Charles Rozez (p. 20-21).

IV. — Plantes.

La récolte des superstitions relatives aus plantes ainsi que de leurs noms populaires est une œuvre très considérable que nous ne pouvons entreprendre ici. Nous nous contenterons de signaler quelques croyances générales ou spéciales à certaines plantes.

236. Beaucoup de personnes ne cueillent pas le dernier fruit d’un arbre, afin qu’il continue à porter.

281. Quand un homme meurt, tous les arbres qu’il a plantés périssent (sud-est de la province de Liége).

327. Les épis doubles sont des porte bonheurs.

304-306. Aubépine (ârdispèn, bèni-t-è ronh, blank sipèn, pètchalî). — On dit que les fleurs de l’aubépine sentent bon, parce que la Vierge y mettait sécher les langes de Jésus. — On croit que les baies de l’aubépine (lè pètchal) donnent des pous à ceus qui en mangent.

308. Aune (ónê). — Dans le pays de Louveigné, on pense que le vendredi la branche de l’aune peut se plier aisément et servir à faire des liens pour les fagots, tandis que les autres jours, elle se casse, si on veut la courber.

318. Buis (pâkî). — La branche de buis bénit protège de l’incendie. Cp. 965-966.

324. Camomille (kamamèl). — On brûle des fleurs de camomille quand il tonne. Cp. 966.

342-343. Coquelicot (pavwèr) (Liége), fleûr du tonîr (Verviers). — On attire le tonnerre en coupant des coquelicots (Laroche).

373. Lierre terrestre (ês’). — Il est employé dans un grand nombre de remèdes populaires : l’ès’ è-st a to mês’ « le lierre est maître à tout », c’est-à-dire guérit tout.

431. Marguerite (grande). — Sin-Dj’han, fleûr di sin Dj’han, lâdj mâgriyèt’). — On effeuille une marguerite et on en souffle les pétales pour savoir dans quelle direction se trouve quelqu’un. — À la Saint-Jean, on jète sur les toits des couronnes de marguerites pour préserver les maisons de la foudre.

385. Noyer (djèyî). — Le clou de la nois est un porte bonheur que l’on place dans le bas ou le soulier.

393. Persil (pyèrzin). — Quand on repique du persil, on fait mourir le plus proche de ses parents.

430. Pissenlit (sékorèy « chicorée », florin d’ôr, « florin d’or », pihot-è-lé). — Les pauvres gens mangent cette chicorée en salade. — Les enfants appellent « anges », les têtes de pissenlit chargées de ces graines soyeuses que le moindre vent disperse. — Ils devinent l’heure par le nombre de fois qu’ils doivent souffler pour disperser toutes les graines.