Le Panier d’argenterie/2
Paul Ollendorff, éditeur, (p. 13-14).
II
Continuez votre entretien,
Sans vous parler tant à voix basse
Je n’entends rien,
Je passe.
Faut-il vous cacher dans ce coin,
Où sont éteintes les lanternes,
Pour vous conter vos balivernes ?
Je passe et n’entends point,
Je passe et m’en vais loin !
Aussi loin que l’on a coutume
D’aller quand on marche sans but
Dans la lumière ou dans la brume.
Sans m’inquiéter s’il a plu
Ou bien si le soleil s’allume,
Je passe et ne repasse point,
Je passe et vais très loin.
En marchant, je siffle, je chante
Souvent une chanson touchante,
De préférence un refrain fou,
Je vais si loin, sans savoir où !
Aussi, continuez, de grâce,
Ce mystérieux entretien ;
Je n’entends rien,
Je passe.