huit étages dix fois plus tristes que des prisons, s’était lui-même pendu derrière la porte du parloir d’une taverne voisine, alors que la charpente n’était pas encore terminée. L’individu qui avait acheté les carcasses de briques et de mortier, avait passé par la Cour des banqueroutiers pendant que les tapissiers étaient encore occupés dans Brigsome’s Terrace et avait blanchi ses plafonds, et lui-même, simultanément. L’insolvabilité et le malheur étaient attachés à ces misérables habitations. Le baillif et le prêteur sur gages étaient aussi bien connus que le boucher et le boulanger par les enfants bruyants qui jouaient sur le terrain en face des croisées du parloir. Les locataires solvables étaient troublés à des heures indues par le bruit des tapissières remplies d’ameublements fantastiques qui glissaient furtivement par les nuits sans lune. Les locataires insolvables défiaient ouvertement, de leurs forteresses à dix étages, le percepteur de la taxe sur l’eau, et existaient des semaines entières sans aucun moyen visible de se procurer ce liquide indispensable.

Robert Audley regarda autour de lui en frissonnant comme il tournait du côté de l’eau dans cette localité atteinte par la misère. Un enterrement d’enfant sortait d’une des maisons au moment où il approchait et il pensa avec un frémissement d’horreur que si le petit cercueil eût contenu le fils de George, il eût été en quelque sorte responsable de la mort de l’enfant.

« Le pauvre petit ne dormira pas une nuit de plus dans ce misérable bouge, pensa-t-il tandis qu’il frappait à la porte de la maison de M. Maldon. Il est le légataire de mon pauvre ami, et je dois garantir sa sécurité. »

Une jeune servante en savates ouvrit la porte et examina M. Audley presque d’un air soupçonneux en lui demandant, d’une voix très-nasillarde, ce qu’il désirait. La porte du petit salon était entre-bâillée, et Robert put entendre le cliquetis des couteaux et des fourchettes, ainsi que la voix du petit George qui babillait gaiement. Il dit à la servante qu’il venait de Londres, qu’il avait besoin de voir master Talboys et qu’elle voulût bien l’annoncer ; et, passant devant elle sans autre cérémonie, il ouvrit la porte du parloir. La jeune fille le fixa, pétrifiée par sa manière d’agir ; et, comme frappée par quelque conviction soudaine, elle jeta son tablier par-dessus sa tête, et sortit en courant dans la neige. Elle s’élança à travers le terrain désert, plongea dans une allée étroite, et ne respira plus que lorsqu’elle se trouva sur le seuil d’une certaine taverne appelée Coach and Horses, très-fréquentée par M. Maldon. La fidèle domestique du lieutenant avait pris Robert Audley pour quelque nouveau et déterminé percepteur de la taxe des pauvres, et avait regardé le récit débité par ce gentleman comme un adroit mensonge inventé pour la ruine des paroissiens en défaut, et s’était précipitée dehors pour avertir à temps son maître de l’approche de l’ennemi.

Quand Robert entra dans le salon, il fut surpris de trouver le petit George assis en face d’une femme occupée à faire les honneurs d’un méchant repas étalé sur une nappe sale et flanqué d’une mesure en étain remplie de bière. La femme se leva à l’entrée de Robert et fit une très-humble révérence au jeune avocat. Elle paraissait âgée d’environ cinquante ans et portait la robe de deuil, couleur rouillée des veuves. Son teint était fadement beau, et les deux bandeaux unis de cheveux sous son bonnet étaient de cette nuance terne du lin qui généralement accompagne des joues roses et des cils blancs. Elle avait été peut-être une beauté campagnarde dans son temps, mais ses traits, quoique passablement réguliers dans leur contour, avaient un air chétif et pincé comme s’ils eussent été trop étroits pour sa figure. Ce défaut était particulièrement remarquable dans sa bouche qui était évidemment une ouverture trop petite pour renfermer la rangée de dents qu’elle possédait. Elle sourit en faisant la révérence à M. Robert Audley, et ce sourire qui mit à découvert la plus grande partie de cette rangée de dents carrées, à l’aspect affamé, n’ajouta en aucune façon à la beauté de sa personne.

« M. Maldon n’est pas au logis, monsieur, dit-elle, avec une politesse insinuante ; mais si c’est pour la taxe de l’eau, il m’a prié de vous dire que… »

Elle fut interrompue par le petit George Talboys, qui descendit comme il put de la chaise haute sur laquelle il avait été perché et courut à Robert Audley.

« Je vous connais, dit-il, vous êtes venu à Ventnor avec le gros monsieur et vous êtes venu ici une fois, et vous m’avez donné, quelque argent, et je l’ai donné à grand-papa pour le conserver, et grand-papa l’a gardé, et il le garde toujours. »

Robert Audley prit l’enfant dans ses bras, et le porta sur une petite table devant la croisée.

