Le Coureur des bois (Gabriel Ferry)/I/XIV

Librairie Hachette et Cie (1p. 132-142).

CHAPITRE XI

QUI MONTRE EN EFFET TRAGADUROS TRANSPORTÉ.


La solennité de cet exorde, l’air imposant de don Estévan succédant tout à coup au ton de raillerie que l’Espagnol avait conservé jusque-là, frappèrent le sénateur d’une impression pénible. Il y eut un moment où il regretta presque de s’être tant avancé, et où la dot d’un million, les lèvres roses et les yeux noirs de doña Rosario perdirent quelque peu du prestige qui l’avait fasciné.

« Il y a vingt ans, poursuivit l’Espagnol, je me suis un instant mépris sur ma vocation dans ce monde, je me suis cru fait pour la vie du foyer, pour ces pastorales ridicules que rêvent certains jeunes cœurs. Une illusion détruite… un… accident m’ont fait voir que je m’étais trompé moi-même ; je n’étais qu’ambitieux, et rien de plus. J’ai donc cherché dans la carrière des honneurs la satisfaction de mes désirs, et les honneurs sont venus à moi.

« J’ai conquis le droit de rester couvert devant le roi d’Espagne. Chevalier de l’ordre de Saint-Jacques de l’Épée, j’ai porté dans les cérémonies royales le manteau blanc et l’épée rouge de l’ordre, et pour moi le vœu de célibat n’a pas été d’obligation illusoire. Chevalier de Charles III, je partage avec les princes de la famille royale le titre de grand-croix, puis successivement les ordres de Saint-Ferdinand, de Saint-Herménégilde, de la Toison d’Or et de Calatrava ; ces distinctions enviées de tous n’ont été cependant pour moi que de stériles consolations. »

Cette énumération, faite sans faste, éblouit le sénateur, qui jeta sur son interlocuteur un regard de respectueux étonnement. Don Estévan poursuivit :

« Les richesses n’ont par tardé à suivre les honneurs. Les riches apanages ajoutés à la fortune de mes ancêtres ont laissé bien loin derrière moi le temps où, simple cadet de famille, j’avais tout à désirer, et, vous le dirai-je ? je n’étais pas encore satisfait ; et cependant, obscur gentilhomme par le hasard de la naissance, mes efforts m’avaient fait comte de Villamares, marquis de Casareal et duc de l’Armada.

— Oh ! seigneur duc, dit humblement Despilfarro, permettez… mais… je…

— Je n’ai pas fini, dit tranquillement le seigneur espagnol ; quand j’aurai tout dit, vous ne douterez plus.

« Sans la défiance injurieuse que vous m’avez témoignée, je n’aurais toujours été pour vous que l’agent secret d’un prince, qui aurait puisé toute son illustration dans la confiance dont il est honoré ; j’eusse continué à n’être à vos yeux qu’un simple gentilhomme, don Estévan de Arechiza et rien de plus. Il est urgent que le retour de cette défiance ne se manifeste plus désormais ; pour cela vous apprendrez encore le but que je poursuis, vous saurez le fond de mes secrètes pensées. »

Le seigneur espagnol fit une pause, et le sénateur se prépara à l’écouter dans le plus respectueux silence.

« Je viens de vous dire que depuis vingt ans j’ai cherché les joies de l’ambition pour l’ambition elle-même ; j’ai trahi la vérité ; j’ai usé vingt ans de ma vie à tuer un souvenir en même temps qu’à satisfaire mon ambition, reprit le duc de l’Armada, que nous continuerons à appeler don Estévan. Un instant j’ai espéré qu’au milieu des agitations d’une vie turbulente, ce souvenir, atténué, finirait par s’éteindre. C’est donc presque à mon insu que, dans ces tentatives incessantes, les richesses et les honneurs sont venus me trouver. J’avais un double but : l’ambition à assouvir, un jour de ma vie à oublier.

