La sainte Bible selon la Vulgate (J.-B. Glaire)/II Corinthiens

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(introductions, notes complémentaires et appendices)
La sainte Bible selon la Vulgate
Traduction par Jean-Baptiste Glaire.
Texte établi par Roger et Chernoviz, Roger et Chernoviz (p. 2759-2778).

Deuxième Épitre
de Saint Paul
aux Corinthiens

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CHAPITRE 1.

Saint Paul salue les fidèles de Corinthe. Il est affligé et consolé pour leur consolation et leur salut. Maux excessifs qu’il a éprouvés : sa confiance en Dieu. Il s’excuse de ce qu’il n’a pas été les voir. Vérité invariable de l’Evangile.

1. Paul, apôtre de Jésus-Christ, par la volonté de Dieu, et Timothée, son frère, à l’Eglise de Dieu qui est à Corinthe, et à tous les saints qui sont dans toute l’Achaïe.[1]

2. Grâce à vous, et paix par Dieu notre Père, et par Notre Seigneur Jésus-Christ.

3. Béni le Dieu et Père de Notre Seigneur Jésus-Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation ![2]

4. Qui nous console dans toutes nos afflictions, afin que nous puissions nous-mêmes, par l’encouragement que Dieu nous donne, consoler aussi ceux qui sont sous le poids de toute sorte de maux.

5. Car, comme les souffrances du Christ abondent en nous, c’est aussi par le Christ que notre consolation abonde.

6. Or si nous sommes dans l’affliction, c’est pour votre encouragement et votre salut ; si nous sommes consolés, c’est pour votre consolation ; si nous sommes encouragés, c’est pour votre encouragement et votre salut qui s’accomplit par votre patience à supporter les mêmes souffrances que nous supportons nous-mêmes.

7. Ce qui nous donne une ferme espérance pour vous, sachant que, comme vous avez part aux souffrances, vous l’aurez aussi à la consolation.

8. Car nous ne voulons pas, mes frères, que vous ignoriez, touchant la tribulation qui nous est survenue en Asie, que le poids en a été excessif et au-dessus de nos forces, au point que nous étions las de vivre.[3]

9. Mais nous, nous avons reçu en nous-mêmes l’arrêt de la mort, afin que nous ne mettions pas notre confiance en nous, mais en Dieu qui ressuscite les morts,

10. Qui nous a délivrés de si grands périls, qui nous en délivre, et qui, comme nous l’espérons de lui, nous en délivrera encore,

11. Surtout vous nous aidant en priant pour nous, afin que, comme le don qui est en nous a été fait en considération d’un grand nombre, un grand nombre en rende grâces pour nous.

12. Car notre gloire, la voici : Le témoignage de notre conscience, que c’est dans la simplicité du cœur et dans la sincérité de Dieu, et non point selon la sagesse de la chair, mais avec la grâce de Dieu, que nous nous sommes conduits dans ce monde, mais plus particulièrement envers vous.

13. En effet, nous ne vous écrivons que les choses que vous avez lues et reconnues. Or j’espère que vous reconnaîtrez jusqu’à la fin,

14. Comme vous l’avez reconnu en partie, que nous sommes votre gloire, de même que vous serez la nôtre au jour de Notre Seigneur Jésus-Christ.

15. C’est dans cette confiance que je voulais venir d’abord vous voir, pour que vous reçussiez une seconde grâce ;

16. Passer par chez vous en allant en Macédoine, et revenir de Macédoine près de vous, et par vous être conduit en Judée.[4]

17. Ayant donc eu ce dessein, ai-je été inconstant ? ou bien, ce que je projette, le projetai-je selon la chair, de sorte qu’en moi il y ait OUI et NON ?[5]

18. Mais Dieu est fidèle témoin que la parole que nous vous avons annoncée n’a point été dans ce OUI et NON.[6]

19. Car le fils de Dieu, Jésus-Christ, que nous vous avons prêché, moi, Silvain et Timothée, ne fut point oui et non ; mais oui fut seul en lui.

20. En effet, toutes les promesses quelconques de Dieu sont en lui le oui ; c’est pourquoi nous disons aussi par lui Amen à Dieu pour notre gloire.[7]

21. Or celui qui nous affermit avec vous dans le Christ, et qui nous a oints, c’est Dieu,

22. Qui nous a aussi marqués de son sceau, et a donné le gage de l’Esprit dans nos cœurs.

23. Pour moi, je prends Dieu à témoin sur mon âme, que c’est pour vous épargner, que je ne suis point encore venu à Corinthe ;

24. ce n’est pas que nous dominions sur votre foi ; au contraire, nous coopérons à votre joie, car vous êtes fermes dans la foi.

CHAPITRE 2.

1. Je résolus donc en moi-même de ne point venir vers vous de nouveau dans la tristesse.

2. Car si c’est moi qui vous contriste, qui aurai-je pour me réjouir, si ce n’est celui qui est contristé à cause de moi ?

