Traduction par Traduction d’Albin de Kazimirski Biberstein.
Librairie Charpentier (p. 161-170).

CHAPITRE X.

JONAS.


Donné à La Mecque. — 109 versets.


Au nom du Dieu clément et miséricordieux


  1. Elif, Lam, Ra, Voici les signes du Livre sage.
  2. Les hommes s’étonnent-ils de ce que nous avons accordé la révélation à un homme pris parmi eux, en lui disant : Avertis les hommes, et annonce à ceux qui croient qu’ils ont auprès de Dieu la préséance méritée par leur foi ? Les infidèles disent : Cet homme est un sorcier avéré.
  3. Votre Seigneur est ce Dieu qui créa les cieux et la terre en six jours, et s’assit ensuite sur le trône pour traiter les affaires de l’univers. Il n’y a point d’intercesseur auprès de lui, sauf quand il le permet. C’est Dieu votre Seigneur, adorez-le. N’y réfléchirez-vous pas ?
  4. Vous retournerez tous à lui. Telle est la promesse véritable de Dieu ; il fait émaner la création, et puis il la fait rentrer[1], pour récompenser ceux qui croient, qui font le bien avec toute équité. Ceux qui ne croient pas auront pour breuvage l’eau bouillante, et un châtiment douloureux pour prix de leur incrédulité.
  5. C’est lui qui a établi le soleil pour répandre la clarté et la lune pour donner la lumière, qui a détermine les phases de celle-ci afin que vous connaissiez le nombre des années et leur comput. Dieu n’a point créé tout cela en vain, mais dans un but sérieux[2] ; il explique ses signes à ceux qui comprennent.
  6. Et certes, dans l’alternative du jour et de la nuit, et dans tout ce que Dieu a créé, il y a des signes d’avertissement pour ceux qui craignent.
  7. Ceux qui n’espèrent point nous voir[3], qui se contentent de la vie de ce monde et s’y confient avec sécurité, ceux qui ne prêtent aucune attention à nos signes,
  8. Ceux-là auront le feu pour demeure, comme prix de leurs œuvres.
  9. Ceux qui auront cru et fait le bien, Dieu les dirigera par leur foi dans le droit chemin. Sous leurs pieds couleront des rivières dans le jardin des délices.
  10. Pour toute invocation, ils répéteront dans ce séjour : Gloire à toi, O Dieu ! Et le salut qu’ils recevront sera le mot : Paix !
  11. La conclusion de leur prière sera : Louange à Dieu, Seigneur de l’univers !
  12. Si Dieu voulait hâter le mal à l’égard des hommes, comme il hâte le bien, leur terme serait bientôt arrivé. Mais nous laissons ceux qui n’espèrent point nous voir après leur mort, s’abandonner aveuglément à leur égarement.
  13. Qu’un mal quelconque frappe l’homme, il nous appelle couché sur le flanc, ou assis, ou debout ; mais, aussitôt que nous l’en avons délivré, le voilà qui marche à son aise, comme s’il ne nous avait pas appelé pendant le mal qui l’avait atteint. Ainsi sont arrangées les actions des transgresseurs.
  14. Et cependant, avant vous, nous avons déjà anéanti plusieurs générations, lorsque, à la suite de leurs iniquités, des prophètes accompagnés de signes évidents surgirent au milieu d’elles, et qu’elles n’étaient pas disposées à croire. C’est ainsi que nous récompensons les coupables.
  15. Nous vous avons établis leurs successeurs dans ce pays-ci, afin de voir comment vous agirez.
  16. Lorsqu’on récite nos enseignements à ceux qui n’espèrent point nous voir après leur mort, ils disent : Apporte-nous quelque autre livre, ou bien change un peu celui-ci. Dis-leur : Il ne me convient pas de le changer de mon propre chef ; je sais ce qui m’a été révélé. Je crains, si je désobéis, le châtiment de mon Seigneur, au jour terrible.
  17. Dis-leur : Si Dieu ne le voulait pas, je ne vous les lirais pas (les versets du Koran), et je ne vous les aurais jamais fait connaître. J’avais pourtant habité au milieu de vous sans le faire, de longues années[4]. Ne le comprendrez-vous donc pas ?
  18. Qui est plus méchant que celui qui invente des mensonges sur le compte de Dieu, que celui qui traite ses signes d’impostures ? Mais Dieu ne fera pas prospérer les coupables.
