Traduction par A. J. B. Defauconpret.
Furne, Gosselin (Œuvres, tome 3p. 110-118).


CHAPITRE XI.


Je t’en prie, Catherine, tenons-nous à l’écart pour voir la fin de cette querelle.
Shakspeare. La méchante femme mise à la raison.


Pendant la discussion un peu vive rapportée dans le chapitre précédent, miss Howard s’était appuyé la tête sur un des bras du sofa, écoutant avec chagrin l’espèce de querelle qui venait de s’élever entre son oncle et sa cousine. Mais quand elle vit entrer un homme qu’elle ne croyait pas autorisé à se présenter devant elle sans sa permission, elle s’arma de toute la dignité de son sexe, et montra autant de fierté qu’aurait pu en déployer sa cousine, avec un peu plus de réserve peut-être.

S’étant levée sur-le-champ, elle dit froidement : — À quoi devons-nous la visite inattendue de M. Dillon ? Il ne peut ignorer qu’il nous est défendu d’aller dans la partie de la maison qu’il habite, et j’espère que le colonel Howard lui dira qu’il est juste qu’on nous permette de ne pas être interrompues dans notre appartement.

— Miss Howard n’aura plus de reproches à me faire, répondit Dillon d’un ton dont l’humilité calculée ne pouvait masquer tout son dépit, quand elle saura qu’une affaire importante m’amène près de son oncle.

— Cela change la face des choses, dit, dit le colonel ; mais les dames doivent toujours obtenir de nous le respect dû à leur sexe. Je ne sais trop comment moi-même j’ai oublié de me faire annoncer. Cela vient sans doute de ce que Borroughcliffe m’a poussé dans le madère plus avant que de coutume. Je n’en avais pas fait autant depuis que mon pauvre frère Harry et son digne ami Hugues Griffith… Au diable Hugues Griffith et toute sa race ! Pardon, miss Alix. Eh bien ! monsieur Dillon, de quoi s’agit-il ?

— J’apporte un message du capitaine Borroughcliffe. Vous vous souvenez, Monsieur, que cédant à vos désirs, les sentinelles sont changées chaque nuit.

— Oui, oui ; c’était ce que nous faisions dans notre campagne contre Montcalm, afin d’éviter les coups meurtriers de ses Indiens, qui étaient sûrs d’abattre un homme à son poste, s’il était placé deux nuits de suite au même endroit.

— Eh bien ! Monsieur, votre sage précaution n’a pas été inutile, dit Dillon en s’avançant dans l’appartement comme s’il eût pensé que la nouvelle qu’il apportait aurait dû lui ménager un plus favorable accueil, et il en résulte que nous avons déjà fait trois prisonniers.

— En vérité ! s’écria Catherine en jetant sur lui un regard de mépris : puisque M. Dillon y applaudit d’une manière si évidente, cette mesure doit être aussi légale que politique. La redoutable garnison de Sainte-Ruth va donc avoir la gloire d’avoir triomphé des efforts réunis de trois voleurs, de trois filous !

La figure jaune de Dillon devint livide de colère.

— Oui, oui, cette mesure est légale, dit-il, et cette affaire donnera peut-être, à celui qui est chargé en dernier ressort d’exécuter les lois, plus de besogne que miss Plowden ne le désirerait, car la rébellion est un crime que ne pardonne le code pénal d’aucune nation chrétienne.

— La rébellion ! s’écria le colonel ; et qu’a de commun l’arrestation de trois vagabonds avec la rébellion, Kit ? Le maudit poison a-t-il traversé la mer Atlantique ? Pardon, miss Alix ; mais c’est un sujet sur lequel vous pensez comme moi ; je vous ai entendue exprimer vos sentiments sur la fidélité due à notre souverain, à l’oint du Seigneur. Parlez, monsieur Dillon ; sommes-nous menacés par une autre bande de démons ? En ce cas, il faut mettre la main à l’œuvre, et nous rallier autour de notre roi, car cette île est la principale colonne de son tronc.