3. C’est aussi ce que je vous ai écrit, afin, quand je viendrai, de n’avoir pas tristesse sur tristesse, de la part de ceux qui auraient dû être ma joie, ayant cette confiance en vous tous, que ma joie est la vôtre à tous.

4. Car je vous ai écrit, dans l’affliction et l’angoisse du cœur, aveu beaucoup de larmes, non pour que vous soyez contristés, mais afin que vous sachiez la charité surabondante que j’ai pour vous.

5. Que si l’un de vous m’a contristé, il ne m’a contristé qu’en partie, pour ne pas vous charger tous.[8]

6. Quant à celui qui s’est mis dans ce cas, il suffit de cette correction faite par un grand nombre ;

7. De sorte que vous devez, au contraire, user avec lui d’indulgence et le consoler, de peur qu’il ne soit accablé par une trop grande tristesse, se trouvant dans une pareille situation.

8. C’est pourquoi je vous conjure de redoubler de charité envers lui.

9. C’est pourquoi aussi je vous écris, afin de connaître à l’épreuve si vous êtes obéissants en toutes choses.

10. Ce que vous lui avez pardonné, je le lui ai aussi pardonné ; car si j’ai moi-même usé d’indulgence, j’en ai usé à cause de vous dans la personne du Christ ;[9]

11. Afin que nous ne soyons point circonvenus par Satan ; car nous n’ignorons pas ses desseins.

12. Lorsque je suis venu à Troade pour l’Evangile du Christ, et qu’une porte m’y fut ouverte par le Seigneur,[10]

13. Je n’ai point eu de repos en mon esprit de ce que je n’y avais pas trouvé Tite, mon frère ; mais, prenant congé d’eux, je suis parti pour la Macédoine.[11]

14. Mais grâces à Dieu, qui toujours nous fait triompher dans le Christ Jésus, et répand par nous en tous lieux l’odeur de sa connaissance ;

15. Parce que nous sommes pour Dieu une bonne odeur du Christ à l’égard de ceux qui se sauvent, et à l’égard de ceux qui périssent :

16. Aux uns odeur de mort pour la mort ; mais aux autres odeur de vie pour la vie. Or qui est capable d’un tel ministère ?

17. Car nous ne sommes pas comme beaucoup, qui corrompent la parole de Dieu ; mais c’est avec sincérité, comme de la part de Dieu, devant Dieu, en Jésus-Christ que nous parlons.

CHAPITRE 3.


1. Commencerons-nous de nouveau à nous recommander nous-mêmes ? ou (comme quelques-uns) avons-nous besoin de lettres de recommandation auprès de vous, ou même de vous ?

2. Vous êtes vous-mêmes notre lettre, écrite dans nos cœurs, laquelle est connue et lue de tous les hommes,

3. Etant manifestement reconnus pour être la lettre du Christ écrite par notre ministère, non avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant ; non sur des tables de pierre, mais sur les tables charnelles du cœur.[12]

4. Or, une telle confiance nous l’avons en Dieu par le Christ ;[13]

5. Non que nous soyons suffisants pour former aucune pensée par nous-mêmes, comme de nous ; mais notre suffisance vient de Dieu,

6. Qui nous a même rendus propres à être les ministres de la nouvelle alliance, non par la lettre, mais par l’Esprit ; car la lettre tue, tandis que l’Esprit vivifie.[14]

7. Que si le ministère de mort, gravé en lettres sur des pierres, a été environné d’une gloire telle, que les enfants d’Israël ne pouvaient regarder la face de Moïse, à cause de la gloire de son visage, laquelle devait s’évanouir ;

8. Comment le ministère de l’Esprit ne serait-il pas plus glorieux ?

9. Car si le ministère de condamnation est glorieux, le ministère de justice est beaucoup plus abondant en gloire.[15]

10. Et même ce qu’il y a eu d’éclatant dans le premier, n’a pas été véritablement glorieux à cause de la gloire éminente du second.[16]

11. Car si ce qui disparaît a de la gloire, ce qui demeure en a bien davantage.

12. Ayant donc une telle espérance, nous usons d’une grande liberté ;

13. Et non comme Moïse, qui mettait un voile sur son visage, pour que les enfants d’Israël ne regardassent pas sur sa face ce qui devait disparaître ;[17]

14. Aussi leurs esprits se sont hébétés. Car jusqu’à ce jour le même voile demeure sans être levé, lorsqu’ils lisent l’Ancien Testament (parce que c’est par le Christ qu’il s’enlève).

15. Ainsi jusqu’à ce jour, lorsqu’ils lisent Moïse, ils ont un voile posé sur le cœur.

16. Mais lorsque Israël se sera converti au Seigneur, le voile sera enlevé.[18]

17. Or le Seigneur est l’Esprit, et où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté.[19]

18. Pour nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image de clarté en clarté, comme par l’Esprit du Seigneur.

CHAPITRE 4.