  19. Ils adorent à côté de Dieu des objets qui ne leur servent à rien, ni ne leur nuisent, et ils disent ; voici nos intercesseurs auprès de Dieu. Dis-leur : Ferez-vous connaître à Dieu quelque chose, dans les cieux ou sur la terre, qu’il ne connaisse pas ? Par sa gloire, non ! Il est trop élevé pour qu’on lui associe d’autres divinités.
  20. Les hommes formaient d’abord un seul peuple ; ils se divisèrent dans la suite ; et, si la parole de Dieu (différant leur châtiment) n’avait pas été révélée précédemment, le sujet de leur dissentiment aurait été décidé à l’heure qu’il est.
  21. Ils disent : Si au moins quelque miracle était accordé d’en haut, nous croirions. Dis-leur : Les choses cachées appartiennent à Dieu. Attendez seulement, et moi j’attendrai aussi avec vous.
  22. Nous avons fait goûter notre miséricorde aux hommes (aux Mecquois[5]) après les malheurs qui les avaient atteints, et voici qu’ils ont recours aux subterfuges par rapport à nos signes. Dis-leur : Dieu est plus adroit à manier le subterfuge, et nos envoyés couchent par écrit les vôtres.
  23. C’est lui qui vous conduit sur la terre ferme et sur la mer. Lorsqu’ils sont montés dans les vaisseaux courant sur l’onde et poussés par un vent doux, ils se réjouissent : Qu’un vent violent s’élève et que les flots les assaillent de tous côtés, au point qu’ils s’en croient enveloppés, ils invoquent Dieu avec une foi sincère, en criant : si tu nous sauve de ce péril, nous te serons reconnaissants.
  24. Mais, lorsqu’il les a sauvés, ils commettent des injustices sur la terre. O hommes ! L’injustice que vous commettez contre vous-mêmes n’est qu’en vue de la jouissance de ce monde, et cependant vous devez tous retourner ensuite à Dieu : là, nous vous réciterons ce que vous avez fait.
  25. Le monde d’ici-bas ressemble à l’eau que nous faisons descendre du ciel ; elle se mêle aux plantes de la terre dont se nourrissent les hommes et les animaux, jusqu’à ce que la terre, l’ayant absorbée, s’en pare et s’en embellisse. Les habitants de la terre croient qu’ils en sont les maitres ; mais nos arrêts y ont passé durant la nuit ou pendant le jour, et aussitôt il en fut des récoltes comme s’il n’y eût eu rien la veille. C’est ainsi que nous faisons paraître clairement nos signes à ceux qui réfléchissent.
  26. Dieu appelle au Séjour de paix[6] et dirige celui qu’il veut vers le sentier droit.
  27. A ceux qui ont fait le bien, le bien et un surplus. Ni la noirceur ni la honte ne terniront l’éclat de leurs visages. Ils habiteront le paradis, et y resteront éternellement.
  28. Ceux qui feront le mal, leur rétribution sera pareille au mal[7] ; l’ignominie les couvrira (et il n’y aura point de protecteur contre Dieu), et leurs visages seront noirs comme un lambeau de nuit épaisse. Ils habiteront le feu, et y demeureront éternellement.
  29. Un jour nous les réunirons tous, et nous crierons à ceux qui donnaient des associés a Dieu : A vos places, vous et vos compagnons ! Puis nous les séparerons les uns des autres. Leurs compagnons leur diront alors : Ce n’est pas nous que vous avez adorés (mais plutôt vos passions).
  30. Dieu est un témoin compétent entre nous et vous. Nous ne faisions pas même attention à vos adorations.
  31. Ainsi toute âme recevra la rétribution de ce qu’elle aura fait ; ils seront tous rendus à Dieu, leur véritable Seigneur, et les dieux qu’ils avaient inventés disparaîtront.
  32. Dis-leur : Qui est-ce qui vous fournit la nourriture du ciel et de la terre ? Qui est-ce qui dispose de l’ouïe et de la vue ? Qui est-ce qui tire un être vivant d’un être mort, et un être mort d’un être vivant[8] ? Qui est-ce qui gouverne tout ? Ils répondront : C’est Dieu. Dis-leur : Pourquoi donc ne le craignez-vous pas ?