— Je ne puis dire, répondit Dillon avec une gravité ridicule, qu’il y ait à présent aucune apparence de soulèvement dans cette île, quoique les émeutes qui ont eu lieu à Londres justifient les mesures de précaution prises par les ministres de Sa Majesté, et même la suspension de l’habeas corpus. Mais vous avez regardé comme suspects deux navires qui depuis quelque temps se sont plusieurs fois rapprochés des côtes en vrais pirates.

Le petit pied de Catherine battait avec rapidité sur le beau tapis ; mais elle se contenta de jeter un nouveau coup d’œil de mépris sur l’orateur. Il n’en fut pas de même du colonel ; ce sujet lui tenait au cœur, et il y répondit d’une manière digne de l’importance qu’il y attachait.

— Vous parlez en homme sensé et en sujet loyal, monsieur Dillon. L’habeas corpus, miss Alix, fut obtenu sous le règne du roi Jean, par ses barons, ainsi que la grande charte, pour la sécurité du trône. Le sang de quelques-uns d’entre eux coule encore dans mes veines, ce qui suffirait seul pour prouver qu’on n’oublia pas de consulter convenablement la dignité de la couronne. Quant aux pirates nos concitoyens, Christophe, il y a tout lieu de croire que la vengeance d’une Providence offensée les a déjà atteints. Ceux qui connaissent bien la côte me disent qu’il serait impossible à aucun bâtiment de se tirer du milieu des rochers où on les a vus, par une nuit aussi sombre, avec un vent si contraire ; et dans le fait, quand le jour est arrivé, on ne les a plus revus : il leur aurait fallu un pilote tel qu’un ennemi ne pourrait s’en procurer.

— Mais quels qu’ils soient, amis ou ennemis, Monsieur, continua Dillon, il y a tout lieu de croire que nous tenons en ce moment dans l’abbaye des gens qui peuvent nous en donner des nouvelles certaines, car les trois hommes que nous venons d’arrêter, non seulement paraissent fraîchement débarqués, mais ont le costume et l’air de marins.

— De marins ! répéta Catherine ; et une pâleur mortelle remplaça le vermillon que l’indignation avait appelé sur son visage.

— De marins, miss Plowden, dit encore Dillon en appuyant sur ce mot avec une satisfaction malicieuse qu’il cherchait à cacher sous un air de soumission respectueuse.

— Je vous remercie, Monsieur, de vous être servi d’un terme si honnête, répondit Catherine retrouvant au même instant sa présence d’esprit. L’imagination de M. Dillon est si disposée à peindre les choses en mal, qu’il a droit à nos remerciements pour ne pas avoir ajouté à notre frayeur en nous représentant ces hommes comme des pirates.

— Il peut encore se faire qu’ils méritent ce nom, miss Plowden, répliqua Dillon avec froideur ; mais mon éducation m’a appris qu’il faut entendre l’instruction d’une affaire avant de prononcer une sentence.

— Il a trouvé cela dans Coke sur Littleton, s’écria le colonel. La loi est un correctif salutaire pour les infirmités humaines, miss Alix, et, entre autres choses, elle enseigne la patience à un caractère impétueux. Sans cette maudite rébellion, cette rébellion contre nature, ce jeune homme, assis sur un fauteuil de juge, répandrait les bienfaits de la justice dans quelqu’une de nos colonies, je vous le garantis ; il le ferait sans distinction de personnes, et quelque couleur qu’eût la peau de l’accusé ; blanche ou noire, jaune ou rouge, sauf la différence que la nature a établie entre l’officier et le soldat. Prenez courage, Kit ; le bon temps reviendra. Les rois ont de longs bras, et nous ne tarderons pas à recevoir de meilleures nouvelles que les dernières. Mais nous allons nous rendre au corps-de-garde, et interroger ces rôdeurs. Ce sont sans doute quelques déserteurs d’un des bâtiments en croisière de Sa Majesté ; à moins que ce ne soient quelques braves gens occupés du service de la presse. Allons, Kit, partons, et…

— Allons-nous donc perdre sitôt la compagnie du colonel Howard ? dit Catherine en s’avançant vers son tuteur de l’air le plus agréable et le plus flatteur. Je sais qu’il oublie trop aisément la vivacité avec laquelle je me laisse emporter dans nos petites querelles, pour croire qu’il puisse en conserver du ressentiment. Ne voudra-t-il pas goûter notre café ?