1. C’est pourquoi, chargés de ce ministère en vertu de la miséricorde que nous avons obtenue, nous ne perdons pas courage ;

2. Mais nous repoussons de nous les passions honteuses qui se cachent, ne marchant point dans l’artifice, et n’altérant point la parole de Dieu, mais nous recommandant, par la manifestation de la vérité, à toute conscience d’homme devant Dieu.[20]

3. Que si notre Evangile aussi est voilé, c’est pour ceux qui périssent qu’il est voilé ;

4. Pour les infidèles, dont le Dieu de ce siècle a aveuglé l’esprit, afin que ne brille pas pour eux la lumière de l’Evangile de la gloire du Christ, qui est l’image de Dieu.

5. Car nous ne nous prêchons pas nous-mêmes, mais Jésus-Christ Notre Seigneur ; quant à nous, nous déclarant vos serviteurs par Jésus ;

6. Parce que le même Dieu qui commanda que des ténèbres jaillît la lumière, a lui dans nos cœurs pour répandre la lumière de la science et de la gloire de Dieu, sur la face du Christ Jésus.[21]

7. Mais nous avons ce trésor en des vases d’argile, afin que la grandeur appartienne à la vertu de Dieu, et ne vienne pas de nous.[22]

8. En toutes choses nous souffrons la tribulation, mais nous ne sommes pas accablés ; nous nous trouvons dans des difficultés extrêmes, mais nous n’y succombons pas.

9. Nous souffrons la persécution, mais nous ne sommes pas délaissés ; nous sommes abattus, mais nous ne périssons pas ;

10. Portant toujours et partout dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus se manifeste aussi dans notre corps ;[23]

11. Car nous qui vivons, nous sommes à toute heure livrés à la mort pour l’amour de Jésus, afin que la vie de Jésus se manifeste aussi dans notre chair mortelle.

12. Ainsi la mort opère en nous, et la vie en vous.

13. Mais ayant le même esprit de foi, comme il est écrit : J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé, et nous aussi nous croyons, et c’est aussi pourquoi nous parlons ;[24]

14. Sachant que celui qui a ressuscité Jésus nous ressuscitera nous aussi avec Jésus, et nous établira avec vous.

15. Car toutes choses sont pour vous, afin que la grâce qui abonde, abonde pour la gloire de Dieu, par le grand nombre de ceux qui lui rendront grâces.

16. C’est pourquoi nous ne perdons point courage, mais, bien qu’en nous l’homme extérieur se détruise, cependant l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour.

17. Car les tribulations si courtes et si légères de la vie présente produisent en nous le poids éternel d’une sublime et incomparable gloire ;

18. Parce que nous ne considérons point les choses qui se voient, mais celles qui ne se voient pas ; car les choses qui se voient sont passagères, mais celles qui ne se voient pas sont éternelles.

CHAPITRE 5.

1. En effet, nous savons que si cette maison de terre que nous habitons présentement se dissout, nous avons une autre maison construite par Dieu, non par la main des hommes, et éternelle dans les cieux.

2. Et pour cela nous gémissons, désirant d’être revêtus de notre habitation qui est du ciel ;

3. Si toutefois nous sommes trouvés vêtus, et non pas nus.[25]

4. Car, pendant que nous sommes dans cette tente, nous gémissons tous sous sa pesanteur, parce que nous ne voulons pas être dépouillés, mais revêtus par-dessus, en sorte que ce qu’il y a de mortel soit absorbé par la vie.[26]

5. Or celui qui nous a formés pour cet état même, c’est Dieu, qui nous a donné le gage de l’Esprit

6. Ainsi, toujours pleins de confiance, sachant que, pendant que nous sommes dans ce corps, nous voyageons loin du Seigneur

7. (Car c’est par la foi que nous marchons, et non par une claire vue) ;

8. Oui, pleins de confiance, nous aimons mieux sortir de ce corps, et aller jouir de la présence du Seigneur.

9. C’est pourquoi, soit absents, soit présents, nous faisons tous nos efforts pour lui plaire.

10. Car nous devons tous comparaître devant le tribunal du Christ, afin que chacun reçoive ce qui est dû à son corps, selon ce qu’il a fait ou de bien ou de mal.[27]

11. Sachant donc combien le Seigneur est redoutable, nous tâchons de persuader les hommes, mais nous sommes connus de Dieu. Or j’espère que nous sommes aussi connus dans vos consciences.

12. Nous ne nous recommandons pas de nouveau auprès de vous, mais nous vous donnons occasion de vous glorifier à notre sujet, afin que vous ayez quoi répondre à ceux qui se glorifient en apparence, mais non dans le cœur.[28]

13. Car si nous sommes emportés comme hors de nous-mêmes, c’est pour Dieu ; si nous sommes plus retenus, c’est pour vous.

14. Parce que la charité du Christ nous presse ; considérant que si un seul est mort pour tous, donc tous sont morts ;[29]

15. Et le Christ est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux, mais pour celui qui est mort pour eux, et est ressuscité.