  33. Celui-ci est Dieu, votre Seigneur véritable. Qu’y a-t-il en dehors de la vérité, si ce n’est l’erreur ? Comment se fait-il que vous vous en détourniez ?
  34. Ainsi s’est vérifiée cette parole de Dieu sur les criminels, qu’ils ne croiront jamais.
  35. Dis-leur : Quelqu’un de vos compagnons peut-il produire un être, et le faire rentrer ensuite dans le néant ? Dis plutôt : C’est Dieu qui produit cette création et la fait rentrer. Comment se fait-il que vous vous éloigniez de la foi ?
  36. Dis-leur : Quelqu’un de vos compagnons[9] peut-il nous diriger vers la vérité ? Dis : C’est Dieu qui dirige vers la vérité. Qui donc est plus digne d’être obéi, de celui qui dirige, ou de celui qui ne dirige qu’autant qu’il est dirigé lui-même ? Quelle est donc la cause qui vous engage à juger comme vous le faites ?
  37. La plupart d’entre eux ne suivent qu’une opinion ; mais l’opinion ne tient aucunement lieu de la vérité, et Dieu sait ce que les hommes font.
  38. Ce livre (le Koran) n’est point inventé par quelque autre que Dieu ; il n’est qu’une confirmation de ce qui était avant lui, et une explication des Écritures exemptes de tout doute, qui viennent du maître de l’univers.
  39. Disent-ils : C’est lui (Mohammed) qui l’a inventé ? Réponds-leur : Composez donc un seul chapitre semblable ; appelez-y même tous ceux que vous pouvez, hormis Dieu, si vous êtes sincères.
  40. Mais ils accusent de mensonge ce qu’ils sont incapables d’embrasser avec leur science, bien qu’on leur en ait donné l’explication. Ainsi ont agi, avant eux, ceux qui traitaient d’imposteurs d’autres que toi. Regarde quelle a été la fin des impies.
  41. Il en est parmi eux qui croient ; il en est qui ne croient pas. Dieu connaît les méchants.
  42. S’ils te traitent d’imposteur, dis-leur : Mes actions m’appartiennent, et à vous les vôtres. Vous êtes innocents de ce que je fais, et moi de ce que vous faites.
  43. Il est parmi eux des hommes qui viennent pour t’écouter. Peux-tu faire que les sourds t’entendent, lorsqu’ils ne comprennent rien ?
  44. Il en est d’autres qui te regardent sans rien voir. Peux-tu diriger les aveugles quand ils ne voient pas ?
  45. Dieu ne commet pas d’injustice envers les hommes ; les hommes en commettent envers eux-mêmes.
  46. Un jour il les rassemblera tous ; à les voir, on pourra croire qu’ils ne sont restés (dans Le tombeau) qu’une heure de la journée, et ils se connaîtront tous les uns les autres. Alors ceux qui ont traité de mensonge la comparution devant Dieu, et qui n’étaient pas dirigés dans la droite voie, périront.
  47. Soit que nous te fassions voir une partie des peines dont nous les menaçons, soit que nous te recueillions chez nous[10] auparavant, tous retourneront à Dieu ; il (Dieu) apparaîtra alors comme témoin de leurs actions.
  48. Chaque nation a eu son prophète ; Et lorsqu’un prophète vint à eux aussi, le différend fut décidé avec équité, et ils ne furent pas traités injustement[11].
  49. Ils disent : Quand donc ces menaces seront-elles accomplies ? Dites-le-nous, si vous êtes sincères.
  50. Dis-leur : Je n’ai aucun pouvoir sur ce qui m’est utile ou nuisible, sinon autant que cela plaît à Dieu. Chaque nation a son terme ; lorsque ce terme est venu, elle ne saurait le retarder ni l’avancer d’une seule heure.
  51. Dis-leur : Si le châtiment de Dieu doit les surprendre pendant la nuit ou pendant le jour, pourquoi les coupables voudraient-ils le hâter ?
  52. Y croirez-vous au moment où le châtiment viendra vous surprendre ? — Oui, vous y croirez alors ; mais pourquoi l’avez-vous hâté ?
  53. On dira alors aux injustes : Goûtez le châtiment éternel ; seriez-vous rétribués autrement que selon vos mérites ?
  54. Ils viendront s’informer chez toi s’il en sera véritablement ainsi. Dis-leur : Oui, j’en jure par mon Seigneur, c’est la vérité ; et vous ne pouvez pas affaiblir la puissance de Dieu.
