Le Foyer et les Champs/Coucher de soleil

Le Foyer et les ChampsSociété centrale de librairie catholique (p. 69).

Coucher de Soleil.

Sonnet.

 
Oh ! j’aime les lointains empourprés du couchant !
Le soleil disparait dans les plis des nuages,
Mais sa traînée ardente, à flots d’or s’épanchant,
Inonde les chemins qui mènent aux villages.

Où meurent les clartés, l’écho fait naître un chant :
Le vent tiède bruit. Les faucheuses volages
Pieds nus, corsage ouvert, de fleurs s’endimanchant
Suivent les chariots aux pesants attelages.

Tout s’emplit de parfums, de rhythmes et d’amour.
Alors comme un adieu mélancolique au jour
La cloche jette au loin sa lente sonnerie,

Et l’on marche en rêvant de la grande patrie
Qui s’étend par delà l’océan du ciel bleu
Où reluit le soleil comme une île de feu !…