16. C’est pourquoi, dès ce moment, nous ne connaissons plus personne selon la chair. Et si nous avons connu le Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus ainsi.

17. Si donc quelqu’un est en Jésus-Christ, il est une créature nouvelle ; les choses anciennes ont passé : voilà que tout est devenu nouveau.[30]

18. Et le tout vient de Dieu, qui nous a réconciliés à lui par le Christ, et nous a confié le ministère de la réconciliation ;

19. Car c’est Dieu qui était dans le Christ, se réconciliant le monde, ne leur imputant point leurs péchés, et qui a mis en nous la parole de la réconciliation.

20. Nous faisons donc les fonctions d’ambassadeurs pour le Christ, Dieu exhortant par notre bouche. Nous vous en conjurons par le Christ, réconciliez-vous à Dieu.

21. Car celui qui ne connaissait point le péché, il l’a rendu péché pour l’amour de nous, afin qu’en lui nous devinssions justice de Dieu.[31]

CHAPITRE 6.


1. Or, comme coopérateurs, nous vous exhortons à ne pas recevoir en vain la grâce de Dieu ;

2. Car il dit : En un temps favorable je t’ai exaucé, et en un jour de salut je t’ai secouru. Voici maintenant un temps favorable, voici maintenant un jour de salut.[32]

3. Ne donnant à personne aucun scandale, afin que notre ministère ne soit pas décrié,[33]

4. Montrons-nous, au contraire, en toutes choses, comme des ministres de Dieu, par une grande patience dans les tribulations, dans les nécessités, dans les angoisses,[34]

5. Sous les coups, dans les prisons, dans les séditions, dans les travaux, dans les veilles, dans les jeûnes ;

6. Par la pureté, par la science, par la longanimité, par la mansuétude, par l’Esprit-Saint, par une charité sincère ;

7. Par la parole de la vérité, par la force de Dieu, par les armes de la justice, à droite et à gauche ;

8. Dans la gloire et l’ignominie, dans la mauvaise et la bonne réputation, comme séducteurs et cependant sincères ; comme inconnus, et toutefois très connus ;

9. Comme mourants, et voici que nous vivons ; comme châtiés, mais non mis à mort ;[35]

10. Comme tristes, mais toujours dans la joie ; comme pauvres, mais enrichissant beaucoup d’autres ; comme n’ayant rien, et possédant tout.[36]

11. Pour vous, ô Corinthiens, noire bouche est ouverte, noire cœur s’est dilaté.

12. Nous ne nous resserrons point pour vous, mais vous, vous resserrez vos entrailles.

13. Rendant donc selon que vous recevez (je vous parle comme à mes enfants), dilatez-vous aussi.

14. Ne traînez point le même joug que les infidèles. Car quoi de commun entre la justice et l’iniquité ? ou quelle alliance entre la lumière et les ténèbres ?[37]

15. Quel accord entre le Christ et Bélial ? ou quel commerce entre le fidèle et l’infidèle ?[38]

16. Quel rapport entre le temple de Dieu et les idoles ? Car vous êtes le temple du Dieu vivant, comme Dieu le dit : J’habiterai en eux, et je marcherai au milieu d’eux, et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple,[39]

17. C’est pourquoi sortez d’au milieu d’eux, et séparez-vous, dit le Seigneur, et ne touchez point à ce qui est impur ;[40]

18. Et je vous recevrai, et je serai votre père, et vous serez mes fils et mes filles, dit le Seigneur tout-puissant.[41]

CHAPITRE 7.


1. Ayant donc ces promesses, purifions-nous, mes bien-aimés, de toute souillure de la chair et de l’esprit, et achevons notre sanctification dans la crainte de Dieu.

2. Donnez-nous place. Nous n’avons lésé personne, corrompu personne, fraudé personne.[42]

3. Ce n’est pas pour vous condamner que je vous parle ainsi ; car je vous ai déjà dit que vous êtes dans nos cœurs à la mort et à la vie.

4. J’use d’une grande liberté envers vous ; je me glorifie beaucoup de vous ; Je suis rempli de consolation, je surabonde de joie dans toutes nos tribulations.

5. Car, lorsque nous sommes venus en Macédoine, notre chair n’a eu aucun repos, mais nous avons souffert toute sorte d’afflictions : au dehors, combats ; au dedans, frayeurs.[43]

6. Mais celui qui console les humbles, Dieu, nous a consolés par l’arrivée de Tite ;[44]

7. Non-seulement par son arrivée, mais encore par la consolation qu’il a reçue de vous ; nous ayant raconté votre désir, vos pleurs, votre zèle pour moi, de sorte que ma joie en a été plus grande.

8. Car quoique je vous aie contristés par ma lettre, je ne m’en repens point ; et si je m’en suis repenti, en voyant que cette lettre vous avait (bien que pour peu de temps) causé de la tristesse,

9. Maintenant je me réjouis, non de ce que vous avez été contristés, mais de ce que vous avez été contristés de manière à faire pénitence ; car vous avez été contristés selon Dieu, de sorte que vous n’avez reçu de nous aucun dommage.

