Traduction par Hurtaud.
Lethielleux (p. 18-19).
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CHAPITRE IV

(5)

Combien est agréable à Dieu le désir de vouloir souffrir pour lui.

Il m’est bien agréable, fille très chère, le désir de vouloir endurer toutes peines et fatigues jusqu’à la mort pour le salut des âmes. Plus on souffre, plus on prouve que l’on m’aime ; en m’aimant l’on connaît davantage ma Vérité, et plus on la connaît, plus l’on éprouve de tristesse et d’intolérable douleur de m’avoir offensé. Tu me demandais à souffrir et à punir sur toi les fautes des autres, sans remarquer que c’est l’amour, la lumière, la connaissance de la vérité que tu me demandais ainsi. Je te l’ai dit, plus est grand l’amour, plus est profonde la douleur et plus cuisante la peine : la douleur s’accroît en proportion de l’amour. Je vous dis donc : Demandez et il vous sera donné, car je ne refuserai jamais à qui me demandera en vérité. Ne l’oublie pas, l’amour de la divine charité est tellement uni dans l’âme à la patience parfaite, que l’une ne peut disparaître sans que l’autre s’évanouisse. Aussi l’âme qui veut m’aimer doit-elle vouloir du même coup endurer pour moi toutes les peines qu’il me plaira de lui envoyer, quelle qu’en soit la nature, ou la gravité. La patience ne se trouve que dans les peines, et la patience, comme il a été dit, est inséparable de la charité.

Comportez-vous donc virilement. Il n’est point d’autre moyen pour vous d’être et de prouver que vous êtes les époux de ma Vérité et mes enfants fidèles, comme aussi que vous avez le goût de ma gloire et du salut des âmes.