Le vieillard s’était tourné vers elle pendant qu’elle lui parlait ainsi, et l’avait écoulée avec attention. Quand elle eut cessé de parler, il lui répondit avec un ton de bienveillance :

— Oui, vraiment, petite malicieuse, vous me connaissez trop bien pour douter de mon indulgence. Mais le devoir doit marcher avant tout ; il faut savoir résister même aux sourires de la beauté. Et vous aussi, mon enfant, vous êtes fille d’un brave et digne marin ; mais vous portez trop loin votre attachement à cette profession. Oui, je vous le dis, miss Plowden, beaucoup trop loin.

Catherine rougit peut-être un peu en ce moment ; mais le sourire qui parut sur ses lèvres en même temps fut un charme qui détourna l’attention du colonel. Elle appuya légèrement la main sur son bras pour le retenir, et lui dit :

— Mais pourquoi nous quitter, colonel ? Il y a longtemps que nous ne vous avions vu dans notre cloître, et vous savez que vous venez près de nous comme un père. Attendez encore quelques instants, et vous joindrez peut-être à ce titre celui de confesseur.

— Je connais déjà toutes vos fautes, mon enfant, dit le digne colonel en cédant presque sans s’en apercevoir à la douce violence qu’elle lui faisait pour le reconduire vers le sofa. Votre cœur est coupable du péché mortel de rébellion contre votre souverain légitime, d’un penchant invétéré pour l’eau salée, et d’un grand manque d’égards pour les avis et les désirs d’un vieillard à qui la volonté de votre père et les lois ont confié le soin de votre personne et de votre fortune.

— Non, mon cher Monsieur, non, je ne suis pas coupable de cette dernière faute ; je n’ai pas oublié un mot de tout ce que vous m’avez dit. Voulez-vous vous rasseoir, Cécile ? le colonel consent à prendre le café avec nous.

— Mais vous oubliez les trois hommes arrêtés, le brave Kit que voici, et notre hôte respectable, le capitaine Borroughcliffe.

— Que le brave Kit reste ici, si bon lui semble. Envoyez prier le capitaine Borroughcliffe de venir nous joindre : je suis curieuse autant que peut l’être une femme de connaître cet officier. Quant à ces trois hommes… Elle s’interrompit pour réfléchir un moment, et s’écria comme frappée d’une pensée soudaine : — Sans doute, vous pouvez les faire venir et les interroger ici. Au lieu de mériter vos soupçons, ils ont peut-être droit à notre pitié et à nos secours. Qui sait s’ils n’ont pas fait naufrage dans le dernier Ouragan ?

— Je trouve dans la conjecture de miss Plowden, dit Alix Dunscombe, quelque chose de solennel qui doit se faire entendre au cœur de tous ceux qui habitent cette côte dangereuse. J’ai vu plus d’un triste naufrage sur les rochers qui la bordent, dans des moments où le vent n’était qu’un doux zéphyr en comparaison de la tempête de la nuit dernière. La guerre, les malheurs des temps, les funestes passions des hommes ont cruellement diminué le nombre de ceux qui connaissaient les canaux par lesquels on peut se sauver à travers ces brisants. Il y a eu des pilotes en état de passer à quelques toises du rocher effrayant et dangereux nommé Devil’s-Grip, pendant la nuit la plus sombre. Mais ils ont disparu. La mort a moissonné les uns ; les autres, se condamnant à un exil contre nature, ont déserté le pays de leurs pères.