10. Car la tristesse qui est selon Dieu produit pour le salut une pénitence stable ; mais la tristesse du siècle produit la mort.[45]

11. Voyez, en effet, combien cette tristesse selon Dieu que vous avez ressentie a produit en vous non-seulement de vigilance, mais de soin de vous justifier, mais d’indignation, mais de crainte, mais de désir, mais de zèle, mais de vengeance ; de toute manière, vous avez montré que vous étiez purs dans cette affaire.[46]

12. Si donc je vous ai écrit, ce n’était, ni à cause de celui qui a commis l’injure, ni à cause de celui qui l’a soufferte, mais pour vous faire connaître la sollicitude que nous avons pour vous

13. Devant Dieu ; c’est pourquoi nous avons été consolés. Or dans notre consolation, notre joie s’est accrue de celle de Tite, parce que vous avez tous contribué au repos de son esprit.

14. Et si je me suis glorifié de vous auprès de lui, je n’ai pas eu à en rougir ; mais comme nous vous avions dit toutes choses selon la vérité, aussi le témoignage glorieux que nous avions rendu à Tite a été justifié.

15. C’est pourquoi, dans le fond de ses entrailles, il redouble d’affection pour vous, lorsqu’il se ressouvient de l’obéissance de vous tous, et avec quelle crainte et quel tremblement vous l’avez reçu.

16. Je me réjouis donc de ce qu’en toutes choses je puis me lier à vous.

CHAPITRE 8.


1. Nous vous faisons connaître, mes frères, la grâce de Dieu, qui a été accordée aux Eglises de Macédoine :

2. C’est que dans les épreuves nombreuses de la tribulation, ils en ont eu une joie abondante, et que leur pauvreté extrême a répandu avec abondance les richesses de leur charité sincère.

3. Car je leur rends ce témoignage qu’ils ont donné de leur propre mouvement autant qu’ils pouvaient, et même plus qu’ils ne pouvaient,

4. Nous conjurant avec beaucoup d’instances d’accepter leurs aumônes, et leur part à la dispensation qui se fait pour les saints.[47]

5. Et surpassant notre espérance, ils se sont donnés eux-mêmes, premièrement à Dieu, ensuite à nous par la volonté de Dieu ;

6. En sorte que nous avons prié Tite que, selon qu’il a déjà commencé, il achève parmi nous cette bonne œuvre,[48]

7. Et que comme vous abondez en toutes choses, en foi, en parole, en science, en toute sollicitude, et de plus en affection pour nous, vous abondiez aussi en cette sorte de grâce.

8. Ce que je ne dis pas comme faisant un commandement, mais pour que, voyant l’empressement des autres, vous fassiez preuve de la sincérité de votre charité.[49]

9. Car vous connaissez la bonté de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui s’est fait pauvre pour vous, bien qu’il fût riche, afin que par sa pauvreté vous fussiez riches.

10. C’est donc un conseil que je vous donne ici, parce que cela vous est d’autant plus utile, que non-seulement vous avez commencé à faire cette charité, mais que vous en avez conçu le dessein dès l’année précédente.

11. Maintenant donc, achevez votre œuvre, afin que, comme votre cœur a été si prompt à la vouloir, il le soit aussi à l’accomplir d’après ce que vous possédez.

12. Car lorsque la volonté est prompte, elle est agréée, selon que chacun possède, non selon ce qu’il ne possède pas.

13. Ainsi, qu’il n’y ait pas pour les autres soulagement, et pour vous surcharge, mais égalité.

14. Que pour le moment présent votre abondance supplée à leur indigence, afin que leur abondance supplée aussi à votre indigence, de sorte qu’il y ait égalité, comme il est écrit :

15. Celui qui recueillit beaucoup n’eut pas plus, et celui qui recueillit peu n’eut pas moins.[50]

16. Grâces à Dieu qui a mis la même sollicitude pour vous dans le cœur de Tite !

17. Car non-seulement il a bien reçu ma prière, mais, comme il était fort empressé, il est parti de son propre mouvement pour aller vers vous.

18. Nous avons aussi envoyé avec lui un de nos frères dont on fait l’éloge, à cause de l’Evangile, dans toutes les Eglises,[51]

19. Et qui, de plus, a été désigné par les Eglises comme compagnon de notre voyage pour cette aumône dont nous sommes les dispensateurs pour la gloire de Dieu, et pour seconder notre bonne volonté.[52]

20. Evitant ainsi que personne ne nous blâme au sujet de cette grande abondance de dons que nous dispensons.

21. Car nous tâchons de faire le bien, non-seulement devant Dieu, mais devant les hommes.[53]

22. Nous avons encore envoyé avec eux un de nos frères, qu’en beaucoup d’occasions nous avons reconnu être très zélé, et qui l’est encore bien plus maintenant par sa grande confiance en vous,[54]

23. Soit à l’égard de Tite, qui est mon compagnon et mon coopérateur auprès de vous ; soit à l’égard de nos frères, apôtres des Eglises et gloire du Christ.[55]

24. Montrez donc bien à la face des Eglises quelle est votre charité envers eux, et le sujet de notre gloire par rapport à vous.

