Sonnet orphique.
(p. 15-16).

Sonnet Orphique


Oui, j’étais né pour les temps helléniques,
Et pour chanter de Corinthe à Pharos,
Poète habile aux strophes harmoniques,
Les dons sacrés et les vertus d’Éros !

Ma bien aimée, en filant mes tuniques,
Aurait suivi le vol des albatros,
Et, citoyen vainqueur aux jeux gymniques,
J’aurais offert ma couronne à Scyros.

A ma patrie, à l’île bleue et blonde,
Où j’aurais eu, baignant son pied dans l’onde,
Une maison bâtie en marbre blanc.

Et, descendant de princesses… légères,
J’aurais senti, digne de mes grand’mères,
Le sang des dieux se mêler à mon sang.