Le Fils du diable/VI/8. Vieilles histoires

Legrand et Crouzet (Tome IIIp. 201-210).
Sixième partie

CHAPITRE VIII.

VIEILLES HISTOIRES.

— Hâtez-vous, mon frère Otto, dit Goëtz, écrasé sous l’angoisse terrible du moment, plus encore que par le double fardeau qui pesait sur lui ; je n’ai plus de forces !…

Otto mettait un genou sur l’épaule d’Albert ; il sentit chanceler sous lui l’échelle vivante qu’il venait de gravir.

Ses deux bras s’élevèrent et saisirent la saillie du rocher, où il s’accrocha de toute sa force.

L’instant d’après il se hissait à bout de bras et prenait pied sur le roc lui-même.

Goëtz, soulagé, reprit haleine.

Otto chercha dans les ténèbres le boudin dont avait parlé Mâlou ; il ne le trouva pas ; pressé par le temps, il appuya ses deux mains robustes sur la gueule du mortier qui tourna en grinçant sur son axe.

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De l’autre côté de la douve on avait aperçu aussi cette lueur faible qui semblait courir le long des lianes du rocher.

Les plus clairvoyants avaient même distingué des formes humaines, suspendues entre le ciel et l’abîme.

C’était tout ; impossible de savoir au juste ce que faisaient là ces étranges fantômes.

Ce qu’on pouvait prévoir, c’est qu’ils arrangeaient quelque pièce importante du feu d’artifice.

Aussi tous les regards se fixaient-ils, désormais, précisément vers cet endroit ; on ne voyait plus rien depuis que la lanterne avait été remontée sur le rempart ; mais l’œil des spectateurs gardait cette place dans la nuit ; on ne la quittait point ; on craignait de la perdre ; c’était de là, sans doute, que devaient jaillir les merveilles attendues.

Bien qu’on fût encore en hiver et que le vent de février n’eût point adouci, pour la circonstance, son souffle piquant, il y avait autour des fossés de Geldberg innombrable compagnie.

Les invités privilégiés qui venaient de quitter les salles chaudes du château grelottaient bien un peu sous les arbres de l’avenue, mais, en somme, on avait pris contre le froid de victorieuses précautions. Les hommes boutonnaient jusqu’au menton leurs paletots parisiens, les dames s’emmitoufflaient dans de molles fourrures et garaient leurs pieds, grands ou petits, contre l’humidité du gazon, à l’aide de socques nouvellement inventés et qui devaient conserver le surnom d’allemands.

Les invités de seconde classe, en beaucoup plus grand nombre et qui arrivaient des villes voisines où ils avaient établi leurs quartiers, cherchaient volontiers à se mêler aux héros de la fête ; ils s’approchaient le plus possible de l’enceinte réservée où l’on avait placé de confortables sièges ; quelques-uns même, profitant de l’obscurité, forçaient la consigne et se prélassaient effrontément dans des fauteuils, destinés à de plus forts actionnaires.

Car il ne faut point l’oublier, au fond de tout cela il y avait à souscrire un capital de cent quatre-vingts millions.

Enfin, sur la lisière des taillis voisins, le long des haies et jusque sur la lande, s’éparpillait une autre foule qui n’était pas du tout invitée.

C’étaient de bons bourgeois d’Esselbach, d’Obernburg, etc., venus avec leurs familles, des paysans des environs et d’anciens tenanciers de Bluthaupt.

Ces trois catégories de spectateurs parlaient fort différemment de la maison de Geldberg.

Les invités de première classe portaient la maison dans leur cœur ; on les hébergeait royalement, on leur promettait d’immenses bénéfices ; ils n’avaient pas assez de louanges pour ces probes banquiers opulents qui faisaient un si noble usage de leur fortune.

Le faubourg Saint-Germain était sur ce sujet du même avis que la Chaussée-d’Antin, et le faubourg Saint-Honoré n’avait pas d’autre opinion.