CHAPITRE 9.


1. Quant à la dispensation qui se prépare pour les saints, il serait superflu de vous en écrire,[56]

2. Car je connais votre bon vouloir, pour lequel je me glorifie de vous près des Macédoniens ; parce que l’Achaïe s’est préparée dès l’année passée, et que votre zèle a provoqué celui du plus grand nombre.[57]

3. Aussi ai-je envoyé nos frères, afin que ce ne soit pas en vain que je me sois glorifié de vous sur ce point, et que (comme je l’ai dit) vous soyez tout prêts ;

4. De peur que si les Macédoniens qui viennent avec moi, ne vous trouvaient pas prêts, nous n’ayons (pour ne pas dire vous) à rougir à ce sujet même.

5. J’ai donc jugé nécessaire de prier nos frères de me prévenir près de vous, et de faire que l’aumône promise soit préparée, mais préparée comme une aumône, et non comme un don arraché à l’avarice.[58]

6. Or je vous le dis : Qui sème peu moissonnera peu ; et qui sème dans les bénédictions moissonnera aussi dans les bénédictions.

7. Que chacun donne comme il l’a résolu en son cœur, non avec tristesse ou par nécessité ; car Dieu aime celui qui donne avec joie.[59]

8. Et Dieu est puissant pour faire abonder toute grâce en vous ; afin qu’en toutes choses, ayant toujours tout ce qui vous suffit, vous abondiez en toutes sortes de bonnes œuvres,

9. Comme il est écrit : Il a répandu, il a donné aux pauvres ; sa justice demeure dans les siècles des siècles,[60]

10. Celui donc qui donne la semence au semeur lui donnera aussi le pain pour manger, et il multipliera votre semence, et donnera l’accroissement aux fruits de votre justice ;

11. Afin que, riches en toutes choses, vous abondiez en toute sincère générosité, laquelle opère par nous des actions de grâces à Dieu.

12. Mais la dispensation de cette collecte, non-seulement supplée à ce qui manque aux saints, mais produit avec abondance un grand nombre d’actions de grâces en vers le Seigneur ;[61]

13. Car, ayant la preuve de votre charité par cette dispensation même, ils glorifient Dieu de votre obéissance à l’Evangile du Christ que vous confessez, et de votre sincère générosité à faire part de vos biens et à eux et à tous les autres,

14. Prient pour vous et vous désirent, à cause de l’éminente grâce de Dieu en vous.[62]

15. Grâces à Dieu de son ineffable don !

CHAPITRE 10.


1. Et moi-même, Paul, je vous conjure par la mansuétude et la modestie du Christ, moi qui, étant présent, parais humble parmi vous, tandis qu’absent je suis plein de hardiesse,

2. Je vous prie que, quand je serai présent, je n’aie pas à user sans ménagement de cette hardiesse qu’on m’impute, à l’égard de quelques-uns qui se persuadent que nous marchons selon la chair.[63]

3. Car, quoique vivant dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair.

4. Les armes de notre milice ne sont point charnelles, mais puissantes en Dieu pour la destruction des remparts ; détruisant les projets,[64]

5. Et toute hauteur qui s’élève contre la science de Dieu ; et réduisant en servitude toute intelligence, sous l’obéissance du Christ ;

6. Ayant en main de quoi punir toute désobéissance, quand votre obéissance sera complète.

7. Jugez au moins des choses, selon qu’elles paraissent. Si quelqu’un se persuade à lui-même être à Jésus Christ, qu’il pense aussi en lui-même que, comme il est au Christ, il en est ainsi de nous.

8. En effet, quand je me glorifierais encore un peu plus de la puissance que le Seigneur nous a donnée pour votre édification, et non pour votre destruction, je n’en rougirais pas.

9. Et pour qu’on ne pense point que je veux vous effrayer par mes lettres ;

10. Parce que, dit-on, ces lettres sont graves et fortes ; mais, quand il est présent, il paraît chétif de corps et vulgaire de langage :

11. Que celui qui est dans ce sentiment considère que tels nous sommes dans le langage que nous tenons par lettres, étant absents, tels aussi nous sommes de fait, étant présents.

12. Car nous n’osons pas nous mettre au rang de plusieurs qui se recommandent eux-mêmes, ou bien nous comparer à eux ; mais nous nous mesurons sur nous-mêmes, et nous nous comparons à nous-mêmes.