— C’est sans doute pendant la guerre actuelle qu’ils ont disparu ainsi, dit le colonel, car vos souvenirs ne peuvent remonter bien loin, miss Alix. Mais comme la plupart des gens dont vous parlez étaient occupés à frauder le revenu des douanes de Sa Majesté, leur perte n’en est pas une bien grande pour le pays.

Pendant qu’il parlait ainsi, les joues pâles d’Alix Dunscombe se couvraient d’un coloris plus vif, et elle lui répondit :

— Il pouvait exister parmi eux des gens qui ne respectaient pas les lois du pays ; mais il en était d’autres qui, quelque coupables qu’ils pussent être à d’autres égards, ne l’étaient pas d’un crime si bas, et qui auraient trouvé leur chemin dans cette baie dangereuse, au milieu des flots agités et par la nuit obscure, aussi aisément que vous trouvez le vôtre en plein midi dans les corridors de cette abbaye.

— Eh bien ! colonel Howard, irons-nous interroger ces trois hommes et voir s’ils sont du nombre de ces pilotes doués de si bons yeux ? demanda Dillon, qui commençait à se trouver mal à l’aise dans sa situation, et qui crut à peine nécessaire de cacher l’air de mépris avec lequel il regardait Alix en parlant ainsi ; peut-être avec leur aide serons-nous en état de tracer une carte du fond de la baie, et cela nous ferait honneur auprès des lords de l’amirauté.

Ce sarcasme peu mérité et peu courtois fit rougir miss Howard jusqu’au front ; se levant sur-le-champ, elle s’adressa à Christophe d’un ton à laisser apercevoir un juste mécontentement :

— Si M. Dillon voulait se conformer aux désirs du colonel Howard, dit-elle, comme ma cousine vient de les exprimer, nous n’aurions pas à nous reprocher de retenir sans nécessité des gens probablement plus infortunés que coupables.

À ces mots, elle traversa l’appartement, et alla s’asseoir près d’Alix Dunscombe, avec qui elle se mit à causer à voix basse. Dillon la salua avec un air d’humilité ; et s’étant assuré que le colonel Howard avait dessein de donner audience aux prisonniers dans cet appartement, il sortit pour exécuter sa mission, triomphant secrètement en voyant que la réclusion des deux cousines allait probablement devenir moins rigoureuse, et se flattant de trouver, pour voir la beauté hautaine dont il briguait les bonnes grâces, plus d’occasions qu’elle ne paraissait disposée à lui en fournir.

— Christophe est un digne garçon, bon et serviable, dit le colonel quand il fut parti, et j’espère encore vivre assez pour le voir porter l’hermine. Je parle ainsi au figuré ; il ne faudrait pas le prendre à la lettre, car l’hermine serait un vêtement peu commode sous le soleil brûlant de la Caroline. Je me flatte que les ministres de Sa Majesté me consulteront lorsqu’il s’agira de nommer aux emplois publics dans les colonies subjuguées, et il peut bien compter que je ne manquerai pas de parler en sa faveur. Ne trouvez-vous pas qu’il serait un des ornements du barreau, miss Plowden, un modèle d’indépendance et de droiture ?

— Je dois profiter de la règle qu’il vient d’établir lui-même, Monsieur, répondit-elle en se pinçant les lèvres ; il faut voir et entendre avant de juger. Mais écoutez ! ajouta-t elle en changeant tout à coup de couleur, et en fixant sur la porte des yeux brillants d’impatience et d’inquiétude, j’entends plusieurs personnes marcher dans le corridor. Il a du moins fait preuve d’activité.

— Bien certainement, dit le colonel, la justice doit toujours être aussi prompte que certaine pour être complète, comme une cour martiale assemblée autour d’un tambour ; ce qui, soit dit en passant, est une sorte de gouvernement très-simplifié ; si l’on pouvait décider les ministres de Sa Majesté à l’introduire dans les colonies…

— Écoutez ! s’écria Catherine d’une voix agitée ; voilà qu’ils arrivent !