Les noms historiques, il y en avait, ma foi, bon nombre, condescendaient gracieusement à tripler leurs capitaux. La pairie et la chambre élective, qui étaient là fort amplement représentées, s’unissaient en un touchant accord pour promettre des voix à la concession.

Il n’y avait, bien entendu, aucun esprit de parti dans cette réunion de famille ; comme on a pu le remarquer en mille et une circonstances, nos whigs et nos tories sont susceptibles de s’entendre, dès qu’on parle de chemins de fer.

Il faut savoir adoucir ses opinions trop farouches, quand il s’agit de servir son pays ; or, qui pourrait nier les avantages des voies ferrées ?

Évidemment, la prime ne fait rien à la chose.

Pour prétendre le contraire, il faut être un misérable n’ayant ni feu ni lieu, un journaliste poussif, vivant de scandale, un négateur, un rapin, un mauvais Français, un bizet, un sauvage !…

Les invités surnuméraires n’étaient pas complètement du même avis : il y avait un peu de jalousie dans leur fait. À part les Anglais qui avaient acheté leurs cartes un prix fou, c’était, pour le plus grand nombre, des lions de qualité douteuse, des oisifs, des bourgeois entêtés d’élégance, en un mot, le second marc de la fashion.

Parmi ces gens-là, on n’avait pas honte de se plaindre ! On avouait que les fêtes de Geldberg étaient magnifiques ; mais on parlait d’appâts, de pièges, des cancans !…

Quant aux naturels du Wurzbourg, ils allaient beaucoup plus loin. Cette grande famille de Bluthaupt, morte depuis vingt ans, avait laissé dans la contrée des souvenirs indélébiles.

On n’avait oublié qu’une chose, savoir : que le dernier comte était un homme faible et nul.

Tous les autres Bluthaupt, cela, depuis des siècles, s’étaient montrés si véritablement grands seigneurs ! doux aux faibles, rudes aux forts, généreux, bons, secourables…

Et si malheureux !…

On parlait d’Ulrich, assassiné par un poignard inconnu ; on parlait des trois bâtards de Bluthaupt, ces jeunes hommes à la taille héroïque qui s’étaient jetés seuls, un jour, dans une folle et vaillante bataille contre les têtes couronnées.

À eux s’attachait un étrange prestige ; c’était à voix basse et avec un mystérieux frémissement qu’on prononçait leurs noms aimés.

Hélas ! ils avaient été vaincus dans la lutte ! Le sort de leur famille avait pesé sur eux. On devait raconter longtemps aux veillées les bizarres aventures où se perdait leur téméraire courage, leurs déguisements, leurs dangers, leurs évasions merveilleuses.

Et le nombre de ces aventures ne pouvait plus s’accroître. Depuis un an, les lourds verrous de la prison de Francfort étaient entre eux et la liberté !

On ne devait plus voir ni le noble Otto, ni le bel Albert, au nom de qui battaient en secret tous les cœurs de femme, ni le joyeux Goëtz.

Une fois fermées, les portes de la prison de Francfort ne savaient plus ouvrir leurs battants doublés de fer. Otto, Albert, Goëtz, les braves seigneurs étaient là pour vivre et pour mourir !

Oh ! que de haine pour les trafiquants avares qui les avaient remplacés ! Car ces magnificences d’un jour étaient, pour les hommes du pays, comme un sarcasme sanglant.

Aujourd’hui, Geldberg jetait son or mal acquis par les fenêtres ; mais hier, il pressurait ses pauvres tenanciers ; mais demain, il allait faire payer à tous ceux qui tenaient à bail son immense domaine l’intérêt exorbitant de ces splendeurs folles.

Quand Dieu veut punir cruellement un pays, il tue les vrais seigneurs pour mettre des marchands à leur place.

Mais n’avait-on pas dit autrefois, tous ceux qui avaient plus de vingt ans s’en souvenaient, que le dernier Bluthaupt n’était pas mort ?

