Le Jardin du Silence et la Ville du Roy/IV/M’avez-vous tant donné…
G. Oudin & Cie, (p. 157-158).
XIV
M’avez-vous tant donné de paix et de courage
Pour me les retirer,
Ô jardin transparent qui portez un visage
Si calme et si doré ?
J’avais en vous remis la pure confiance
De mon élan nouveau.
Vous étiez le soutien de ma bonne espérance
Qui s’achève trop tôt.
Je pensais qu’un printemps de plus devrait éclore
Sur mon cœur parfumé
Et que les amandiers jalouseraient encore
Mon bonheur d’être aimé.
N’étiez-vous qu’un miroir et n’étais-je qu’une ombre,
Jardin qui n’aurez vu
Deux fois la même fleur renaître ardente et sombre
Entre vos murs si nus ?