Anonyme
s. n. (p. 11).


No. 7. L’INDULGENCE RÉCOMPENSÉE.

Il eſt trois heures du matin : deux raccrocheuſes du bas étage ſont encore ſur le pavé. Une patrouille les apperçoit de loin à la lueur des flambeaux d’une voiture ; le devoir ordonne de les arrêter. De peur qu’elles ne s’échappent à travers les ténèbres, les Sbires ſe hâtent, précédés d’un de ces Fallots qui veillent auſſi toute la nuit par les rues. Les Donzelles ſont atteintes et priſonnieres de par le Roi. — Cependant elles ſont paſſablement jolies ; leur tournure allume ſubitement des deſirs chez les patrouilleurs. Ce premier moment d’intérêt ſaiſi par les friponnes, leurs avances font le reſte : l’une ſe fait du dos même du Porte-Fallot un canapé ſur lequel elle reçoit le luxurieux hommage d’un de ces Meſſieurs. Le camarade, qui craint certaines chances de ſanté très-probables, ſe contente d’un obligeant palliatif. Le Fallot auſſi, glanant après eux, s’électriſe à la vue d’un occident dodu qu’il admire à ſon aiſe, ſoutenant avec les dents la chemiſe, quand ſes deux mains ſe trouvent occupées, l’une par la lanterne, l’autre par le procédé qui le conduit à ſon but.