Traduction par Albert Montémont.
Ernest Sambrée (p. 193-203).

CHAPITRE XVII

Surprise.


Ceci n’a pas l’air d’une noce.
xxxx(Beaucoup de bruit pour rien.)
SHAKSPEARE.


La chapelle qui était dans le château d’Ellieslaw était un bâtiment beaucoup plus ancien que le château lui-même, quoique la construction de celui-ci remontât à une haute antiquité. Avant que les guerres entre l’Angleterre et l’Écosse fussent devenues si fréquentes et si longues, que les bâtiments qui se trouvaient, des deux côtés de la frontière fussent destinés à des forteresses, il s’était formé un petit établissement de moines à Ellieslaw, dépendant, à ce que croient les antiquaires, de la riche abbaye de Jedburgh. Leurs possessions avaient depuis longtemps subi tous les changements occasionnés par les guerres et les ravages de l’un et de l’autre parti. Un château féodal s’était élevé sur les ruines de leurs cellules et la chapelle avait été renfermée dans son enceinte.

L’édifice, par ses arches arrondies et ses piliers massifs, dont la simplicité reportait leur date à ce que l’on a appelé l’architecture gothique, présentait dans tous les temps un aspect sombre et lugubre, et il avait souvent servi de sépulture à la famille des lords féodaux, comme, autrefois aux religieux de la communauté. Mais cet aspect était maintenant rendu doublement sombre par l’effet d’un petit nombre de torches qu’on y avait placées, pour l’éclairer dans la circonstance présente, et qui, répandant un éclat de lumière jaunâtre autour d’elles, étaient entourées un peu plus loin par un hâle rouge pourpré, produit par leur propre fumée, et encore au delà par une zone d’obscurité qui agrandissait l’étendue de la chapelle, en sorte qu’il était impossible d’en distinguer les limites. Des ornements choisis sans goût par une occasion semblable ne faisaient qu’ajouter à la tristesse de ce lieu. De vieux lambeaux de tapisserie, arrachés aux murailles d’autres appartements, avaient été disposés à la hâte dans diverses parties de la chapelle, autour de ceux qu’elle avait déjà, et se mêlaient d’une manière ridicule avec les écussons et les emblèmes funéraires. De chaque côté de l’autel, qui était en pierre, on voyait un monument, qui formait avec la cérémonie qui devait avoir lieu un contraste non moins étrange. Sur l’un était la statue en pierre de quelque ermite, ou moine, à mine renfrognée, qui était mort en odeur de sainteté ; il était représenté ayant le corps penché, revêtu de son scapulaire, et la tête couverte de son capuce, le visage tourné vers le ciel, dans une attitude de dévotion, et les mains jointes, tenant un chapelet. De l’autre côté était un tombeau, dans le goût italien, du plus beau marbre statuaire et regardé comme un chef-d’œuvre de l’art moderne. Il avait été élevé à la mémoire de la mère d’Isabelle, feu mistress Vère d’Ellieslaw, qui était représentée dans la posture d’une personne mourante, tandis qu’un chérubin en pleurs, et détournant les yeux, paraissait éteindre une lampe, comme emblème d’une prompte dissolution. C’était, il est vrai, un chef-d’œuvre de l’art, mais déplacé sous la voûte grossière où on l’avait relégué. Plusieurs personnes étaient surprises, et se trouvaient même scandalisées de voir qu’Ellieslaw, qui ne s’était jamais fait remarquer pour ses égards envers son épouse de son vivant, lui eût fait ériger, après sa mort, un mausolée dispendieux, pour preuve d’une douleur qui n’était que prétendue ; mais d’autres le justifiaient de toute accusation d’hypocrisie, en assurant que le monument avait été construit sous les ordres et aux frais de M. Ratcliffe seul.