13. Ainsi, nous ne nous glorifierons point démesurément, mais selon la mesure du partage que Dieu nous a mesuré, mesure qui consiste à être parvenus jusqu’à vous.[65]

14. Car nous ne dépassons pas nos limites, comme si nous n’étions pas parvenus jusqu’à vous, puisque nous sommes réellement arrivés jusqu’à vous en prêchant l’Evangile du Christ.

15. Nous ne nous glorifions donc point démesurément dans les travaux d’autrui ; mais nous espérons, votre foi croissant, de grandir en vous de plus en plus selon notre partage,

16. Et même d’évangéliser au-delà de vous, sans nous faire gloire, dans le partage des autres, de ce qu’ils ont préparé.

17. Que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur.[66]

18. Car ce n’est pas celui qui se recommande lui-même qui est approuvé, mais celui que Dieu recommande.

CHAPITRE 11.


1. Plût à Dieu que vous supportiez quelque peu de mon imprudence ! mais supportez-moi ;

2. Car je suis jaloux de vous d’une jalousie de Dieu. En effet, je vous ai fiancés à un époux unique, au Christ, pour vous présenter à lui comme une vierge pure.[67]

3. Mais je crains que comme le serpent séduisit Ève par son astuce, ainsi vos esprits ne se corrompent et ne dégénèrent de la simplicité qui est dans le Christ.[68]

4. Car si celui qui vient sous prêchait un autre Christ que celui que nous avons prêché, ou si vous receviez un autre Esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre Évangile que celui que vous avez accepté, vous le souffririez avec raison.[69]

5. Mais j’estime que je n’ai rien fait de moins que les grands apôtres.

6. À la vérité, je suis inhabile pour la parole, mais non pour la science ; puisque en toutes choses nous nous sommes entièrement fait connaître à vous.

7. Est-ce que j’ai fait une faute en m’humiliant pour vous élever ? en vous annonçant gratuitement l’Évangile de Dieu ?

8. J’ai dépouillé les autres Églises en en recevant ma subsistance pour vous servir.

9. Et quand j’étais près de vous, et que je me trouvais dans le besoin, je n’ai été onéreux à personne ; car ce qui me manquait, nos frères venus de Macédoine l’ont fourni ; ainsi en toutes choses, j’ai pris et je prendrai soin de n’être pas à charge.[70]

10. La vérité du Christ est en moi, que cette gloire ne me sera pas ravie dans les contrées de l’Achaïe.[71]

11. Pourquoi ? Parce que je ne vous aime pas ? Dieu le sait.

12. Mais je fais cela et je le ferai encore pour ôter l’occasion à ceux qui cherchent une occasion de paraître semblables à nous, ce dont ils se glorifient.[72]

13. Car cette sorte de faux apôtres sont des ouvriers trompeurs qui se transforment en apôtres du Christ.

14. Et cela n’est pas étonnant, puisque Satan lui-même se transforme en ange de lumière.

15. Il n’est donc pas étrange que ses ministres se transforment en ministres de justice ; leur fin sera selon leurs œuvres.

16. Je le répète (que nul ne me juge faible de sens, ou du moins souffrez-moi comme peu sensé ; de sorte que moi aussi je puisse me glorifier un peu),

17. Ce que je dis sur ce sujet de ma gloire, je ne le dis pas selon Dieu, mais comme homme de peu de sens.

18. Puisque beaucoup se glorifient selon la chair, moi aussi je me glorifierai.[73]

19. Car vous supportez volontiers les insensés, étant sages vous-mêmes.[74]

20. Vous souffrez même qu’on vous asservisse, qu’on vous dévore, qu’on prenne votre bien, qu’on vous traite avec hauteur, qu’on vous déchire le visage.

21. Je le dis avec honte, comme si nous avions été faibles sur ce point. Au reste, ce que quelqu’un ose (je parle peu sagement) je peux l’oser moi-même.[75]

22. Ils sont Hébreux, et moi aussi ; Israélites, et moi aussi ; de la race d’Abraham, et moi aussi ;

23. Ils sont ministres du Christ (je parle bien peu en sage), je le suis plus qu’eux, ayant enduré plus de travaux, plus de prisons, une infinité de coups, et ayant été fréquemment exposé à divers genres de mort.

24. Cinq fois j’ai reçu des Juifs quarante coups de fouet, moins un ;[76]

25. J’ai été trois fois déchiré de verges ; j’ai été lapidé une fois ; trois fois j’ai fait naufrage ; j’ai été un jour et une nuit au profond de la mer ;[77]

26. Et souvent dans des voyages, dans des périls sur des fleuves, périls de voleurs, périls du côté de ceux de ma race, périls du côté des gentils, périls dans des villes, périls dans des déserts, périls sur mer, périls parmi de faux frères ;

27. Dans le travail et les soucis, dans des veilles nombreuses, dans la faim et la soif, dans des jeûnes fréquents, dans le froid et la nudité.

