Paul Ollendorff, éditeur (p. 39-40).

XV


Je pensais t’adorer en silence, c’était
Réaliser mon rêve et réduire ma peine.
Ah Dieu ! j’avais compté sans la faiblesse humaine,
Mon cœur, ce pauvre cœur lui-même me mentait.

Quand tu revins, suivant le fil de ton caprice,
J’oubliai vite mes serments, combien j’eus tort !
J’osai te supplier de revenir encor,
Et j’écorchai soudain ma fraîche cicatrice.


Plus d’espoir maintenant, je ne guérirai plus.
Si je souffre, ce n’est point toi qui le voulus,
Tu m’apportais ton corps et j’ai pâli de joie.

Va dire à mes amis toute la vérité.
S’ils me plaignent, souris de leur grande bonté ;
Je ne mérite pas que quelqu’un s’apitoie.