N’avait-on pas parlé d’un enfant dont le premier cri avait amené un sourire sur la lèvre mourante de la belle comtesse Margarethe ?

Un fils accordé par le ciel à la vieillesse du comte Gunther.

Cet enfant que les mauvais serviteurs de Bluthaupt avaient appelé le Fils du Diable…

Qui sait ? la Providence est patiente parfois durant de bien longues années.

On n’avait pas entendu parler, depuis lors, de ce pauvre enfant, qui n’avait jamais vu ni son père ni sa mère.

Mais on n’avait pas perdu tout espoir.

Il y avait des vieillards qui disaient en se signant que les Hommes Rouges, ces trois esprits attachés aux destinées de Bluthaupt, restaient parfois vingt et un ans sans paraître sur la terre.

Et ils demandaient à Dieu de vivre jusqu’à la fin de cette année, qui devait voir sans doute d’étranges choses.

Dans les montagnes du Wurzbourg, on écoute encore les vieillards ; on attendait.

Au milieu de cette nuit noire qui entourait le vieux château, les villageois se sentaient portés, à leur insu, vers ces fantaisies superstitieuses qui meublent les têtes allemandes.

Des ruines de l’ancien village jusqu’à la pelouse, on ne parlait que des mystères de la destinée de Bluthaupt, et le nom des trois Hommes Rouges courait de groupe en groupe.

Dans les ténèbres, ces légendes mystérieuses acquièrent un intérêt extraordinaire, elles gagnaient de proche en proche, pour ainsi dire ; des groupes de paysans, elles passaient parmi les invités surnuméraires, et de ceux-ci, franchissant les tentures de l’enceinte, elles arrivaient jusqu’au milieu des commensaux de Geldberg.

Le lieu était propice et le moment favorable ; il faut tuer l’attente…

Il y avait déjà près de quinze jours qu’on était réuni au château. Bien des allusions avaient dû être faites déjà et personne n’était sans avoir entendu parler, ne fût-ce que vaguement, de ces trois démons représentés sur l’écu de Bluthaupt. La curiosité se trouvait excitée de longue main ; tous ces Parisiens sont des Alcibiades qui changent partout où ils voyagent ; comme le Joconde de M. Étienne : à l’ombre du Panthéon, ils sont sceptiques, et ne croient à rien ; mais au fond des campagnes, ils deviennent romanesques.

Ils ont peur la nuit, dans les sentiers déserts ; le cri du hibou leur donne la chair de poule ; sans avoir jamais appris le métier, ils évoquent du premier coup des spectres capables d’effrayer Anne Radcliffe elle-même.

Ils étaient au fin fond de l’Allemagne. La poésie brumeuse entrait dans leurs poitrines avec l’air qu’ils respiraient. Et quelle belle nuit pour causer de choses lugubres : de grands arbres balancés par le vent d’hiver, un ciel en deuil et la masse sombre du vieux manoir apparaissant vaguement dans l’ombre ! Et les terreurs de cette solennelle mise en scène s’arrêtaient juste à point ; on pouvait frémir comme au spectacle, mais impossible de trembler pour tout de bon ; on était trop, on se coudoyait ; le moyen en pareil cas de n’être pas brave ?

— Vous ne trouvez point de ces délicieuses traditions, disait madame la marquise de Beautravers, assez heureuse pour tenir le bras du jeune M. Abel, dans les maisons des petites gens… À mon château de Picardie, il y a comme cela des histoires incroyables !

Ce pouvait être une impertinence de grande dame ; Abel prit cela pour une flatterie.

— Vous savez, répliqua-t-il, que toutes ces légendes ne se rapportent pas précisément à nous, Geldberg… C’est toujours de Btuthaupt qu’il s’agit… mais nous étions très-près parents des Bluthaupt.