« Tenez-vous là, Georgey, dit-il, j’ai besoin de jeter un bon coup d’œil sur vous. »

Il tourna la figure de l’enfant à la lumière et repoussa les boucles brunes de son petit front avec les deux mains.

« Vous ressemblez chaque jour davantage à votre père, Georgey, et vous allez devenir tout à fait un homme comme lui, dit-il ; aimeriez-vous aller à l’école ?

— Oh oui, s’il vous plaît ; j’aimerais bien cela, répondit le petit garçon avec vivacité. J’ai été une fois à l’école de miss Pevins, — une école de jour, vous savez —, à côté du coin de la rue voisine ; mais j’attrapai la rougeole et grand-papa ne voulut plus m’y laisser retourner, crainte que je n’attrapasse de nouveau la rougeole ; et grand-papa ne veut pas me permettre de jouer avec les petits garçons dans la rue, parce que ce sont des garçons grossiers ; il dit des polissons, mais il dit que je ne dois pas dire polissons parce que cela est vilain. Il dit Dieu me damne et le diable m’emporte, mais il dit qu’il le peut parce qu’il est âgé. Je dirai Dieu me damne et le diable m’emporte quand je serai grand, et je voudrais aller à l’école, s’il vous plaît, et je puis y aller aujourd’hui si vous le voulez ; mistress Plowson voudra bien me préparer mes habits, n’est-ce pas que vous le voulez bien, mistress Plowson ?

— Certainement, master Georgey, si votre grand-papa le désire, répondit la femme, jetant un regard presque troublé sur M. Robert Audley.

— Quel rôle peut jouer ici cette femme ? pensa Robert, en tournant les yeux de l’enfant vers la veuve aux beaux cheveux, qui elle-même se faufilait lentement vers la table sur laquelle le petit George Talboys était debout, causant avec son tuteur. Me prend-elle toujours pour un percepteur de taxes rempli d’intentions hostiles pour son misérable avoir et son trésor, ou le motif de ses manières inquiètes aurait-il une cause plus profonde ? C’est une chose à peine croyable, car quels que soient les secrets que puisse avoir le lieutenant Maldon, il n’est pas très-probable que cette femme en ait connaissance. »

Mistress Plowson s’était faufilée près de la petite table pendant ce temps, et était occupée à faire descendre furtivement l’enfant, lorsque Robert se retourna brusquement.

« Que voulez-vous faire de l’enfant ? dit-il.

— Je voulais seulement le prendre pour laver sa jolie figure, monsieur, et arranger ses cheveux, répondit la femme, du même ton caressant avec lequel elle avait parlé de la taxe de l’eau. Vous ne pouvez pas le voir à son avantage, monsieur, tandis que sa charmante figure est sale. Je n’ai pas besoin de cinq minutes pour le rendre aussi net qu’une épingle neuve. »

Elle mettait ses bras longs et maigres autour de l’enfant, tandis qu’elle parlait, et se préparait évidemment à le prendre et à l’emporter, quand Robert l’arrêta.

« Je préfère le voir comme il est, je vous remercie, dit-il. Mon séjour à Southampton ne doit pas être long, et j’ai besoin d’entendre tout ce que ce petit homme peut me raconter. »

Le petit homme se glissa plus près de Robert et examina avec confiance les yeux gris de l’avocat.

« Je vous aime beaucoup, dit-il, j’avais peur de vous quand vous veniez autrefois, parce que j’étais sauvage. Je ne suis plus sauvage maintenant, je vais avoir six ans. »

Robert caressa la tête de l’enfant d’une manière encourageante, mais il n’avait pas les yeux fixés sur le petit George ; il observait la veuve aux beaux cheveux qui s’était approchée de la croisée et était occupée à regarder dehors la pièce de terrain inculte.

« Vous êtes inquiète de quelqu’un, madame, j’en ai peur, » dit Robert.

Son visage se colora vivement, au moment où l’avocat fit cette remarque, et elle lui répondit d’une manière embarrassée.

« J’épiais l’arrivée de M. Maldon, monsieur, dit-elle. Il sera si contrarié s’il ne vous voit pas.

— Vous savez qui je suis, alors ?

— Non, monsieur, mais… »

L’enfant l’interrompit en tirant un petit bijou de montre de son sein et, le montrant à Robert :

« C’est la montre que la jolie dame m’a donnée, dit-il. Je l’ai maintenant, mais je ne l’ai pas eue depuis longtemps, parce que le bijoutier qui l’a nettoyée est un paresseux, dit grand-papa, et qu’il la garde toujours assez longtemps, et grand-papa dit qu’il veut encore la faire nettoyer à cause des taxes ; mais il dit que s’il devait la perdre, la jolie dame m’en donnerait une autre. Connaissez-vous la jolie dame ?