C’est là que les personnes invitées à la noce étaient assemblées. Elles étaient peu nombreuses, car plusieurs de celles qui avaient assisté au festin avaient quitté le château pour se préparer à la prochaine explosion politique, et, dans la circonstance actuelle, Ellieslaw était loin de vouloir étendre ses invitations au delà des proches parents dont les usages du pays rendaient la présence indispensable. Tout à côté de l’autel était sir Frédéric Langley, sombre, pensif et de mauvaise humeur, même plus que d’habitude, et auprès de lui Mareschal, qui devait jouer le rôle de garçon de la noce, ou paranymphe, comme on l’appelait. Le caractère d’étourderie et de bonne humeur de ce jeune gentilhomme, auquel il ne daignait jamais imposer aucune contrainte, faisait encore ressortir le sombre nuage qui couvrait le front du futur époux :

« La fiancée n’est pas encore sortie de sa chambre », dit-il tout bas à sir Frédéric. « J’espère que nous ne serons pas obligés d’avoir recours aux mesures violentes des Romains dont j’ai entendu parler au collège. Il serait pénible pour ma jolie cousine de se voir enlevée deux fois en dix jours, quoique je ne connaisse personne qui soit plus digne de cette honorable violence. »

Sir Frédéric feignit de ne pas entendre ce discours, fredonna un air et regarda d’un autre côté ; mais Mareschal continua sur le même ton :

« Ce délai doit contrarier le docteur Hobbler, qui a été dérangé pour accélérer les préparatifs de ce joyeux événement, au moment où il venait de réussir à déboucher sa troisième bouteille. J’espère que vous le mettrez à l’abri de la censure de ses supérieurs, car je crois fort que cette heure-ci n’est pas très-canonique. Mais voici Ellieslaw, avec ma jolie cousine… plus jolie que jamais, je crois, si ce n’est qu’elle parait bien faible, et bien pâle… Écoutez, sire chevalier, si elle ne dit pas oui de son bon et plein gré, il n’y a pas de mariage, en dépit de tout ce qui a été dit et fait.

— Pas de mariage, monsieur ? » dit sir Frédéric d’un ton qui n’était pas très-élevé, mais qui indiquait qu’il avait peine à retenir sa colère.

« Non, point de mariage, répliqua Mareschal, j’en donne ma main et mon gant pour gage. »

Sir Frédéric Langley lui saisit la main, la serra fortement, et lui dit à voix baisse : « Mareschal, vous me rendrez raison. » Puis il repoussa sa main loin de lui.

« Très-volontiers, car jamais mes lèvres n’ont laissé échapper un mot que mon bras n’ait été prêt à soutenir. Parlez hardiment, ma jolie cousine, et dites-moi si c’est de votre entière volonté, et sans aucune contrainte que vous accepter ce vaillant chevalier pour votre seigneur et époux ; car si vous avez la dixième partie d’un scrupule à cet égard, quelque chose qu’il en arrive, il ne vous aura pas.

— Êtes-vous fou, monsieur Mareschal », lui dit Ellieslaw, qui, ayant été son tuteur pendant sa minorité, prenait souvent un ton d’autorité avec lui ; « pouvez-vous supposer que je voulusse conduire ma fille à l’autel contre son gré ?

— Laissez donc, Ellieslaw, ne me parlez pas du contraire ; ses yeux sont pleins de larmes, et ses joues plus pâles que ses vêtements blancs. Je dois insister, au nom de l’humanité, pour que la cérémonie soit différée jusqu’à demain.

— Elle va te dire elle-même, incorrigible étourdi que tu es, qui te mêles de choses qui ne te regardent point, dit M. Vère, elle va te dire elle-même qu’elle désire que la cérémonie ait lieu… Est-ce vrai, Isabelle, ma chère enfant ?

— C’est vrai », répondit-elle, pouvant à peine se soutenir, « puisque je n’ai de secours à attendre ni de Dieu ni des hommes. »

Il n’y eut que le premier mot qui fut entendu bien distinctement. Mareschal leva les épaules et se retira en arrière. Ellieslaw conduisit, ou plutôt soutint sa fille jusqu’à l’autel. Sir Frédéric s’avança et se plaça à côté d’elle. Le prêtre ouvrit le livre de prières et regarda Ellieslaw, attendant le signal pour commencer la cérémonie.

