Traduction par Albert Montémont.
Ernest Sambrée (p. 204-214).

CHAPITRE XVIII

Conclusion.


Dernière scène qui termine cette histoire étrange et fertile en événements.
xxxx(Comme il vous plaira.)
SHAKSPEARE.


Le lendemain matin, M. Ratcliffe remit à miss Vère une lettre de son père, dont voici le contenu :

xxxx« Ma très-chère enfant,

« La perversité d’un gouvernement persécuteur me force, pour ma propre sûreté, à quitter mon pays et à passer quelque temps à l’étranger. Je ne vous demande ni de m’accompagner ni de venir m’y joindre ; vous soignerez mes intérêts et les vôtres d’une manière plus efficace, en restant là où vous êtes.

« Il serait inutile d’entrer dans un détail minutieux des étranges événements qui ont eu lieu hier. Je crois avoir droit de me plaindre du mauvais traitement que j’ai reçu de la part de sir Edouard Mauley, qui est votre plus proche parent du côté de votre mère ; mais, comme il vous a déclarée son héritière, et qu’il va vous mettre de suite en possession d’une grande partie de sa fortune, je regarde cet acte comme une ample réparation de ses torts envers moi. Je sais qu’il n’a jamais pardonné la préférence que votre mère m’a donnée sur lui, au lieu d’exécuter les clauses d’une espèce de pacte de famille, absurde et tyrannique, qui l’obligeaient à épouser un parent aussi difforme. Le chagrin que lui causa cet événement suffit pour opérer le dérangement total de son esprit, qui n’avait jamais été bien sain, et j’eus, comme mari de sa plus proche parente et héritière, la tâche délicate d’avoir soin de sa personne et de ses biens, jusqu’à ce qu’il fût rétabli dans la libre disposition de ces derniers par ceux qui croyaient sans doute qu’ils faisaient un acte de justice, quoique, si l’on examine certaines circonstances de sa conduite subséquente, en voie que, pour son propre intérêt, il aurait mieux valu qu’on eût continué à le soumettre à une contrainte modérée et salutaire.

« Sous un rapport, cependant, il fit voir qu’il avait des égards pour les liens du sang, et qu’il reconnaissait sa propre faiblesse ; car, en se séquestrant entièrement de la société, sous divers noms et divers déguisements, et en exigeant que l’on répandît le bruit de sa mort, ce à quoi je consentis pour lui complaire, il laissa à ma disposition les revenus d’une grande partie de ses domaines, et particulièrement de ceux qui, ayant appartenu à votre mère, lui revenaient, comme fiefs appartenant à la ligue masculine. Il croyait sans doute, en agissant ainsi, faire preuve d’une extrême générosité, tandis qu’aux yeux de tout homme impartial il ne faisait que remplir une obligation naturelle, puisque, suivant les règles de la justice, sinon de droit étroit, vous deviez être regardée comme l’héritière de votre mère, et moi comme administrateur de vos biens. Ainsi, au lieu de croire que sir Edouard m’a comblé de faveurs à cet égard, je pense au contraire avoir raison de me plaindre de ce que les remises que je recevais ne m’étaient faites que sous le bon plaisir de M. Ratcliffe, qui d’ailleurs exigeait des hypothèques sur mon propre patrimoine d’Ellieslaw, pour les sommes que je le priais de m’avancer, et c’est de cette manière qu’il est parvenu insensiblement à avoir la direction absolue et l’administration de mes propriétés. Ou bien, si sir Edouard ne m’a témoigné toute cette prétendue amitié que dans le dessein d’exercer une autorité et d’acquérir le pouvoir de me ruiner quand il le voudrait, je me sens, je le repète, encore moins disposé à reconnaître que je lui aie aucune obligation.