— Non, George ; mais racontez-moi tout ce que vous savez sur elle. »

Mistress Plowson fit une autre tentative sur l’enfant. Elle était armée d’un mouchoir de poche cette fois, et déployait une grande inquiétude sur l’état du petit nez de Georgey, mais Robert prévint l’attaque de cette arme redoutable, et tira l’enfant des mains de son bourreau.

« L’enfant se comportera très-bien, madame, dit-il, si vous voulez être assez bonne pour le laisser seul pendant cinq minutes. Maintenant, Georgey, asseyez-vous sur mes genoux pour me dire ce que vous savez sur la jolie dame. »

L’enfant descendit comme il put de la table sur les genoux de M. Audley, saisissant sans aucune cérémonie, pour s’aider dans sa descente, le collet de son tuteur.

« Je vais tout vous raconter sur la jolie dame, dit-il, parce que je vous aime beaucoup. Grand-papa m’a dit de n’en parler à personne, mais je vous le dirai à vous, vous savez, parce que je vous aime, et parce que vous allez me mettre à l’école. La jolie dame est venue ici un soir… il y a bien longtemps… oh ! bien longtemps, dit l’enfant, secouant sa tête avec un air dont la solennité exprimait quelque époque prodigieusement reculée. Elle est venue quand je n’étais pas à beaucoup près aussi grand qu’aujourd’hui… et elle est venue à la nuit, après que j’étais allé me coucher, et elle est entrée dans ma chambre, et elle s’est assise sur le lit et elle a pleuré… et elle m’a laissé la montre sous mon traversin, et elle… Pourquoi me faites-vous de gros yeux, mistress Plowson ? Je puis dire cela au monsieur, » ajouta Georgey, s’adressant subitement à la veuve, qui était debout derrière les épaules de Robert.

Mistress Plowson marmotta confusément quelque excuse sur ce qu’elle craignait que master George ne fût ennuyeux.

« Veuillez attendre que je m’en plaigne, madame, avant que de fermer la bouche de mon petit ami, dit Robert Audley durement. Une personne défiante pourrait penser, d’après vos manières, que M. Maldon et vous êtes impliqués dans quelque complot et que vous êtes effrayée de ce babil de l’enfant pourrait laisser deviner. »

Il se leva de sa chaise en disant ces mots, regarda mistress Plowson en face. Le visage de la veuve était aussi blanc que son bonnet quand elle essaya de lui répondre, et ses lèvres pâles étaient si desséchées qu’elle fut obligée de les mouiller avec sa langue avant que les mots pussent arriver.

Le petit garçon vint au secours de son embarras.

« Ne soyez pas chagrine, mistress Plowson, dit-il ; mistress Plowson est très-bonne pour moi, mistress Plowson est la mère de Matilda. Vous n’avez pas connu Matilda ; pauvre Matilda, elle était toujours à se plaindre, elle était malade, elle… »

L’enfant fut arrêté par la subite apparition de M. Maldon qui, debout sur le seuil de la porte du parloir, considérait Robert Audley d’un air moitié ivre, moitié terrifié, s’accordant difficilement avec la dignité d’un officier de marine retiré. La jeune servante, essoufflée et haletante, se tenait serrée derrière son maître. Quoique la journée ne fût pas avancée, le vieillard avait la langue épaisse et la parole embarrassée en s’adressant durement à mistress Plowson.

« Vous êtes une créature bien venue à vous dire femme de sens ! dit-il ; pourquoi n’avez-vous pas pris l’enfant à part et ne lui avez-vous pas lavé la figure ? Avez-vous besoin de me ruiner ? Voulez-vous ma perte ? Emmenez l’enfant ! Monsieur Audley, je suis vraiment enchanté de vous voir, très-heureux de vous recevoir dans mon humble demeure, » ajouta le vieillard avec une politesse d’ivrogne, en tombant sur une chaise en parlant, et en essayant de garder une contenance digne devant son visiteur inattendu.

« Quels que soient les secrets de cet homme, pensa Robert, tandis que mistress Plowson poussait le petit George Talboys hors de la chambre, cette femme en sait une partie qui n’est pas sans importance. Quel que puisse être le mystère, il devient à chaque pas plus noir et plus ténébreux ; mais j’essayerais en vain de rétrograder ou de m’arrêter court sur la route, car une main plus forte que la mienne m’indique du doigt le chemin du tombeau ignoré de l’ami que j’ai perdu. »