  55. Certes, toute âme qui a commis des iniquités désirerait alors se racheter au prix de toutes les richesses de la terre. Ils (les humains) cacheront leur regret lorsqu’ils verront le châtiment qui les attend. Leur cause sera décidée bientôt, et ils ne seront pas lésés.
  56. Tout ce qui est dans les cieux et sur la terre n’appartient-il pas à Dieu ? Les promesses de Dieu ne sont-elles pas véritables ? Mais la plupart des hommes ne le savent pas.
  57. Il donne la vie et il fait mourir, et vous serez ramenés auprès de lui.
  58. O hommes ! Il vous est venu de la part de votre Seigneur un avertissement et un remède pour le mal qui ronge vos cœurs, la direction dans votre route, et la miséricorde pour les croyants.
  59. Dis-leur : Par la grâce de Dieu et par sa miséricorde, qu’ils s’en réjouissent, ceci leur sera plus avantageux que les richesses qu’ils amassent.
  60. Dis-leur : Dites-moi, parmi les dons que Dieu a fait descendre sur vous d’en haut, vous avez interdit certaines choses, et vous en avez permis d’autres. Demande-leur : Est-ce Dieu qui vous l’a enseigné, ou bien le mettez-vous mensongèrement sur son compte ?
  61. Mais que penseront, au jour de la résurrection, ceux qui inventent des mensonges sur le compte de Dieu ? Certes, Dieu est d’une bonté inouïe envers les hommes ; mais la plupart d’entre eux ne lui sont pas reconnaissants.
  62. Tu ne te trouveras pas dans une circonstance quelconque, tu ne liras pas un seul mot du Livre, les hommes ne feront aucun acte quel qu’il soit que nous ne soyons témoin contre eux quand ils l’entreprennent. Le poids d’un atome sur la terre ou dans les cieux ne saurait échapper à ton Seigneur. Il n’y a pas de poids plus petit ou plus grand qui ne soit inscrit dans le Livre évident[12].
  63. Les amis de Dieu seront à l’abri de toute crainte, et ne seront point attristés.
  64. A ceux qui croient et qui craignent,
  65. A ceux-là bonne nouvelle dans ce monde et dans l’autre. Les paroles de Dieu ne changent point. Ce sera un bonheur immense.
  66. Que leurs discours ne t’affligent pas. Toute la gloire appartient à Dieu ; il entend et sait tout.
  67. Tout ce qui est dans les cieux et sur la terre n’est-il pas à Dieu ? Ceux qui invoquent à côté de Dieu des compagnons qu’ils lui donnent ne suivent qu’une croyance vaine et commettent un mensonge.
  68. C’est lui qui a établi la nuit pour votre repos, et le jour qui vous fait voir tout. Certes il y a dans ceci des signes pour ceux qui écoutent.
  69. Ils disent : Dieu a un fils. Par sa gloire, non. Il se suffit à lui-même ; à lui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Avez-vous reçu quelque pouvoir pour parler ainsi, ou bien dites-vous ce que vous ne savez pas ?
  70. Dis-leur : Ceux qui inventent des mensonges sur le compte de Dieu ne seront pas heureux.
  71. Ils jouiront temporairement de ce monde, et ensuite retourneront à nous ; puis nous leur ferons goûter le châtiment terrible pour prix de leur incrédulité.
  72. Relis-leur l’histoire de Noé lorsqu’il dit à son peuple ; O mon peuple ! si mon séjour au milieu de vous et le souvenir des signes de Dieu vous sont insupportables, je mets ma confiance en Dieu seul. Réunissez vos efforts et vos compagnons, et ne cachez pas vos desseins : Décidez de moi, et ne me faites point attendre.
  73. Si vous tournez le dos, je ne vous demande aucune rétribution, ma rétribution est à la charge de Dieu ; il m’a ordonné de m’abandonner à lui.
  74. On l’a traité d’imposteur, et nous l’avons sauvé, lui et ceux qui étaient avec lui dans le vaisseau. Nous les avons fait survivre aux autres ; nous avons noyé ceux qui traitaient nos signes de mensonges. Voilà quelle a été la fin de ceux que Noé avertissait.