« Commencez », dit M. Vère.

Mais une voix qui semblait sortir du tombeau de sa défunte épouse prononça d’un ton si fort et si aigre ce mot : « Arrêtez ! » que tous les échos de la chapelle en furent réveillés.

Chacun resta muet et immobile, jusqu’à ce qu’un bruit sourd, un cliquetis d’armes, ou quelque chose qui y ressemblait, se fit entendre dans les appartements du château, même les plus éloignés. Ce bruit cessa presque, au même instant.

« Que signifie ce nouveau stratagème ? » demanda sir Frédéric d’un ton farouche, en lançant sur Ellieslaw et Mareschal un coup d’œil qui exprimait le plus violent soupçon.

« Ce ne peut être qu’un trait de gaieté de la part de quelque convive échauffé par le vin », dit Ellieslaw, quoique vivement déconcerté ; « nous devons avoir beaucoup d’indulgence pour ceux qui se sont un peu trop livrés au plaisir en ce jour de fête. Commencez la cérémonie. »

Mais, avant que le prêtre pût obéir, la même défense qui s’était fait entendre auparavant se renouvela, et semblait sortir du même endroit. Les femmes de la future épouse poussèrent un cri, et s’enfuirent ; les hommes portèrent la main à leur épée. Le premier moment de surprise n’était point encore passé, que le Nain sortit de derrière le monument, et se plaça précisément en face de M. Vère. Une apparition aussi étrange et aussi affreuse, dans un pareil lieu et dans une pareille circonstance, épouvanta tous ceux qui en furent témoins, mais parut surtout anéantir le laird d’Ellieslaw. Il laissa aller la main de sa fille, recula en chancelant jusqu’au pilier le plus voisin, et l’entourant de ses bras comme pour se soutenir, appuya son front contre la colonne.

« Qui est cet homme ? dit sir Frédéric, et qu’entend-il faire en s’introduisant ici de cette manière.

— C’est un homme qui vient vous dire », répondit le Nain avec ce ton d’aigreur ordinaire avec Lequel il avait coutume de s’exprimer, « qu’en épousant cette jeune personne, vous n’épousez l’héritière, ni d’Ellieslaw, ni de Mauley-Hall, ni de Polverton, à moins qu’elle ne se marie avec mon consentement, et je ne le lui donnerai jamais en ta faveur. À genoux, tombe à genoux, et remercie le ciel de ce que je t’empêche d’épouser des qualités avec lesquelles tu n’as aucun rapport, la vérité, la vertu et l’innocence, sans fortune. Et toi, vil ingrat », continua-t-il en s’adressant à Ellieslaw, « à quel subterfuge auras-tu recours maintenant ? toi qui voulais vendre ta fille, pour te sauver du danger, comme dans un temps de famine, tu l’aurais égorgée et dévorée pour conserver ta misérable vie ! Tu as raison ; cache ton visage dans tes mains ; tu dois effectivement rougir en voyant celui dont tu as chargé le corps de chaînes, dont tu as plongé la main dans le crime, et dont tu as livré l’âme au remords et au malheur. Sauvé encore une fois par les vertus de celle qui t’appelle son père, retire-toi d’ici, et puissent le pardon et les bienfaits que je t’accorde devenir sur ta tête de véritables charbons ardents jusqu’à ce que ton cerveau soit desséché et brûlé comme le mien ! »

Ellieslaw sortit de la chapelle avec un geste de muet désespoir.

  • Suis-le, Hubert Ratcliffe, continua le Nain, et

fais-lui connaître son sort à venir. Il s’en réjouira, car pour lui, respirer l’air et manier de l’or, c’est le suprême bonheur.

