Attinger Frères (p. 22-24).

VII

Devrons-nous le Rhin à la race, à l’histoire ?

Écartons aussitôt la race, par la raison qu’il n’y a plus de races, mais seulement des religions ou religiosités, des idées communes, des sentiments communs, des civilisations plus que séculaires, voire millénaires, comme la chinoise ou la gréco-latine.

Écartons aussi l’histoire ; à tout le moins ce que nous en balbutient les annales des temps éloignés.

Sans doute César et Tacite ont dit que le Rhin sépare les Gaules de la Germanie. Mais qu’était-ce que les Gaulois, qu’était-ce que les Germains ? Comment ces peuples se confrontaient-ils ou s’entremêlaient-ils ?

Les Celtes, les Gaulois, les Kymris n’étaient certes pas de race intègre ; ils étaient plaqués sur des Ligures, et ceux-ci plaqués antérieurement sur d’autres espèces d’hommes. Il n’y avait pas encore de terriens solidement ancrés dans le sol ; les tribus se combattaient, se pénétraient, se renouvelaient, mais les éléments antiques représentés par les femmes reprenaient toujours le dessus avec les changements nécessités par l’intervention maritale des envahisseurs.

De même les Germains devaient s’être prodigieusement mêlés dans leurs pérégrinations de l’Orient à l’Occident vers des régions toujours plus tièdes, plus fécondes, plus aimables.

Au fait, ce qu’on nomme de nos jours le type germain, taille haute, yeux bleus, cheveux blonds, est traversé, peut-être dominé en Allemagne, par celui des bruns aux yeux noirs, de taille moindre et pas tout en jambes.