« Favori d’un prince qu’un roi caduc, qu’une faible enfant séparent seuls d’un des premiers trônes de la chrétienté, comblé d’honneurs et de richesses, assez haut placé pour avoir mille ennemis, trop puissant pour en redouter un seul, j’ai cru triompher un instant, j’ai cru avoir mis entre mes souvenirs et moi une incommensurable distance : vain espoir ! comme ces horizons dont un ciel pur et sans nuages permet de suivre de l’œil tous les contours, malgré l’éloignement, les moindres événements d’un passé détesté se dessinèrent aussi nettement à mes yeux qu’avant le temps de ma grandeur.

« Rien ne tue le remords ! ajouta le grand seigneur espagnol d’une voix sombre, car, hélas ! l’épée sanglante de Saint-Jacques n’avait pas été un vain symbole dans ma main. Quand le remords ne tue pas, il donne à l’ambition une effrayante activité ; c’est la voix qui crie : « Marche, marche toujours ! »

Don Estévan se tut pendant que le sénateur le considérait d’un œil presque intimidé, tant l’Espagnol avait dans l’expression de sa figure de dignité sombre et imposante.

« Mais où marcher ? continua l’Espagnol, quel but poursuivre encore ? Par quelle issue précipiter ce torrent d’activité qui bouillonnait en moi ?

« Enfin, un événement vint m’offrir une fois encore la lutte et le combat, et j’espérai, car pour moi, lutter, combattre, c’est oublier.

« Nos commotions politiques n’arrivent pas jusqu’à vous, don Vicente. L’Europe peut trembler sur ses bases sans que, dans ce coin reculé de l’Amérique, vous vous aperceviez de nos secousses ; vous n’avez donc rien appris de ce que je vais vous dire.

« Il y a bientôt deux ans, le roi d’Espagne, par une violation de la loi salique importée dans le royaume par ses ancêtres, vint arracher à don Carlos de Bourbon, son frère, à qui j’étais tout dévoué, la couronne qu’il attendait, et préparer ainsi le foyer d’une guerre civile que vous verrez éclater plus tard.

« L’infante Isabelle fut déclarée héritière présomptive du trône de Ferdinand VII, à l’exclusion de don Carlos, son oncle. J’essayai, mais en vain, de calmer la douleur mortelle de mon auguste protecteur.

« Parmi les consolations que je lui offris, parmi les plans que je lui proposai, un projet gigantesque se présenta tout d’un coup à mon imagination ; ce projet m’ouvrait une vaste perspective de dangers à braver, de difficultés presque insurmontables à vaincre : ce fut ce qui me le fit adopter.

« Je rêvai de conquérir pour mon maître un royaume aussi beau, aussi vaste que celui qu’il perdait ; je rêvai de lui rendre un des beaux fleurons de la couronne transatlantique que ses ancêtres avaient si glorieusement portée. Je voulus conquérir un trône, et ce trône une fois conquis, je rêvai, moi, obscur gentilhomme il y a vingt ans, aujourd’hui rassasié d’honneurs et de richesses, d’en faire l’aumône à l’héritier déchu de la monarchie espagnole ! Maintenant, croirez-vous, ajouta-t-il avec le sourire rayonnant d’un orgueil tranquille, qu’Estévan Arechiza peut prodiguer aux autres, sans en rien regretter, les trésors de beautés, les richesses enviées de la fille d’un hacendero mexicain ? »

Le sénateur américain aux vues étroites, aux plans égoïstes, demeurant anéanti, écrasé par cette audace de langage de l’inflexible Européen, comme devant ce projet gigantesque, ne put que s’écrier en pressant avec respect la main que lui tendait le fier Espagnol :

« Oh ! seigneur don Estévan, vous me permettrez de continuer à vous donner ce modeste titre, je rougis de mes soupçons, et, pour le bonheur que vous m’offrez, pour la perspective que vous daignez m’ouvrir, ma vie, mon cœur vous appartiennent, mais…

— Encore quelque soupçon ? dit don Estévan en souriant.