— Je m’entends rien à tout ceci, dit sir Frédéric Langley ; mais nous sommes ici bon nombre de gentilshommes en armes, et sous l’autorité du roi Jacques ; ainsi, monsieur, que vous soyez réellement ce sir Edouard Mauley, que l’on disait être mort en prison, ou bien un imposteur usurpant son nom et son titre, nous prendrons la liberté de vous retenir, jusqu’à ce que vous ayez justifié d’une manière plus satisfaisante votre apparition dans ce lieu et dans un moment comme celui-ci. Nous ne voulons pas d’espions parmi nous. Saisissez-le, mes amis. »

Mais les domestiques reculèrent, d’un air d’incertitude et d’alarme. Sir Frédéric s’avançait lui-même vers le reclus, comme pour mettre la main sur sa personne, lorsque sa marche se trouva tout à coup arrêtée par le bout d’une pertuisane que la main robuste de Hobbie Elliot lui fit briller sur sa poitrine.

« Je verrai le jour à travers votre corps, si vous avez le malheur de le toucher, dit le brave Borderer. En arrière ou je vous perce de part en part. Que personne ne mette un doigt seulement sur Elshie : c’est un excellent voisin, toujours prêt à venir au secours d’un ami ; et quoique vous le preniez pour un faible agneau, cependant, gripper pour gripper, mon ami, je parierais un bélier qu’il vous ferait sortir le sang sous les ongles. C’est un vigoureux gaillard que notre Elshie ; il serre comme la vis d’un forgeron.

— Qu’est-ce qui vous a amené ici, Elliot ? dit Mareschal ; qui vous a prié de vous mêler de nos affaires ?

— Ma foi ! Mareschal-Wells, je suis venu seulement ici avec une vingtaine ou une trentaine de mes camarades, en mon propre nom, et en celui du roi ou de la reine, comme on voudra l’appeler, et de Cunny Elshie, par-dessus le marché, pour maintenir la paix et payer Ellieslaw des mauvais traitements qu’il m’a fait essuyer. C’est un fameux déjeuner que les brigands m’ont donné l’autre jour, et il y était pour quelque chose. Pensez-vous que je ne fusse pas prêt à lui donner un souper, à mon tour ?… Il est inutile que vous mettiez l’épée à la main, messieurs ; le château est à nous, sans que nous ayons eu besoin de faire beaucoup de bruit ; car les portes étaient ouvertes, et vos convives avaient bu une bonne quantité de punch ; nous les avons dépouillés de leurs épées et de leurs pistolets aussi facilement que nous aurions écossé des pois. »

Mareschal sortit précipitamment et rentra presque aussitôt dans la chapelle.

« De par le ciel ! c’est la vérité, sir Frédéric, dit-il ; la maison est remplie d’hommes d’armes, et nos ivrognes sont tous désarmés. Allons, messieurs, l’épée à la main, c’est le seul moyen de nous en tirer.

— Doucement, doucement ! pas de coups de tête ! s’écria Hobbie ; écoutez, écoutez un instant. Nous ne voulons vous faire aucun mal ; mais, comme vous êtes en armes pour le roi Jacques, ainsi que vous l’appelez, et pour les prélats, nous avons jugé à propos de continuer la guerre contre notre vieux voisin, et de soutenir notre autre souverain et l’Église ; mais nous ne toucherons pas à un cheveu de vos têtes, si vous voulez vous retirer tranquillement chez vous. C’est le meilleur parti que vous puissiez prendre ; car nous recevons de Londres la nouvelle certaine que Bang, ou Byng, comment l’appelle-t-on ? a repoussé de la côte la flotte anglaise et le nouveau roi ; ainsi vous ferez mieux de vous contenter de notre vieille Nancy (Anne), faute d’une meilleure reine. »

Ratcliffe, qui entra dans ce moment, confirma ces nouvelles, si peu favorables au parti jacobite. Sir Frédéric, presque au même instant et sans prendre congé de personne, quitta le château, avec ceux de ses gens qu’il trouva prêts à le suivre.

« Et vous, monsieur Mareschal, que vous proposez-vous de faire ? demanda Ratcliffe.

— Ma foi ! » répondit-il en souriant, « je n’en, sais trop rien ; je suis trop fier et trop peu fortuné pour suivre l’exemple du vaillant fiancé. Cela n’entre pas dans mon caractère, et ne vaut pas la peine que je m’en occupe.

