L’Abîme (Rollinat)/Le Rire jaune

L’Abîme. PoésiesG. Charpentier et Cie, éditeurs. (p. 96-97).


LE RIRE JAUNE


Le Rire Jaune s’est foncé
Sur ta lèvre déjà si jaune,
Car tu vis un présent glacé
En sachant trop ce que vaut l’aune
De l’avenir et du passé.

Tous tes vieux vices t’ont lassé,
Jusqu’à ta luxure de faune !
Ton égoïsme a grimacé
Le Rire Jaune.


Ton âme où le doute a passé
Et dont le rêve se détrône
Ne peut te faire que l’aumône
De ce rire de trépassé
Toujours plus creux et plus pincé :
Le Rire Jaune !