Le Bal des victimes/Chapitre 18

XVIII

La lueur de l’incendie avait grandi. On eût dit une aurore boréale.

Cadenet referma la porte et vint se rasseoir auprès du feu.

— Ce Jacomet, dit-il, est plein de mystères. Il prétendait tout à l’heure que le fermier Brulé est un misérable, et le voilà parti à son secours.

— Est-ce que Brulé est propriétaire de sa ferme ?

— Non, elle est au général.

— C’est-à-dire à la cousine de Henri.

— Justement.

— Eh bien ! peu m’importe, après tout, reprit Machefer, voyons la suite de ton histoire.

Mais, comme Cadenet allait continuer, il se passa un fait extraordinaire.

Un coup de feu se fît entendre au dehors dans le lointain, et en même temps un cri déchirant retentit dans la petite pièce où dormait Myette.

Cadenet et Mâchefer interdits virent apparaître la jeune fille, pâle, émue, les cheveux en désordre :

— Ô mon Dieu, mon Dieu ! murmura-t-elle, il l’a tué !

— Que veux-tu dire, petite ? demanda Cadenet, es-tu folle ?

— Non. Il l’a tué, vous dis-je, il l’a tué ! répéta l’enfant.

— Tu viens de faire un mauvais rêve, mon enfant.

— Mais n’avez-vous pas entendu ce coup de feu ?

— Eh bien ! c’est un braconnier qui vient d’assassiner un lièvre.

— C’est un homme qui vient d’en assassiner un autre ! s’écria l’enfant avec une énergie inspirée.

— Tu as rêvé… tu es sous l’impression d’un cauchemar.

— Non, non, je l’ai vu ! j’ai rêvé vrai…

Et Myette se tordait les mains de désespoir.

— Mais qui donc as-tu vu ?

— Mon père !

— Ton père ? Et il tuait quelqu’un ?

— Non, c’est lui qu’on a tué…

Et Myette, parlant ainsi, avait ouvert la porte de la cabane et s’était, demi-nue, élancée au dehors.

— Venez, venez avec moi… répétait-elle affolée… Oh ! j’ai vu l’endroit, dans mon rêve… je vous conduirai… venez…

Cadenet et Machefer ne réfléchirent pas plus longtemps que la jeune fille venait de dormir paisiblement, qu’il était impossible par conséquent, qu’elle pût affirmer pour un fait, ce qui ne pouvait être qu’un rêve… impressionnés par cet accent de désespoir, obéissant à de mystérieux pressentiments, ils sautèrent sur leurs fusils et s’élancèrent hors de la cabane sur les pas de Myette.

Myette courait pieds nus dans la neige, et elle marchait si vite que les deux amis avaient peine à la suivre.

Elle s’enfonça dans le bois, prit un sentier qui serpentait en mille détours à travers les broussailles, et précipita de plus en plus sa course.

— Voilà un fait étrange, murmura Cadenet.

Machefer, plus froid, plus sceptique, était revenu en quelques secondes de cette sorte d’épouvante irréfléchie qui avait jeté les deux jeunes gens sur les pas de Myette.

— Vraiment, dit-il à Cadenet, nous sommes des enfants… allons-nous pas croire à la double vue, maintenant ?

— J’y crois, moi, dit Cadenet.

— Quelle folie !

Tout en causant, ils couraient toujours car Myette n’avait point ralenti sa marche.

— J’y crois, reprit Cadenet, parce que la chose m’est arrivée.

— À toi ?

— À moi ! Une nuit, je dormais profondément, il y a quinze ans de cela, un homme m’apparut dans mon sommeil. Il était vêtu de blanc, bien que ses habits affectassent la tournure militaire. Je reconnus mon cousin-germain, François de Cadenet, alors garde-du-corps. Il me fit signe de le suivre, je m’habillai et descendis à l’Orangerie. Dans mon rêve, j’étais à Versailles.

« Dans l’Orangerie, il y avait cinq hommes. L’un d’eux avait son épée sous son bras. Il vint à la rencontre de François et le salua. Ils mirent l’épée à la main… Les quatre hommes qui se trouvaient là étaient leurs témoins.

« J’assistai au combat.

« À la quatrième passe, je vis tomber François. Il avait reçu un coup d’épée au cœur.

« En même temps, aussi, je poussai un cri et m’éveillai.

« J’eus beau me dire que j’avais rêvé ; agité d’un pressentiment funeste, je sautai hors de mon lit, je courus au château où mon cousin avait dû être de garde la veille, je m’informai de lui et j’appris que, selon l’expression de Myétte, j’avais rêvé vrai.

— Il avait été tué ?

— Une heure auparavant, dans l’Orangerie.

— Voilà qui est étrange, en effet, murmura Machefer.

Cependant, Myette courait toujours, et les deux amis continuaient à la suivre.