Effectivement, à l’approche du bruit de leurs pas, le colonel suspendit l’exposé de son plan pour le gouvernement futur des colonies soumises. Les grandes dalles du long corridor retentissaient de plus en plus, et un instant après on entendit frapper doucement à la porte.

— Entrez ! s’écria le colonel Howard en se levant avec l’air d’un homme qui allait jouer le principal rôle dans une scène importante.

Cécile et Alix Dunscombe jetèrent un regard d’indifférence vers la porte qui s’ouvrait ; mais les yeux de Catherine annonçaient que son âme tout entière y était attachée, et d’un seul coup d’œil elle distingua toutes les figures composant le groupe qui se présentait. Respirant péniblement, elle retomba sur son sofa, mais ses yeux reprirent sur-le-champ leur expression ordinaire d’enjouement, et elle se mit même à fredonner à demi-voix un air dont le mouvement était vif et rapide.

Dillon entra le premier, suivi du capitaine Borroughcliffe, dont la démarche était devenue plus ferme, et dont la physionomie avait pris un caractère pensif et réfléchi qui ne lui était pas ordinaire. On pouvait remarquer qu’il n’était pas à jeun, mais il avait du moins dissimulé tout signe extérieur d’ivresse. Le reste de la compagnie resta dans le corridor, pendant que le colonel Howard présentait le capitaine aux dames.

— Miss Plowden, dit-il à Catherine, par hasard la plus voisine de lui, voici mon ami le capitaine Borroughcliffe, qui désirait depuis longtemps avoir l’honneur de vous voir. Je ne doute pas que l’accueil qu’il recevra ne lui donne lieu de se féliciter d’y avoir enfin réussi.

Catherine sourit, et répondit d’un ton qui pouvait s’interpréter de deux manières différentes :

— Je ne sais comment remercier dignement le capitaine de tous les soins qu’il a pris pour garder de pauvres recluses.

Le capitaine la regarda un instant en face avec des yeux qui semblaient la menacer de représailles.

— Un seul de vos sourires, Madame, répondit-il, serait une ample récompense pour des services plus réels que ceux que je ne vous ai rendus qu’en intention.

Catherine le salua avec plus de bienveillance qu’elle n’avait coutume d’en accorder à ceux qui portaient son uniforme.

Le colonel continua sa ronde.

— Je vous présente miss Alix Dunscombe, capitaine, fille d’un digne ecclésiastique, autrefois ministre de cette paroisse. Elle nous fait le plaisir de nous accorder souvent sa compagnie, mais jamais autant que nous le désirerions.

Le capitaine répondit civilement à la révérence polie de miss Dunscombe par une inclination de tête, et suivit le colonel qui le conduisit devant sa nièce.

— Miss Howard, permettez-moi de vous présenter le capitaine Borroughcliffe, qui, s’étant volontairement chargé de la défense de Sainte-Ruth dans ce temps critique, a droit aux bonnes grâces de celle qui en est la maîtresse.

Cécile se leva avec grâce et l’accueillit avec son air d’affable douceur. Le capitaine ne répondit rien au compliment d’usage qu’elle lui adressa ; mais, après avoir fixé les yeux un instant sur ses traits expressifs, il porta presque involontairement la main droite sur sa poitrine, et la salua en baissant la tête jusqu’à la garde de son épée.

Après ces formalités, le colonel annonça qu’il était prêt à recevoir les prisonniers. Tandis que Dillon ouvrait la porte, Catherine jeta un coup d’œil ferme sur les étrangers, et vit la lumière briller sur les armes des soldats qui les gardaient. Les marins entrèrent seuls, mais le bruit que firent les crosses des mousquets en s’appuyant par terre, annonça qu’on avait jugé à propos de conserver une force armée pour surveiller les rôdeurs surpris sur les terres de l’abbaye.