— Non, mais une crainte. Avez-vous remarqué ce jeune homme que le hasard nous a fait rencontrer ? Un secret pressentiment m’avertit que doña Rosarita est peut-être éprise de lui ; il est jeune, il est beau, et depuis longtemps ils semblent se connaître.

— Quoi ? interrompit don Estévan, ce jeune rustre déguenillé vous porte ombrage ?

— Je l’avoue, dit le sénateur, je n’ai pu m’empêcher de surprendre les yeux de doña Rosarita fixés parfois sur lui d’une manière étrange.

— Rassurez-vous, je sais d’une manière certaine par don Augustin que le cœur de sa fille est libre de toute affection, et que sa vanité se complaît à l’idée d’accepter pour mari un jeune drôle qui semble avoir toute la fierté d’un mendiant castillan ; il sera surveillé, et ce ne sera qu’un faible obstacle à écarter, en supposant qu’il ait eu l’impudence de porter si haut ses prétentions. »

En disant ces mots, la physionomie de don Estévan parut un moment soucieuse, et il ne put s’empêcher d’ajouter :

« Je l’avais également remarqué. Un ressemblance singulière a rouvert chez moi la source de bien des douleurs… mais ne pensons plus à des craintes chimériques, et laissez-moi vous expliquer plus catégoriquement que je ne l’ai fait jusqu’à présent le but où je tends, nos moyens d’action, ce que j’attends de vous dans la voie où vous vous engagez, et les faveurs qu’une main auguste et puissante, en s’ouvrant, peut répandre sur vous.

« Vous ne voyez encore, sans doute, seigneur Tragaduros, ni sur quels secours je puis compter, ni quel royaume je veux conquérir ?

— Je l’avoue, répondit Tragaduros.

— La province que je veux transformer en un royaume pour mon maître et votre futur souverain, c’est la Sonora.

— Quoi ! c’est notre État républicain que vous voulez convertir en monarchie ! s’écria le sénateur ; mais tenter un pareil effort, c’est jouer sa vie.

— Je le sais ; mais ne m’avez-vous pas dit tout à l’heure : « Ma vie, mon cœur vous appartiennent ? » et c’est le prix de cet enjeu que je veux vous payer par votre union avec la fille de don Augustin et la fortune qui sera votre partage. Lorsque je vous disais tout à l’heure qu’il ne tiendrait qu’à vous de rendre votre étoile pâlie plus radieuse qu’elle n’a jamais été, vous imaginez-vous que le seul effort à faire était d’accepter une jeune et jolie femme avec une immense dot, et des espérances incalculables ?

— Non, sans doute, répondit Tragaduros avec hésitation. Cependant…

— Je vous l’ai dit, je cherche un homme fort, qui préfère une mort prompte et glorieuse peut-être, avec la perspective des honneurs et des richesses, à l’agonie lente d’une vie sans richesses et sans honneurs. C’est donc à la condition de pouvoir compter sur votre courage, sur vos efforts pour arriver à atteindre notre but, que je veux faire de vous le plus riche propriétaire du nouveau royaume. Si je me suis trompé, si vous n’êtes pas cet homme que je cherche, si le péril vous effraye, peut-être trouverai-je quelqu’un à votre place qui se rira d’un danger que doit payer une immense fortune.

— Voyons donc, répliqua le sénateur après avoir fait quelques pas dans la chambre pour calmer son agitation, ce que vous attendez de moi et sur quelles ressources vous pouvez compter.

— Il y a dix ans, j’ai combattu l’indépendance de votre pays dans ces provinces. J’en connais les ressources, les richesses incalculables, et quand je les quittai, un secret pressentiment m’avertissait que j’y reviendrais encore.

