Le Pèlerin passionné (trad. Hugo)/« Vénus, ayant le jeune Adonis assis près d’elle »

Le Pèlerin passionné (trad. Hugo)

Vénus, ayant le jeune Adonis assis près d’elle, à l’ombre d’un myrte, se mit à l’entreprendre ; elle dit au jouvenceau comment le dieu Mars la pressait et, comme Mars se jetait sur elle, elle se jetait sur Adonis.

« Ainsi, dit-elle, m’embrassait le dieu de la guerre. » Et alors elle serrait Adonis dans ses bras. « Ainsi, dit-elle, le dieu de la guerre me délaçait. » Et elle espérait que l’enfant aurait les mêmes tendres caresses.

« Ainsi, dit-elle, il me baisait aux lèvres. » Et de ses lèvres elle répétait le baiser sur les lèvres d’Adonis ; et, comme elle reprenait haleine, lui se dérobe, sans se rendre à ses insinuations ni à son désir.

Ah ! que n’ai-je ma dame ainsi à ma merci, pour m’embrasser et m’étreindre jusqu’à ce que je me sauve !