La sainte Bible selon la Vulgate (J.-B. Glaire)/Préface

(introductions, notes complémentaires et appendices)
La sainte Bible selon la Vulgate
Traduction par Jean-Baptiste Glaire.
Texte établi par Roger et Chernoviz, Roger et Chernoviz (p. XXI-XXIII).

Préface

La Bible, expression tirée du mot grec livre, et qui signifie elle-même le livre par excellence, est devenue, depuis quelques siècles, un nom propre que l’on met en tête du recueil de nos saintes Ecritures. On appelle la Bible sainte, parce qu’elle contient la parole de Dieu écrite par des hommes divinement inspirés, qu’elle traite de la religion, chose la plus sainte et la plus sacrée ; qu’elle est une source de vérité et qu’elle contribue puissamment à nous sanctifier, en nous offrant les règles de conduite les plus sages et les plus parfaites. Elle se compose de l’Ancien Testament, ou Ancienne Alliance que Dieu fit autrefois avec son ancien peuple, les Hébreux, et du Nouveau, qui est la Nouvelle Alliance faite parla médiation de Jésus-Christ sur la croix. Mais nous prenons ici ces dénominations pour les monuments ou les livres qui nous font connaître sous leurs divers rapports ces deux Alliances divines. Or les livres de l’Ancien Testament sont : La Genèse (en grec, génération, naissance), qui commence par le récit de l’origine du monde, l’Exode (en grec sortie), rapportant la sortie des Israélites de l’Egypte ; le Lévitique, où figure surtout la tribu de Lévi ; les Nombres, ainsi nommés à cause des divers dénombrements qui s’y trouvent ; le Deutéronome (en grec, seconde loi), qui est en grande partie une répétition des lois déjà connues ; Josué, qui tire son nom de Josué, successeur de Moïse ; les Juges, dont l’objet principal est l’histoire des chefs qui gouvernèrent les Israélites depuis la mort de Josué jusqu’à Samuël ; Ruth, contenant l’histoire d’une femme moabite de ce nom, devenue fort célèbre ; les Rois, formant quatre livres dont les deux premiers ne faisaient qu’un autrefois sous le nom de livre de Samuël, soit parce qu’on croyait que Samuël en était l’auteur, soit parce qu’il commence par la naissance de ce prophète, et qu’il contient sa vie, son gouvernement et sa mort, et dont les deux derniers ne faisaient également qu’un appelé Livre des Rois, parce qu’ils rapportent les actions des rois d’Israël et de Juda (1) ; les Paralipomènes (en grec, choses omises), qui tout en répétant un grand nombre de faits déjà contenus dans les Rois, renferment cependant quelques événements et quelques particularités qu’on ne trouve nulle part ailleurs dans l’Écriture ; les deux livres d’Esdras, dont le second porte le nom de Néhémie dans les Bibles hébraïques ; Tobie, qui n’est que l’histoire des deux Tobie, père et fils ; Judith, nom tiré de celui d’une sainte veuve qui délivra la ville de Béthulie ; Esther, nom également tiré de celui d’une Juive illustre, qui obtint d’Assuérus, roi de Perse, la liberté et la vie des Juifs ; Job, contenant l’histoire et surtout les malheurs d’un homme ainsi appelé ; les Psaumes, au nombre de cent cinquante, dits Psaumes de David, parce que c’est David qui en a composé la plus grande partie ; les Proverbes, c’est-à-dire les sentences, les maximes ; le sujet général de ce livre est en effet des leçons courtes et instructives, écrites par Salomon en un style concis et sentencieux ; l’Ecclésiaste (en grec, qui assemble) ou orateur parlant devant une assemblée ; nom qui désigne Salomon, comme le prouve le livre lui-même en plusieurs endroits ; le Cantique des cantiques, c’est-à-dire, le plus beau des cantiques ; sainte allégorie qui nous représente l’amour réciproque de Dieu et de l’Église ; la Sagesse, ou recueil de toutes sortes d’instructions qui conduisent à la vertu ; l’Ecclésiastique (en grec, livre en usage dans assemblée, dans Eglise), qui fait l’éloge de la sagesse des patriarches, des prophètes, et autres personnages illustres du peuple hébreu, qui trace des règles de conduite et exhorte à l’amour de la sagesse ; les Prophètes, au nombre de seize, dont les prophéties se rapportent principalement ou aux Juifs, ou aux nations étrangères, ou au Messie, et dont quatre sont appelés grands prophètes, et douze, petits prophètes, à cause du peu d’étendue de leurs prophéties ; les premiers sont : Isaie, Jérémie auquel on joint Baruch, son secrétaire, et auteur d’une prophétie, Ézéchiel, Daniel ; les derniers : Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie ; enfin, les Machabées, premier et second (les troisième et quatrième étant apocryphes), qui contiennent l’histoire des fils de Mathathias, illustre héros de la nation juive, et dont l’un des fils était surnommé Machabée.

Nous ne terminerons point cette préface sans rappeler que l’Écriture sainte étant la parole même de Dieu, son divin Testament, le dépôt de ses secrets et de ses divines volontés, elle ne saurait profiter qu’autant qu’on la lira avec une foi vive, une humilité profonde, une soumission parfaite et une entière pureté d’intention.

J.-B. GLAIRE.
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  1. (1) Remarquons cependant que le deuxième de ces deux premiers livres, contenant l’histoire de Saül, premier roi des Hébreux, peut légitimement porter le titre de Livre des Rois, aussi Lieu que les derniers.