« Le hasard m’avait fait rencontrer don Augustin, alors occupé à se créer la magnifique opulence dont il jouit aujourd’hui. Je pus lui rendre un service signalé en préservant sa maison du pillage, en sauvant même sa vie, car il n’avait pas assez caché sa sympathie pour la cause espagnole. J’entretenais avec lui des relations secrètes. Je savais que la Sonora, mécontente, tentait aussi de secouer le joug de la république fédérale. Je fis goûter au prince déshérité la hardiesse de mon projet, et je vins ici. Don Augustin fut un des premiers à qui je m’ouvris. Son ambition fut flattée des promesses que je lui prodiguai au nom de mon maître, et il se mit tout entier à ma disposition.

« Malgré les grandes ressources pécuniaires dont je puis disposer, je cherchai à les augmenter encore : le hasard me seconda. J’avais connu, à l’époque où je combattais dans cet État, un jeune drôle qui trahissait tour à tour les Espagnols et les insurgés ; ce jeune homme s’appelle aujourd’hui Cuchillo. Mes relations avec lui furent d’une autre espèce.

« Je m’aperçus qu’il conduisait le régiment que je commandais dans une embuscade d’insurgés ; j’ordonnai de le pendre au premier arbre que nous rencontrerions. Heureusement pour lui, on avait pris mes ordres trop au pied de la lettre, nous étions au milieu de vastes savanes sans arbres d’aucune espèce, et l’ordre n’était pas facile à exécuter. Dans les marches et contre-marches que je fus obligé de faire, l’ordre de son exécution ne put donc être accompli de suite, il s’évada. Cuchillo n’en avait pas conservé de rancune.

« Vous m’avez vu, au village de Huerfano, renouer connaissance avec lui pour lui acheter, à beaux deniers comptants, le secret d’un immense placer, celui vers lequel je vais diriger l’expédition qui s’est formée sous mes ordres.

« Cuchillo seul, vous et moi, l’Espagnol taisait le nom de Tiburcio, connaissons maintenant le motif de cette tentative dont le but ostensible n’est qu’une nouvelle expédition du genre de celles qu’on a déjà plus d’une fois entreprises. Vous, seigneur sénateur, vous resterez ici avec la tâche bien douce de faire accueillir vos vœux par la belle Rosarita ; pour moi, je me réserve les dangers sans nombre des pays inconnus où je veux pénétrer. Quant à Cuchillo, s’il me trahit, je lui infligerai cette fois de ma main un châtiment aussi mérité que le premier, mais plus prompt, car je ne sais qui me dit que le traître n’a pas changé.

« Le produit de cette expédition, dont ma qualité de chef m’assure la plus riche part, sera joint encore aux ressources dont je puis disposer. Les hommes sous mes ordres pourront même, au besoin, se convertir en partisans dévoués, au cas probable où il faudrait en venir aux mains avant les secours qui me sont promis d’Espagne, car l’Europe en ce moment regorge de population et cherche de toutes parts à verser son trop-plein ; les aventuriers viendront en foule se ranger sous nos bannières et conquérir le nouveau royaume dont l’Europe mettra encore la couronne sur la tête d’un de ses fils. »

L’Espagnol se promenait à grands pas dans la chambre, animé d’un enthousiasme fougueux comme s’il eût tenu entre ses mains le sceptre et le manteau royal que son orgueil rêvait d’octroyer à son maître. Une ardeur belliqueuse brillait dans ses yeux, et il paraissait avoir oublié la présence du sénateur. Ce ne fut qu’au bout de quelques instants qu’il se souvint que, dans un projet comme le sien, l’intrigue devait être le précurseur, le soutien de la force et de l’audace, et ce fut avec une légère nuance de dédain qu’il s’adressa à celui qui devait faire jouer ces ressorts cachés, dont les hommes de sa trempe rejettent le maniement personnel.