« Vers l’automne de l’année dernière, ainsi que je l’ai appris, soit que son imagination déréglée le lui suggérât, soit dans le but d’exécuter le plan dont je vous parle, il arriva en notre district, donnant pour motif, à ce qu’il parait, son désir de voir un monument qu’il avait donné ordre de construire sur le tombeau de votre mère. À cette époque, M. Ratcliffe m’avait fait l’honneur de s’établir dans ma maison et eut la complaisance de l’introduire secrètement à la chapelle. Il en résulta, ainsi qu’il me l’a raconté depuis, une sorte de frénésie qui dura plusieurs heures, pendant lesquelles il s’enfuit dans les lieux marécageux ou couverts de bruyères, et les plus sauvages, au sein desquels il trouva à propos, après qu’il eut un peu recouvré ses sens, de fixer sa demeure et de se donner pour un empirique de campagne, rôle que, dans ses jours de prospérité, il s’était souvent plu à jouer. Il est à remarquer que M. Ratcliffe, au lieu de m’informer de cette circonstance et me mettre à même de prendre du parent de ma défunte épouse les soins qu’exigeait sa malheureuse position, eut la coupable faiblesse d’entrer dans ses vues extravagantes et de lui promettre, même sous serment, de n’en point parler. Il fit de fréquentes visites à sir Edouard et l’aida dans l’étrange projet qu’il avait formé de se construire un ermitage. Il paraît qu’ils ne redoutaient rien tant que la découverte des rapports qu’ils avaient entre eux.

« Le terrain était ouvert dans tous les sens autour de la hutte, et un petit caveau, que, dans leurs recherches, ils avaient découvert près de la colonne de granit, probablement un lieu de sépulture, servait à cacher Ratcliffe à l’approche de quelque étranger. Il est également à remarquer que, tandis que je croyais que mon malheureux ami était dans le couvent des moines de la Trappe, il vivait depuis plusieurs mois à environ cinq milles de ma maison, sous ce bizarre déguisement, et était régulièrement instruit de mes mouvements les plus secrets, par le moyen de Ratcliffe, de Westburnflat ou d’autres, qu’il avait d’amples moyens de suborner. Il me fait un crime d’avoir cherché à vous faire épouser sir Frédéric. Je croyais ne pouvoir faire mieux ; mais, si sir Edouard Mauley pensait autrement, pourquoi ne pas se présenter hardiment, déclarer son intention de contribuer à la constitution de votre dot, et réclamer l’exercice des droits que lui donnait votre qualité d’héritière de sa grande fortune ?

« Même à présent, malgré la lenteur que votre bizarre et inconsidéré parent à mise à faire connaître cette intention, je suis loin d’opposer mon autorité à ses désirs, quoique la personne qu’il veut que vous regardiez comme votre futur époux soit le jeune Earnscliff, de tous les hommes du monde le dernier auquel j’aurais cru probable qu’il eût jamais pensé, d’après certain événement funeste qui eut lieu dans le temps. Mais j’y donne volontiers mon consentement, pourvu que les clauses du contrat soient stipulées en termes tellement irrévocables, que ma fille soit à l’abri de se trouver dans cet état de dépendance et de suppression de revenus dont j’ai tant de raison de me plaindre. Quant à sir Frédéric Langley, je pense que vous n’en entendrez jamais plus parler ; il n’est pas homme à venir réclamer la main d’une personne qui ne lui apporte point de dot. Je vous confie donc, ma chère Isabelle, à la sagesse de la Providence et à votre propre prudence, me contentant de vous engager à ne pas perdre de temps à vous assurer des avantages dont le caractère inconstant de votre parent m’a dépouillé pour les faire rejaillir sur vous.