— Où vas-tu donc ? lui demanda Cadenet.

— Au carrefour des Chevreuils, répondit-elle d’une voix étranglée par l’angoisse.

À mesure qu’elle approchait de l’endroit désigné, Myette redoublait de vitesse. Cadenet et Machefer l’imitaient.

Mais, tout à coup, elle s’arrêta et poussa un grand cri :

— Mon père ! dit-elle.

Les deux jeunes gens s’arrêtèrent, regardèrent devant eux et autour d’eux, et ne virent rien tout d’abord.

Mais tout à coup, Cadenet leva la tête et aperçut le corps d’un homme qui se balançait à l’extrémité d’une branche d’arbre.

C’était Jacomet qui avait été enlevé par le piège à chevreuil.

Le bûcheron ne pouvait être pendu, puisque le collet l’avait saisi par le milieu du corps.

Cadenet se haussa sur la pointe des pieds, atteignit les jambes du bûcheron et l’attira à lui par une forte secousse.

La branche cassa, le bûcheron tomba sur le sol.

— Mort ! mort ! répéta Myette en se précipitant sur le corps de son père et se tordant les mains de désespoir.

Jacomet, en effet, était inanimé et le sang inondait son visage et ses vêtements.

La charge de plomb que lui avait envoyée le Bouquin s’était logée partie dans la tête et partie dans les côtes.

Ce fut alors un spectacle douloureux et terrible que celui de ces deux hommes et de cette jeune fille au désespoir, penchés sur ce corps qui n’était peut-être plus qu’un cadavre.

Cependant Cadenet ayant posé sa main sur le cœur sentit quelques faibles pulsations, et dit à Myette :

— Rassure-toi… il n’est pas mort…

Myette ne pleurait pas ; elle avait, au contraire, les yeux secs et le regard égaré de ceux qui sont sur le point de devenir fous.

Machefer la prit dans ses bras et dit à Cadenet :

— Te sens-tu de force à porter ce malheureux sur tes épaules ?

— Oui, répondit Cadenet.

Ils reprirent le chemin de la cabane qui était à peu près d’une lieue.

Myette, prise d’une crise nerveuse, se débattait dans les bras de Machefer, riant et pleurant tour à tour, mais ayant complètement perdu la tête.

Malgré leur double fardeau, les deux jeunes gens se reprirent à marcher d’un pas rapide.

Si Jacomet respirait, peut-être était-il temps encore de le sauver. Mais pour cela, il ne fallait point le laisser exposé davantage à l’air glacé de la nuit.

À la crise nerveuse de la jeune fille avait succédé, au bout de quelques minutes, une sorte d’anéantissement complet, et sa jolie tête pâle s’était renversée sur l’épaule de Machefer.

Enfin, au bout de trois quarts d’heure, Cadenet et son ami touchèrent le seuil de la cabane.

Là seulement, Myette revint à elle, se souvint de tout et, fondant en larmes, mais retrouvant une énergie nouvelle dans sa douleur, elle aida Cadenet à porter son père sur son lit.

Cadenet et Machefer déshabillèrent le bûcheron, dont le cœur continuait à battre, bien qu’il fût privé de sentiment.

Puis Cadenet, qui avait quelques connaissances chirurgicales, sonda les blessures et reconnut qu’aucune d’elles n’était mortelle.

— Ton père vivra, dit-il à Myette.

Myette tomba à genoux et joignit les mains.

— C’est une charge de plomb à lièvre qu’il a reçue presque à bout portant, continua Cadenet.

Myette déchirait le peu de linge qui se trouvait dans la chaumière et en faisait de la charpie.

Les deux jeunes gens bandèrent les blessures de Jacomet, toujours évanoui ; puis ils le couvrirent de leurs manteaux pour le réchauffer, et alors Cadenet prit dans sa gibecière un flacon qui contenait du vinaigre aromatique, et, en laissant tomber quelques gouttes dans le creux de sa main, il en frotta les narines et les tempes du blessé.

Alors Jacomet rouvrit les yeux.

D’abord un sourire hébété glissa sur ses lèvres ; puis à ce sourire succéda un regard plus intelligent.

Il promena ce regard autour de lui, reconnut sa cabane, puis sa fille, et Cadenet et Machefer.

Myette s’était jetée sur lui et le couvrait de baisers.

D’abord quelques sons inarticulés jaillirent des lèvres de Jacomet ; puis il articula un mot :

— Le brigand !

Alors se penchant sur lui :

— Qui donc a voulu t’assassiner ! demanda M. de Cadenet.

— Le Bouquin, répondit le bûcheron.

— Qu’est-ce que le Bouquin ?

— C’est le fils à Brulé…

— Chut ! dit Machefer, j’entends du bruit.

En effet, des pas précipités retentissaient au dehors et, tout à coup, la porte s’ouvrit et un homme entra portant une femme sur ses épaules.