— Eh bien ! alors dispersez, vos gens, et restez tranquille ; attendu qu’il n’y a pas eu d’acte public ; il n’en sera point question.

— Eh ! sans doute, dit Hobbie ; ce qui est passé est passé, soyons tous amis de nouveau. Du diable si je veux de mal à personne, excepté à Westburnflat, et je lui ai donné du chaud et du froid ; car j’avais à peine échangé avec lui trois coups de sabre qu’il a sauté par la fenêtre dans le fossé du château, qu’il a traversé à la nage comme un canard sauvage. C’est un fameux gaillard que cet homme-là, vraiment ! Il enlève une jolie fille le matin, et une autre le soir ; il ne lui faut rien moins que cela ; mais s’il ne s’enlève pas lui-même hors du pays, je l’enlèverai, moi, avec une corde de chanvre ; car le rendez-vous au Castleton est tout à fait rompu ; ses amis ne veulent pas le soutenir. »

Pendant cette confusion générale, Isabelle s’était jetée aux pieds de son parent, sir Edouard Mauley, car c’est le nom que nous devons maintenant donner au solitaire, pour lui exprimer sa reconnaissance, et en même temps implorer le pardon de son père. Les yeux de tous ceux qui étaient présents commencèrent à se fixer sur eux, aussitôt que leur propre agitation et le tumulte des domestiques se furent un peu calmés Miss Vère était à genoux à côté du tombeau de sa mère, dont la statue offrait des traits d’une ressemblance marquée avec les siens. Elle tenait la main du Nain, et ne cessait de la baiser et de le baigner de larmes. Pour lui, il était debout et immobile, portant alternativement ses regards sur la statue et sur la figure animée de son affligée suppliante : enfin de grosses larmes qui se rassemblaient dans ses yeux l’obligèrent à retirer sa main pour les essuyer.

« J’avais cru, dit-il, que les larmes et moi avions fait divorce ensemble ; mais nous en versons à notre naissance, et leur source ne tarit que lorsque nous descendons au tombeau. Toutefois, il n’est point d’attendrissement capable de me faire changer de résolution. Je me sépare ici entièrement, et pour toujours, de tout ce dont le souvenir (jetant un regard sur le tombeau) et la présence (serrant la main d’Isabelle) me sont chers… Ne me parlez point ; ne cherchez point à changer ma détermination ; ce serait inutile. Vous n’entendrez plus parler de moi ; vous ne verrez plus cette masse de difformité. Je serai mort pour vous avant que je sois réellement dans la tombe, et vous ne vous souviendrez de moi que comme d’un ami débarrassé des peines et des crimes de l’existence. »

Il baisa le front d’Isabelle, imprima un autre baiser sur celui de la statue devant laquelle elle était agenouillée, et sortit de la chapelle, suivi de Ratcliffe. Isabelle, presque épuisée par les émotions qu’elle avait éprouvées dans la journée, fut transportée par ses femmes dans son appartement. La plupart des autres conviés se dispersèrent, après avoir, chacun de son côté, essayé de persuader à qui voulait les entendre, combien ils désapprouvaient tout complot formé contre le gouvernement, et leur regret qu’ils éprouvaient d’y avoir pris part. Hobbie prit le commandement du château pour la nuit, et fit monter une garde régulière. Il ne se faisait pas peu de gloire de la promptitude avec laquelle ses amis et lui s’étaient rendus à l’appel qui leur avait été fait par Elshie, au moyen de l’entremise du fidèle Ratcliffe ; et c’était une circonstance fort heureuse, disait-il, car ce jour-là ils avaient appris que Westburnflat n’était nullement dans l’intention d’être exact au rendez-vous de Castleton, mais plutôt de les narguer tous ensemble ; en sorte qu’une troupe considérable s’était réunie à Heugh-Foot, avec le dessein de faire le lendemain matin une visite, à la tour du brigand, et que leur marche se dirigea facilement vers le château d’Ellieslaw.