Alphonse Picard et Fils (p. 8-9).
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IV

Diex, un en trois personnes, de moy vil pecheur indigne reçoy ore mes prières, donne moy, Sire, diligence comment ie te cerche, sagesse que truisse, arme que te cognoisse, yeux qui te voyent, conversation qui te plaise, perseverance iusques à la fin et fin parfaite. Oyez moy priant si comme tu ouys Ionas au ventre de la balaine, délivre moy si comme tu délivras Suzanne de faulx crismes. Ayde, ie te prie, Sires et de tout mal continuablement me delivre et de la bouche des diables me giète et de la mort perpétuelle me irtue et me remplis de la habondance de ta grace, arme mon cuer de ta vertu, expurge ma pensée, sanctifie ma vie, emmende mes coustumes. Illumine mon cuer de la celestial sagesce. Amorte ire et chaleur charnel, attrempe et refrene ma langue de vain parler. Paroles de vérité et de miséricorde, de benignité et de concorde yssent hors de ma bouche en toute honesteté de coustumes, a plain m’adresse et me conforte très piteux en toutes bonnes euvres.