Cette femme était évanouie.

Cet homme avait les cheveux et la barbe calcinés, les vêtements en lambeaux, l’œil hagard et fiévreux.

Cette femme, c’était Lucrèce, — cet homme, le capitaine Victor Bernier.

À sa vue, Cadenet et Machefer étouffèrent un cri…

Le capitaine était si bouleversé que, bien qu’il eût eu sans doute autrefois des relations avec Cadenet, il ne le reconnut pas et le prit pour un paysan.

En effet, Cadenet était coiffé d’une casquette et vêtu d’une blouse.

Quant à Machefer, Victor Bernier ne l’avait jamais vu.

Le capitaine ne vit pas davantage, tout d’abord, le bûcheron Jacomet couché mourant dans son lit.

Il déposa Lucrèce sur une chaise, en disant :

— Mes bons amis, pardonnez-moi d’entrer chez vous comme ça… mais nous venons d’échapper à la mort par miracle… et voilà une femme qui a perdu connaissance.

En parlant ainsi, il s’était agenouillé devant la femme évanouie et lui frottait les mains pour la faire revenir à elle.

L’entrée du capitaine et tout ce qui s’en était suivi avait été si rapide, que ni Cadenet, ni Machefer, ni Myette n’avaient encore pu prononcer un mot.

Enfin Myette prit la parole la première, et dit :

— Vous venez dans un mauvais moment, monsieur. Nous n’avons qu’un lit, et mon père est couché dedans.

Alors seulement, le capitaine vit le blessé. La courtine du lit ensanglantée confirmait les paroles de Myette.

— Excusez-moi, dit-il, votre maison est la première que j’ai trouvée en courant à travers bois pour fuir de l’incendie. Et puis Lucrèce, qui m’avait d’abord montré le chemin, s’est évanouie de faiblesse.

— Lucrèce ! murmura Cadenet qui se pencha pour examiner le visage de la femme évanouie.

— Lucrèce ! répéta Myette qui la regarda et la reconnut à son tour.

— Vous la connaissez ! fit le capitaine avec étonnement.

— Mais, c’est la fille au père Brulé !

Cette révélation arracha un cri au capitaine, car, chose étrange, il ne s’était point demandé encore comment il se pouvait faire que Lucrèce fût à la ferme.

Et Lucrèce n’avait pas songé à le lui dire.

Lucrèce, affolée, éperdue, l’avait entraîné loin de la ferme en flammes, et une fois dans le bois, sa faiblesse extrême l’avait trahie. Elle s’était affaissée sans connaissance dans les bras du capitaine.

Celui-ci l’avait alors chargée sur ses épaules et l’avait emportée marchant droit devant lui.

La cabane de Jacomet s’était trouvée sur ses pas ; il y était entré, guidé par le filet de lumière qui passait au travers de sa porte mal jointe. Là seulement il s’était reconnu.

Jacomet avait repris toute sa lucidité d’esprit, mais il parlait difficilement.

Lui aussi, il reconnut Lucrèce et il balbutia :

— On la croyait morte !

Cadenet avait changé un regard avec Machefer ; ce regard voulait dire :

— Sortons !

En effet, le jeune royaliste se glissa jusqu’à la porte, prenant soin de ne point exciter la curiosité du capitaine.

Du reste, celui-ci était tout occupé de Lucrèce et n’avait encore regardé que le blessé, auquel il n’avait même pas songé à demander comment il se trouvait en pareil état.

Comme Cadenet, Machefer se glissa vers la porte.

Tourné vers le foyer, le capitaine ne les vit pas.

Cadenet mit son doigt sur sa bouche et regarda Jacomet d’une façon significative.

Jacomet répondit par un clignement d’yeux.

Le regard de Cadenet voulait dire :

— Garde-toi de prononcer notre nom. Celui de Jacomet répondait :

— Soyez tranquille… tout blessé que je suis, j’ai encore toute ma raison.

Une fois dehors, Cadenet dit à Machefer :

— Conviens que le proverbe qui dit : « Quand on parle du loup, on ne tarde pas à le voir, » est d’une rigoureuse exactitude.

— C’est vrai !

— Nous avons parlé du capitaine Bernier, et le voilà ! de la Lucrétia, que je croyais à Paris…

— Comment ! c’est elle ?

— Oui.

— Et elle est la fille du fermier Brulé ?

— Précisément.

— Sais-tu, mon ami, dit Mâchefer, que toutes ces histoires vraies sont terriblement invraisemblables.

— J’en conviens.

— Allez donc raconter, murmura Machefer, que, dans la même nuit, on a trouvé Jacomet pendu à un arbre, une ferme en flammes, un capitaine se sauvant avec une femme dans les bras, à travers les bois ; deux hommes qui, pendant ce temps, conspirent tranquillement contre le salut de la République et pour le rétablissement de la monarchie ; et que tout ce monde-là s’est trouvé réuni dans une hutte de bûcherons de six pieds carrés ; personne, à Paris, ne le voudra croire.