  75. Nous envoyâmes dans la suite d’autres prophètes, chacun vers son propre peuple ; ils leur firent voir des signes évidents ; mais ces peuples n’étaient point enclins à croire en ce qu’ils avaient naguère traité de mensonge. C’est ainsi que nous imprimons le sceau sur les cœurs des injustes.
  76. Nous envoyâmes ensuite Moïse et Aaron, accompagnés de nos signes, vers Pharaon et vers les grands de son empire ; mais ils s’enflèrent d’orgueil et devinrent coupables.
  77. Lorsque la vérité leur fut venue de notre part, ils dirent : C’est de la magie pure.
  78. Moïse leur dit alors : Quand la vérité vous apparait, pourquoi demandez-vous si c’est de la magie ? Les magiciens ne prospéreront pas.
  79. Es-tu venu, répondirent-ils, pour nous détourner de ce que nous avons vu pratiquer à nos pères, et pour que la grandeur dans ce pays appartienne à vous deux ? Nous ne vous croyons pas.
  80. Pharaon dit alors : Faites venir tout ce qu’il y a d’habiles magiciens. Et lorsque les magiciens arrivèrent, Moïse leur dit : Jetez ce que vous avez à jeter.
  81. Et lorsqu’ils eurent jeté ce qu’ils avaient à jeter, Moïse reprit : Ce que vous faites là n’est qu’une magie. Dieu en montrera la vanité, car Dieu ne fait point réussir les actions des méchants.
  82. Dieu corrobore la vérité par ses paroles, dussent les coupables en concevoir du dépit.
  83. Et personne ne crut à Moïse, excepté son propre peuple, de crainte que Pharaon et les grands ne les opprimassent (les Égyptiens) ; car Pharaon était puissant dans le pays, et il commettait des excès.
  84. Moïse dit alors à son peuple : O mon peuple ! Si vous avez cru en Dieu, mettez entièrement votre confiance en lui, si vous êtes réellement résignés à sa volonté.
  85. Ils répondirent : Nous avons mis notre confiance en Dieu. Seigneur, ne nous fais pas victimes de la tentation d’un peuple d’oppresseurs.
  86. Par ta miséricorde délivre-nous du peuple des infidèles.
  87. Nous fîmes entendre alors a Moïse et a son frère cette révélation : Disposez pour votre peuple des maisons en Égypte, et faites-en des maisons d’adoration. Observez exactement la prière, et faites entendre de joyeuses nouvelles aux croyants.
  88. Seigneur ! S’écria Moïse, tu as donné à Pharaon et à ses grands les richesses et la splendeur dans ce monde, afin qu’ils s’éloignent de ton chemin ; ô Seigneur ! Détruis leurs richesses et endurcis leurs cœurs ; qu’ils ne croient point jusqu’à ce qu’ils éprouvent le châtiment terrible.
  89. Votre prière est exaucée, répondit Dieu ; marchez dans le sentier droit, et ne suivez point ceux qui ne savent rien.
  90. Nous franchîmes la mer avec les enfants d’Israël. Pharaon et ses armées les poursuivirent avec ardeur et en ennemis, jusqu’au moment où, débordé par les flots, il s’écria : Je crois qu’il n’y a point d’autre dieu que celui en qui croient les enfants d’Israël. Je suis de ceux qui s’abandonnent à lui.
  91. Oui, à l’heure qu’il est ; mais naguère tu t’es montré rebelle, et tu étais du nombre des méchants.
  92. Aujourd’hui nous te sauverons quant à ton corps, afin qu’il soit un signe d’avertissement pour tes successeurs, et cependant la plupart des hommes ne prêtent aucune attention à nos signes.
  93. Nous avons disposé, pour les enfants d’Israël, des habitations excellentes (en Syrie), et nous leur avons donné des choses excellentes pour leur nourriture. Ils ne se divisèrent que lorsqu’ils eurent reçu la science de la part de ton Seigneur. Mais Dieu prononcera entre eux, au jour de la résurrection, sur leurs dissentiments.
  94. Si tu es dans le doute sur ce qui t’a été envoyé d’en haut, interroge ceux qui lisent les Écritures envoyées avant toi. La vérité de la part de Dieu est descendue sur toi ; ne sois pas de ceux qui doutent.