« Maintenant, dit-il, votre tâche doit être plus pacifique. À nous le combat en plein jour ; à vous les menées dans l’ombre. Votre fortune, reconstruite par la riche alliance que je vous ai ménagée, va vous rendre l’influence que vous avez perdue. Des deux cent mille piastres dont se composera la dot de votre femme, vous en emploierez cent mille à vous faire des partisans dans le sénat et dans ce que vous appelez votre armée. Cette somme vous sera payée avec usure, et, dussiez-vous la perdre, vous feriez encore une excellente affaire ; mais il n’en sera rien.

« Le but apparent que vous vous proposerez sera de détacher l’État de Sonora de l’alliance fédérale, les motifs ne vous manqueront pas ; à peine la Sonora a-t-elle plus de privilèges qu’un simple territoire. Vos intérêts ne sont pas les mêmes que ceux des États du centre. Chaque jour des lois, d’utilité locale pour ces États, deviennent pour vous des lois tyranniques. Un président qui gouverne vos finances, vos douanes à sept cents lieues de distance, est une dérision. L’argent répandu à propos fera lever l’étendard de l’indépendance aux soldats désœuvrés que le pouvoir ne peut solder. Avant que la nouvelle du grito[1] soit parvenue à Mexico et que le pouvoir exécutif ail pu disposer du nombre d’hommes nécessaire pour marcher contre vous ; avant que ces troupes soient arrivées à moitié chemin, et alors la désertion en aura infailliblement enlevé le plus grand nombre, l’insurrection aura déjà eu le temps de pousser de profondes racines.

« Des lois émanées du sénat que vous dirigerez, lois appropriées à vos mœurs, à vos usages, auront fait déjà oublier celles qui vous gouvernent aujourd’hui. Alors les officiers et les soldats arrivés pour vous soumettre seront achetés par l’or dont je disposerai. L’insurrection sera consommée, la Sonora sera devenue un État libre. Le premier pas, le pas décisif, sera fait, et la corruption opérera la seconde transformation. Le sénat, l’armée appelleront, pour les gouverner, un prince européen, qui parle la même langue, qui professe la même religion.

« Écoutez-moi maintenant, don Vicente. Il y avait, avant mon retour dans cette province, un sénateur devenu pauvre, de riche qu’il était, et qui n’avait d’autre perspective que celle de vivre dans la gêne au milieu des vains regrets de son opulence passée. Je rends cette opulence au sénateur, je lui donne une femme dont la beauté ferait l’orgueil d’un prince. Le sénateur Despilfarro sera fait comte, grand d’Espagne, un emploi lucratif attachera à la personne du nouveau roi son sénateur éprouvé, et il n’aura plus qu’à monter, monter toujours jusqu’au moment où ses désirs les plus ambitieux seront satisfaits. Avais-je tort de dire que le tentateur n’offrit pas plus au maître des mondes, à qui tout appartient que ce que vous promet par ma bouche, à vous qui n’avez plus rien, votre futur souverain, le roi Charles Ier ? »

En achevant ces mots, l’Espagnol se tut, et le sénateur, fasciné par l’espérance des honneurs et des richesses, pressa la main de l’audacieux conspirateur, et s’écria avec enthousiasme : « Vive le roi Charles Ier ! »

Don Estévan l’entretint encore de mesures préparatoires à prendre, lui démontra a facilité d’exécution de ce projet, ses chances de réussite, et finit par ajouter en riant :

« Vous le voyez, le roi don Carlos compte déjà un partisan dans ce pays ! Mais il se fait tard, seigneur don Vicente, et je dois, avant la fin de cette soirée, réfléchir à des choses trop importantes pour les remettre à demain ; vous m’excuserez donc si je vous congédie. »

Le sénateur sortit de la chambre pour regagner la sienne, au milieu des rêves dorés de son opulence et de sa grandeur futures.


  1. Cri, sous-entendu de révolte ; c’est l’expression consacrée.