Paul Ollendorff, éditeur (p. 43-44).

XVII


Enfin je n’aime plus ma maîtresse, c’est elle
Qui l’aura voulu. Qui sait ?… Mon cœur peu à peu
S’est éteint, et je vois sur un navire bleu
Partir ces rêves d’or auxquels j’étais fidèle.

Où donc vont-ils ? Mais mon indifférence est telle
Que je n’ai pas souci d’apprendre vers quel lieu,
Et qu’en les regardant je leur donne l’adieu
Sans le moindre soupir, sans un battement d’aile.


Il m’eût bien étonné, jadis, le renseigneur
D’amour qui m’aurait dit : « Ami, pour ton bonheur
« Tu riras d’avoir tant pleuré, car tout s’oublie ! »

Alors je m’abandonne aux choses d’amitié,
Le contraire serait une pauvre folie ;
Je n’aime plus d’amour et je me fais pitié.