  95. Ne sois pas de ceux qui traitent de mensonges les signes de Dieu, afin que tu ne sois pas du nombre des réprouvés.
  96. Ceux contre lesquels la parole de Dieu a été prononcée ne croiront pas.
  97. Quand même tous les miracles auraient lieu, ils ne croiront pas, jusqu’à ce qu’ils éprouvent le châtiment terrible.
  98. S’il en était autrement, une ville qui aurait cru, aurait trouvé en cela son salut ; mais il n’y eut que le peuple de JONAS qui fut sauvé, après avoir cru. Nous le délivrâmes du châtiment d’opprobre dans ce monde, et nous le laissâmes subsister jusqu’à un certain temps.
  99. Si Dieu voulait, tous les hommes de la terre croiraient. Veux-tu contraindre les hommes à devenir croyants ?
  100. Comment une âme pourrait-elle croire, sans la volonté de Dieu ? Il déversera son indignation sur ceux qui ne comprennent pas.
  101. Dis-leur : Contemplez ce qui est dans les cieux et sur la terre. Mais les signes et les avertissements ne seront d’aucune utilité à ceux qui ne croient pas.
  102. Attendez-vous quelque autre dénouement que celui des générations qui vous ont précédés ? Dis-leur : Attendez, et moi j’attendrai avec vous.
  103. Puis nous sauverons nos envoyés et ceux qui auront cru. Il est juste que nous sauvions les croyants.
  104. Dis-leur : O hommes ! Si vous êtes dans le doute relativement à ma religion, je vous déclare que je n’adore point ceux que vous adorez à côté de Dieu ; j’adore ce Dieu qui vous fera mourir. Il m’a été ordonné d’être croyant.
  105. Il m’a été dit : Dirige ton front vers la vraie foi ; sois pieux, et ne sois pas de ceux qui associent d’autres divinités à Dieu.
  106. N’invoque point, à côté de Dieu, ce qui ne saurait ni t’être utile ni te nuire. Si tu le fais, tu es impie.
  107. Si Dieu t’afflige d’un mal, nul autre que lui ne peut t’en délivrer ; il t’envoie quelque bien, nul ne saurait reculer ses faveurs ; il t’envoie à ceux qu’il veut d’entre ses serviteurs. Il est indulgent et miséricordieux.
  108. Dis : O hommes ! La vérité vous est venue de la part de votre Seigneur ; quiconque prend le chemin droit, le prend pour son bien ; quiconque s’égare, s’égare au détriment de son âme. Je ne suis point fondé de pouvoirs.
  109. Suis donc ce qui t’a été révélé, et prends patience jusqu’au moment où Dieu aura prononcé sa sentence. Il est le meilleur des juges.
  1. Les philosophes mystiques musulmans citent fréquemment ce passage, selon lequel toute la création est une émanation, une manifestation variée et continuelle des attributs de Dieu, unique et invariable dans son essence.
  2. Mot a mot : pour la vérité ou en toute vérité.
  3. Mot à mot : Qui n’espèrent pas notre entrevue, c’est-à-dire de comparaître devant Dieu au jour du jugement dernier.
  4. Mahomet n’a commencé son apostolat qu’à l’âge de quarante ans.
  5. Ceci doit se rapporter aux sept années de sécheresse qui avaient affligé la Mecque, Cette calamité n’eut pas plutôt cessé, que les d’infidèles, naguère humbles et abattus, se mirent à tourner en ridicule la mission de Mahomet.
  6. Le séjour de paix, Dar esselam, c’est le paradis.
  7. Ce n’est pas le seul passage du Koran où, pour mettre en relief la bonté de Dieu, les récompenses réservées aux justes sont représentées comme plus généreuses que ne seront sévères les châtiments des méchants.
  8. C’est-à-dire, qui fait sortir les hommes et les animaux d’une goutte de sperme, et une goutte de sperme de leurs flancs, ou bien la nature animée de la nature inanimée.
  9. Le pronom vos ne veut pas dire les compagnons des idolâtres, mais les compagnons que les idolâtres donnent à Dieu.
  10. Cela veut dire : Soit que nous te fassions mourir ; mais dans ce passage comme dans d’autres, le Koran évite de se servir du mot mourir en parlant de Mahomet et de Jésus.
  11. Nous ferons observer qu’il s’agit ici des infidèles de la Mecque, et par les hommes il faut entendre les Mecquois.
  12. Par le Livre évident ou Livre qui met tout en évidence, il faut entendre ici le Livre qui est au ciel et où toutes les actions des hommes sont consignées.