« M. Ratcliffe m’a fait part que sir Edouard avait l’intention de m’assurer une somme annuelle considérable, pendant mon, séjour dans l’étranger ; mais je suis trop fier pour accepter la moindre chose de lui. Je lui ai dit que j’avais une fille chérie, qui, tant qu’elle serait dans l’opulence, ne souffrirait pas que son père vécût dans la pauvreté ; et j’ai cru devoir en même temps lui faire entendre bien clairement que, quelle que fût la dot qu’il se proposait de vous donner, il devait faire entrer dans son calcul une dépense aussi nécessaire et aussi naturelle. Je vous assurerais même très-volontiers le château et le domaine d’Ellieslaw, pour vous prouver mon affection paternelle et mon désir désintéressé de favoriser votre établissement dans le monde. L’intérêt annuel des hypothèques dont ce bien est chargé en excède un peu le revenu, quoiqu’on l’ait déjà soumis à une rente assez forte ; mais comme toutes ces hypothèques sont au nom de Ratcliffe, en qualité de curateur de votre parent, vous n’aurez pas en lui un créancier bien exigeant. Et, à cette occasion, je dois vous dire que, bien que j’aie à me plaindre de la conduite de M. Ratcliffe envers moi personnellement, je le crois néanmoins un homme juste et probe, que vous pouvez consulter en toute sûreté dans vos affaires ; et en vous conformant à ses avis vous êtes toujours sûre de conserver la bienveillance de sir Edouard. Rappelez-moi au souvenir de Marchie… J’espère que nos dernières affaires ne lui feront éprouver aucun désagrément. Je vous écrirai plus longuement lorsque je serai arrivé sur le continent. En attendant, croyez-moi toujours votre tendre père,

Richard VÈRE. »

La lettre qu’on vient de lire contient les seuls éclaircissements que nous ayons pu nous procurer sur Les incidents de la première partie de notre histoire. L’opinion d’Hobbie, comme peut-être celle de la plupart de nos lecteurs, était que le reclus de Mucklestane-Moor avait un esprit qui n’était éclairé que d’une lumière douteuse que l’on pourrait comparer à celle du crépuscule, et qu’il n’avait pas des idées bien fixes de ce qu’il désirait, non plus que l’aptitude nécessaire pour parvenir à son but par les moyens les plus courts et les plus directs ; en un mot, chercher à démêler le fil de sa conduite, c’était, disait Hobbie, chercher une route en droite ligne au milieu d’une plaine couverte de bruyères, où l’on aperçoit bien un grand nombre de sentiers qui se croisent en tous sens, mais pas un seul qui se prolonge d’une manière distincte.

Lorsque Isabelle eut lu cette Lettre, son premier soin fut de demander des nouvelles de son père. On lui dit qu’il avait quitté le château de bonne heure, après avoir eu une longue entrevue avec M. Ratcliffe, et qu’il était déjà loin sur la route qui conduisait au port le plus voisin, où il pouvait espérer s’embarquer pour le continent.

« Et où est sir Edouard Mauley ? » car personne n’avait vu le Nain depuis la scène extraordinaire de la soirée précédente.

« Ah, mon Dieu ! pourvu qu’il ne soit rien arrivé de mal au pauvre Elshie ! dit Hobbie ! j’aimerais mieux être ruiné encore une seconde fois. »

Il monta aussitôt à cheval et courut à la cabane du Solitaire ; la chèvre accourut à lui en bêlant, car l’heure de la traite était passée depuis longtemps. Le Solitaire ne se trouva nulle part ; la porte de sa hutte était ouverte, contre l’ordinaire, le feu éteint, et tout était resté dans le même état où Isabelle l’avait vu lorsqu’elle était venue lui faire sa visite. Il était clair que les mêmes moyens de transport qui L’avaient amené à Ellieslaw avaient servi à le conduire du château dans une autre demeure. Hobbie s’en retourna tout consterné.

« Je crains, monsieur Ratcliffe, que nous n’ayons perdu Cunny Elshie.

— Oui, il l’est en effet, lui répondit-il en lui remettant un papier ; « lisez, et vous verrez que vous n’avez rien perdu à le connaître. »

C’était un acte fort court, par lequel sir Edouard Mauley, autrement appelé Elshender le Reclus, donnait en toute propriété à Halbert, ou Hobbie Elliot, et à Grâce Armstrong une somme considérable, que le dit Elliot lui avait empruntée.