— Les deux familles se valent, dit la marquise ; mais, en somme, quelle est l’histoire de ces trois Hommes Rouges ?…

Madame la duchesse de Tartarie, débris impérial, veuve d’un sabre illustre et propre tante d’un bienfaiteur de la race chevaline, faisait la même question au docteur José Mira.

Un beau petit lion du balcon de l’Opéra interrogeait à ce sujet madame de Laurens, qui était bien triste, la pauvre femme, car son mari se mourait.

Et de toute part c’était la même chose. Mirelune suait sang et eau pour mettre la légende à la portée d’une petite demoiselle de quinze ans, Athénaïs Chocard, qui devait avoir, disait-on, sept chiffres à son compte de tutelle. Le gentilhomme songeait à faire une fin, bien qu’il fût jeune encore, n’ayant pas dépassé quarante-cinq ans.

Ficelle, le fin vaudevilliste, s’escrimait contre l’intelligence épaisse de l’énorme épouse d’un notable commerçant de la rue Laffitte, laquelle lui donnait à dîner toutes les semaines.

Quand le commerce se met à protéger les arts, rien ne lui coûte !

— Madame la duchesse, disait Mira de sa voix grave et compassée, vous êtes trop instruite pour ne pas me comprendre sur-le-champ.

La veuve du sabre impérial savait lire à peu près, et signait son illustre nom assez lisiblement, quand elle y mettait l’application convenable.

— Comme bien vous pensez, reprenait le docteur, ces choses ne sont pas historiques dans le sens rigoureux du mot… et pourtant l’écusson des comtes de Bluthaupt, dont vous pourrez reconnaître les émaux dans la salle de justice, semble d’accord avec ces étranges traditions… Ce sont des armes à enquerre, je vous demande pardon, Madame la duchesse, d’employer ces expressions techniques.

— Nous connaissons cela, docteur, répliqua fièrement la veuve du héros, nous avons, Dieu merci, des armoiries à revendre, et je crois que mon fils les ferait peindre volontiers sur son chapeau.

— Cet écusson porte, reprit le docteur, de sable à trois bustes de gueules…

— Fi ! Monsieur, s’écria la duchesse indignée ; un homme comme vous parler de gueule !…

— Ma foi, oui. Madame, racontait un peu plus loin le jeune M. de Geldberg, je me suis laissé dire que ces trois Hommes Rouges étaient trois cadets de Bluthaupt qui firent merveille contre les Sarrasins, au temps des croisades… Les bonnes gens du pays affirment qu’en récompense de leurs hauts faits, Dieu leur donna le privilège de revenir parfois visiter le monde des vivants après leur mort…

— Et quelqu’un les a-t-il vus ? demanda la marquise de Beautravers.

— Comment, quelqu’un, belle dame ?… vous trouveriez cent personnes dans le village qui les ont rencontrés face à face… et tenez, Ghert, vous savez ce vieux palefrenier qui traite Victoria-Queen depuis qu’elle est indisposée ?… Eh bien ! il a vu, par une nuit de la Toussaint, les trois Hommes couverts de grands manteaux rouges comme le feu, glisser sous les murailles du château et rentrer en terre aux premiers rayons du crépuscule…

— Comme tout cela est naïf, gracieux, charmant ! dit la marquise. Ah ! l’Allemagne !…

Le jeune M. Abel prémédita une galanterie très-forte.

— L’Allemagne a ses revenants, répliqua-t-il, l’Angleterre ses chevaux, Strasbourg ses pâtés, Bordeaux son vin, Pékin ses porcelaines ; mais Paris, ajouta-t-il avec une intonation qu’on peut se figurer, Paris a ses jolies femmes !…

— Je voudrais être un poëte, déclamait cependant Mirelune en serrant doucement le bras d’Athénaïs Chocard, et puisque ce sujet vous plaît, Mademoiselle, je ferais pour vous seule une belle ballade.

La joue d’Athénaïs était plus écarlate que les fantastiques manteaux des trois Hommes Rouges.

