L’Abîme (Rollinat)/Les Délateurs

L’Abîme. PoésiesG. Charpentier et Cie, éditeurs. (p. 94-95).
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LES DÉLATEURS


Pauvres hommes, soyez donc vrais !

Vos terriers du mal et du pire
Se moquent de tous les furets,
Car votre âme a plus de retraits
Que la caverne d’un vampire.

La conscience qui conspire
A même pris vos intérêts ;

Vous trahir par des mots distraits ?
Vous avez sur vous trop d’empire.

De vos limons les moins secrets
Pas une vapeur ne transpire.
Donc votre fausseté respire
Et s’endort devant son marais.

Mais ? Et ces deux fous indiscrets,
Le Cauchemar et le Délire ?
Vous oubliez qu’on peut vous lire
Dans leurs terribles à peu près.

Pauvres hommes, soyez donc vrais !