La joie d’Hobbie fut mêlée de sentiments qui lui firent répandre d’abondantes larmes.

« C’est singulier, dit-il ; mais je ne puis me réjouir de posséder cette fortune, à moins que je ne sache si celui qui me la donne, est heureux aussi.

— Après le sentiment de plaisir qui naît de notre propre bonheur, dit Ratcliffe, le plus vif est celui que nous éprouvons en sachant que nous avons contribué à celui des autres. Si tous les bienfaits de mon maître eussent été répandus comme, celui-ci, combien différemment il en aurait été récompensé ! mais la profusion inconsidérée qui voudrait assouvir l’avarice ou fournir à la prodigalité, ne produit aucun bien et n’offre point en retour la reconnaissance. C’est semer le vent pour recueillir le tourbillon.

— Et ce serait une récolte bien légère, dit Hobbie. Mais avec la permission de ma jeune lady, je voudrais bien prendre les ruches d’abeilles d’Elshie et les placer dans le petit parterre de Grâce, à Heugh-Foot ; elles ne seront jamais inquiétées par aucun de nous. Et la pauvre chèvre, elle serait négligée dans un grand village comme celui-ci, tandis qu’elle pourrait paître à son aise dans notre pré fleuri, le long du ruisseau ; les chiens la connaîtraient dans l’espace d’une journée, et ne lui feraient jamais de mal, et Grâce la trairait elle-même tous les matins pour l’amour d’Elshie, car, quoique bourru et mordant dans ses discours, il était attaché à ces pauvres bêtes. »

On accueillit volontiers les demandes d’Hobbie, non sans admirer la délicatesse du sentiment naturel qui lui indiquait ce moyen de prouver sa reconnaissance. Il fut enchanté lorsque Ratcliffe lui dit qu’il me laisserait pas ignorer à son bienfaiteur le soin qu’il voulait prendre de ses animaux favoris.

« Ayez bien soin de lui dire aussi, ajouta Hobbie, que ma grand’mère, mes sœurs, et surtout Grâce et moi, nous sommes tous bien portants et heureux, et que tout est son ouvrage ; cela ne peut que lui faine plaisir, je pense. »

En effet, Elliot, ainsi que sa famille à Heugh-Foot, continua longtemps à être aussi heureux et content qu’elle le méritait par son intacte probité, sa délicatesse et son courage.

Tous les obstacles qui auraient pu s’opposer au mariage d’Earnscliff et d’Isabelle se trouvèrent levés, et les actes que Ratcliffe produisit de la part de sir Edouard Mauley, pour assurer la fortune de sa parente, auraient pu satisfaire la cupidité, d’Ellieslaw lui-même. Mais miss Vère et Ratcliffe crurent inutile de faire connaître à Earnscliff qu’un des grands motifs de sir Edouard en comblant ainsi le jeune couple de ses bienfaits, était d’expier le crime qu’il avait commis plusieurs années auparavant, en versant le sang de son père dans l’emportement d’une querelle. S’il est vrai, comme l’assura Ratcliffe, que l’extrême misanthrophie du Nain ait semblé se relâcher un peu par la certitude qu’il avait d’avoir répandu le bonheur sur tant de personnes, la malheureuse circonstance dont nous parlons fut probablement la principale cause du reclus obstiné qu’il ne cessa de faire jouir de leur bonheur.

Mareschal chassa, tua du gibier et but du bordeaux ; puis, s’ennuyant du pays, il passa sur le continent, fit trois campagnes, revint et épousa Lucy Ilderson.

Les années passèrent successivement, sur la tête d’Earnscliff et de son épouse ; elles les trouvèrent et les laissèrent satisfaits et heureux.

