Le Livre de jade (1867)/Les Voyageurs/La Flûte d’automne
Alphonse Lemerre, éditeur, (p. 97-98).
LA FLÛTE D’AUTOMNE
Selon Thou-Fou.
auvre voyageur, loin de la patrie, sans
argent et sans amis, tu n’entends plus la
douce musique de la langue maternelle.
Cependant l’été est si brillant, la nature étale tant de richesse, que tu n’es pas pauvre ; et le chant des oiseaux n’est pas pour toi une langue étrangère.
Mais lorsque tu entendras le cri de la cigale, cette flûte de l’automne, quand tu verras les nuages roulés par le vent dans le ciel, ta douleur n’aura plus de bornes,
Et, mettant la main sur tes yeux, tu laisseras ton âme s’enfuir vers la patrie.