— Mais pourquoi m’as-te fait signe de sortir ?

— Parce que je ne veux pas que Bernier me reconnaisse.

— C’est juste ; mais où irons-nous ?

— Aux Roches, pardieu ! Nous avons le temps d’ici au jour.

— Mais le capitaine, qui nous a vus sans nous remarquer, s’apercevra de notre départ.

— Eh bien, Jacomet lui dira que nous sommes des voisins.

— Mais nous abandonnons donc ce pauvre Jacomet ?

— Il n’est pas en danger de mort. Sa fille est auprès de lui, c’est suffisant ! Cependant, attends…

Cadenet entr’ouvrit la porte de la cabane et fit un signe à Myette.

Myette sortit.

— Petite, lui dit Cadenet, rassure-toi, ton père ne mourra pas… il ne court aucun danger. Mais M. Henri l’enverra chercher demain sur un brancard, et vous viendrez tous deux aux Roches, où il sera bien soigné.

— Est-ce que vous partez, monsieur Cadenet ? demanda la jeune fille.

— Oui, ma petite.

— Vous laissez mon père…

— Je dis qu’il ne court aucun danger…

— Mais pourquoi partez-vous ?

— Pour n’être pas reconnu de ce monsieur qui vient d’entrer.

— Ah… je l’ai bien reconnu, moi ! dit Myette, c’est l’ami de M. Henri, c’est le capitaine Bernier.

— Eh bien, écoute-moi, petite.

— J’écoute, monsieur Cadenet.

— S’il demande qui nous sommes, tu diras que nous sommes des bûcherons du voisinage.

— Oh ! soyez tranquille, monsieur Cadenet, dit l’enfant, je sais me taire… Mais vous m’assurez que mon père.

— Je t’assure que ton père n’a reçu que quelques grains de plomb et qu’il ne court aucun danger. Dans huit, jours, il n’y paraîtra plus. Adieu, petite.

— Bonsoir, monsieur Cadenet.

Myette rentra dans la cabane où, réchauffée peu à peu, Lucrèce commençait à reprendre ses sens.

Quant aux deux amis, ils s’éloignèrent le fusil sur l’épaule.

Il y avait, tout à fait vis-à-vis de la cabane de Jacomet, un sentier qui descendait tout droit aux Roches.

Le château des Roches était au bord de l’Yonne, nous l’avons dit déjà.

L’incendie de la ferme de la Ravaudière était loin de s’éteindre et projetait au-dessus des bois une telle clarté, que les deux amis cheminaient comme en plein jour.

— Ah ça, dit Machefer, voilà encore une ferme qui brûle, qui donc met le feu ?

— Les républicains qui ont été écartés par le Directoire, dit Cadenet.

— Tu crois ?

— J’en suis certain, mon ami, et Jacomet comme moi.

— C’est-à-dire des gens comme le chef de brigade Solérol.

— C’est lui qui, bien certainement, est le chef des incendiaires dans ce pays.

— Mais tu oublies une chose…

— Laquelle ?

— C’est qu’il est impossible qu’il ait mis le feu à la Ravaudière.

— Pourquoi ?

— Mais parce que la ferme est à lui.

— Tu es naïf, mon pauvre Machefer, répondit Cadenet. Le chef de brigade sait bien que la fortune de sa femme peut lui échapper d’un moment à l’autre ; et, alors, tu penses bien qu’il se moque de brûler une ferme s’il arrive à son but.

— C’est juste.

Tandis qu’ils causaient en cheminant d’un pas rapide, car la nuit était glacée, ils entendirent le trot précipité d’un cheval, à travers bois.

Puis ce cheval apparut dans une allée transversale qui conduisait de Fouronne à Mailly-le-Château.

Le cavalier éperonnait sa monture, — un gros cheval de labour qui trottait comme un bidet.

En apercevant les deux amis, le cavalier s’arrêta net et leur cria :

— Hé ! les amis ?

— Que veux-tu, camarade ? répondit Machefer.

— Est-ce que vous savez ce qui brûle, là-bas, de l’autre côté des bois ?

— C’est une ferme.

— Une ferme, Seigneur-Dieu !

— Oui, la Ravaudière.

L’homme à cheval s’écria :

— C’est la ferme de mon père ! ah ! les brigands !…

Et il poussa son cheval à travers bois pour arriver plus vite.

— Encore une rencontre romanesque, dit Mâchefer.

— Qui sait ? fit Cadenet, nous ne sommes point au bout encore.

— Mais d’abord, reprit Mâchefer, je veux savoir la fin de l’histoire du sergent Bernier et de la Lucrétia.

— Je vais te la dire, répondit Machefer.