— Si nous allions les voir !… murmura-t-elle toute tremblante, oh ! comme j’aurais peur !

— Avant d’arriver jusqu’à vous, Mademoiselle, dit le chevaleresque Mirelune, il faudrait passer sur mon cadavre !…

— Mais enfin, disait la grosse épouse du notable commerçant, sont-ce des hommes comme vous et moi, monsieur Amable ?

— Oui et non, répondait Ficelle ; d’ailleurs, ma chère dame, tout ça n’est pas nouveau… On a fait la Dame blanche et mille autres livrets que je pourrais vous citer… Moi, qui vous parle, j’ai présenté au théâtre de l’Opéra-Comique, du temps qu’il était sur la place de la Bourse, un grand ouvrage en trois actes…

— Mais, enfin, y croyez-vous, vous ?

— Peuh ! fit le vaudevilliste, ça réussit et ça ne réussit pas… le fantastique est bien usé !… Il faut de grosses charges ou des larmes… le public devient de plus en plus croûton.

— C’est égal, dit la grosse dame, moi je donnerais bien quelque chose pour voir ça.

— Je ne dis pas, riposta Ficelle ; avec un acteur capable et de beaux décors…

L’heure avançait ; quelques minutes encore et le signal allait être donné.

Mais ce sujet d’entretien, qui avait gagné comme une contagion de proche en proche, diminuait singulièrement l’impatience générale. On ne pensait plus guère au feu d’artifice ; les trois Hommes Rouges, voilà ce dont chacun s’occupait.

Les on dit se croisaient ; les hypothèses ricochaient d’un groupe à l’autre ; beaucoup de dames, amantes du merveilleux, pensaient que pour rendre la fête complète, les Geldberg auraient dû donner, avant le départ, une représentation des trois Hommes Rouges. Réellement, il était piquant de revenir à Paris sans avoir vu la moindre apparition !

À un certain moment, M. le chevalier de Reinhold, qui accompagnait madame la vicomtesse d’Audemer et Denise, se trouva auprès de Sara.

— Comme ce quart d’heure est long ! murmura-t-elle.

— Patience ! répondit Reinhold, cela vaut la peine d’attendre.

Sara reprit sa conversation avec le petit lion, et Reinhold continua de dire des fadeurs à la vicomtesse.

Denise se taisait. Elle avait une vague frayeur, en songeant que Franz allait se trouver au milieu des pièces d’artifices.

Dans toute l’enceinte réservée il n’y avait peut-être qu’eux seuls, avec Julien d’Audemer, qui entretenait tout bas sa belle comtesse, à ne point parler des trois démons de Bluthaupt.

Le timbre fêlé du beffroi sonna le premier coup de huit heures.

C’était le signal, tous les regards se concentrèrent sur le château.

Reinhold, Mira et madame de Laurens ne se contentèrent pas de regarder ; ce coup de cloche produisit sur eux un effet analogue et bizarre.

Sara quitta brusquement le bras de son petit lion ; Reinhold abandonna madame d’Audemer étonnée, et le docteur, cédant à une distraction peu flatteuse pour la duchesse de Tartarie, planta là ce vieux souvenir de nos conquêtes.

Ils s’élancèrent tous les trois en avant, poussés par une irrésistible envie de voir ; ils se rencontrèrent à la limite de l’enceinte.

Deux ou trois secondes s’écoulèrent durant lesquelles toutes conversations avaient cessé, rompues par le silence profond de l’attente.

Une lueur brilla au sommet des murailles ; les mains du docteur, du chevalier et de madame de Laurens se joignirent dans l’ombre, ils ne disaient rien ; ils ne respiraient plus. La lueur décrivit une courbe rapide, et une douzaine de jets de feu s’élancèrent dans toutes les directions, traçant des lignes étincelantes.

Une de ces lignes descendait droit à la douve ; quand elle fut arrivée à son point d’arrêt une forte détonation retentit.

Les mains des trois complices se serrèrent, glacées.