L’impatiente ambition de sir Frédéric Langley l’entraîna dans la malheureuse insurrection de 1715. Il fut fait prisonnier à Preston, dans le Lancashire, avec le comte de Dirwenswaser et autres. On trouve dans le recueil des procès des criminels d’État sa défense et le discours qu’il fit au moment de son exécution. M. Vère, à qui sa fille faisait un revenu considérable, continua à résider sur le continent, prit une part active dans le système de banque de Law, sous la régence du duc d’Orléans, et il y eut un temps où il passa pour être immensément riche ; mais cette fameuse bulle étant venue à crever, il éprouva tant de chagrin de se trouver de nouveau réduit à un médiocre revenu, quoiqu’il vît plusieurs de ses compagnons d’infortune entièrement dans le besoin, qu’il en eut une attaque d’apoplexie, dont il mourut, après avoir langui quelques semaines.

Willie Westburnflat chercha à se soustraire au courroux d’Hobbie Elliot, comme ses chefs à la vengeance des lois. Son patriotisme l’excitait à servir son pays dans la guerre continentale, tandis que sa répugnance à quitter son sol natal l’engageait à rester plutôt dans son île chérie, et à faire sur les grands chemins une collection de bourses, de bagues et de montres. Heureusement pour lui, la première impulsion prévalut ; il alla joindre l’année commandée par Marlborough, obtint un grade pour récompenser les services qu’il rendait, en procurant du bétail pour la commission des vivres ; revint, après plusieurs années, avec quelque argent acquis, Dieu sait comment ! démolit la tour de Westburnflat, et bâtit à la place une maison étroite à trois étages avec une cheminée à chaque bout. Il but de l’eau-de-vie avec les voisins qu’il avait pillés dans sa jeunesse, mourut dans son lit, et eut une épitaphe gravée sur son tombeau, qui existe encore à Kirkcohistle. Elle le représente comme ayant été brave soldat, bon voisin et chrétien sincère.

M. Ratcliffe résidait habituellement avec la famille à Ellieslaw ; mais au printemps et en automne, il s’absentait régulièrement pendant environ un mois. Quant au lieu vers lequel il se dirigeait et au motif de ce voyage périodique, il garda constamment le silence ; mais personne ne doutait que ce ne fût pour se rendre auprès de son patron. À la fin, après une de ces visites, son air triste et son costume de grand deuil firent connaître à la famille d’Ellieslaw que son bienfaiteur n’existait plus. La mort de sir Edouard n’ajouta rien à la fortune d’Earnscliff et de son épouse, car il s’était dépouillé pendant sa vie de tout ce qu’il possédait, et principalement en leur faveur. Ratcliffe, son unique confident, parvint à un âge assez avancé, mais sans jamais faire connaître le lieu où il s’était retiré, ni son genre de mort, ni l’endroit où il avait été enterré. On pensait généralement que son bienfaiteur avait exigé de lui qu’il gardât à ce sujet le secret le plus inviolable.

La disparition subite d’Elshie de son étrange ermitage confirma les bruits que les gens du peuple avaient fait courir sur son compte. Il y en eut plusieurs qui crurent qu’ayant osé entrer dans un édifice consacré, malgré son pacte avec Le malin esprit, il avait été enlevé corporellement pendant qu’il retournait à sa chaumière ; mais la plupart sont d’avis qu’il ne disparut que pour un temps, et qu’on le voit encore quelquefois sur les montagnes ; et comme, suivant l’usage, on conserve un souvenu plus vif de ses discours étranges et violents que du sentiment de bienveillance qui inspirait la plupart de ses actions, on croit assez ordinairement qu’il est le même que le méchant démon appelé l’Homme des Marécages, dont mistress Elliot racontait les mauvais tours à ses petits-fils ; aussi le représente-t-on généralement comme jetant un sort sur les moutons, faisant avorter les brebis, ou détachant les masses de neige pour les précipiter sur ceux qui cherchent un abri contre un ouragan sous la rive caverneuse d’un torrent ou dans un profond ravin. En un mot, les malheurs les plus redoutés, et dont les habitants de cette contrée pastorale demandent au ciel de les préserver, sont attribués à l’invention du Nain noir.