28. Et outre ces choses, qui sont du dehors, tout ce qui m’assaillit chaque jour, la sollicitude de toutes les Eglises.

29. Qui est faible, sans que je sois faible ? Qui est scandalisé, sans que je brûle ?[78]

30. S’il faut se glorifier, c’est de ce qui regarde ma faiblesse que je me glorifierai.[79]

31. Le Dieu et Père de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui est béni dans tous les siècles, sait que je ne mens pas.

32. À Damas, le gouverneur du pays, établi par le roi Arétas, faisait garder la ville des Damascéniens pour me prendre,[80]

33. Et l’on me descendit par une fenêtre dans une corbeille, le long du mur ; et c’est ainsi que j’échappai de ses mains.

CHAPITRE 12.


1. S’il faut se glorifier (cela ne convient pas sans doute), je viendrai aux visions et aux révélations du Seigneur.

2. Je sais un homme en Jésus-Christ, qui, il y a quatorze ans, fut ravi (si ce fut dans son corps ou hors de son corps, je ne sais, Dieu le sait) jusqu’au troisième ciel,[81]

3. Et je sais que cet homme (si ce fut dans son corps ou hors de son corps, je ne sais, Dieu le sait)

4. Fut ravi dans le paradis, et entendit des paroles mystérieuses qu’il n’est pas permis à un homme de dire.

5. Je me glorifierai au sujet d’un tel homme ; mais pour moi, je ne me glorifierai que dans mes faiblesses ;

6. Que si je voulais me glorifier, je ne serais pas insensé, car je dirais la vérité ; mais je m’abstiens, de peur que quelqu’un ne m’estime au-dessus de ce qu’il voit en moi, ou de ce qu’il entend dire de moi.

7. Et de peur que la grandeur des révélations ne m’élève, il m’a été donné un aiguillon dans ma chair, un ange de Satan pour me donner des soufflets.

8. C’est pourquoi j’ai prié trois fois le Seigneur qu’il se retirât de moi ;

9. Et il m’a dit : Ma grâce te suffit, car ma puissance se fait mieux sentir dans la faiblesse. C’est donc bien volontiers que je me glorifierai encore plus dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ habite en moi.[82]

10. C’est pourquoi je me complais dans mes faiblesses, dans les outrages, dans les nécessités, dans les persécutions, dans les angoisses pour le Christ, puisque, quand je suis faible, c’est alors que je suis fort.

11. J’ai été peu sage, c’est vous qui m’y avez contraint ; car vous deviez me recommander, puisque je n’ai été en rien inférieur aux plus éminents des apôtres, quoique je ne sois rien.

12. En effet, les marques de mon apostolat ont été empreintes sur vous par une patience à l’épreuve de tout, par des miracles, des prodiges et des vertus.

13. Car en quoi avez-vous été inférieurs aux autres Eglises, sinon en ce que je ne vous ai point été à charge ? Pardonnez-moi cette injure.

14. Voici qu’une troisième fois je suis prêt à venir vers vous, et je ne vous serai pas à charge ; car je ne cherche point ce qui est à vous, mais vous ; puisque les enfants ne doivent point thésauriser pour les pères, mais les pères pour les enfants.

15. Pour moi, je sacrifierai tout volontiers, et je me sacrifierai encore moi-même pour vos âmes, quoique, tout en vous aimant plus, je sois moins aimé.

16. Eh bien, soit ! Je ne vous ai point été à charge ; mais, comme je suis artificieux, je vous ai pris par ruse.

17. Vous ai-je circonvenus par quelqu’un de ceux que je vous ai envoyés ?

18. J’ai prié Tite, et j’ai envoyé avec lui un de nos frères. Tite vous a-t-il circonvenus ? N’avons-nous point marché par un même esprit ? sur les mêmes traces ?[83]

19. Pensez-vous encore que nous nous excusions près de vous ? Nous parlons devant Dieu, en Jésus-Christ ; mais tout, mes bien-aimés, est pour votre édification.[84]

20. Car je crains qu’à mon arrivée, je ne vous trouve pas tels que je voudrais, et que vous ne me trouviez pas non plus tel que vous voudriez ; qu’il n’y ait parmi vous des contestations, des jalousies, des animosités, des dissensions, des médisances, des délations, de l’orgueil, des troubles ;

21. Que, venant de nouveau, Dieu ne m’humilie parmi vous, et que je n’aie à pleurer beaucoup de ceux qui, ayant déjà péché, n’ont point fait pénitence des impuretés, des fornications et des impudicités qu’ils ont commises.

CHAPITRE 13.


1. Voilà que pour la troisième fois je viens vers vous ; sur le témoignage de deux ou trois témoins tout sera jugé.[85]

2. Je l’ai déjà dit, et je le dis encore, absent, comme si j’étais présent, que si je reviens, je n’aurai aucune indulgence pour ceux qui ont péché auparavant, ni pour tous les autres.

3. Est-ce que vous voulez éprouver celui qui parle en moi, le Christ, qui n’est pas affaibli, mais qui est puissant parmi vous ?[86]

4. Car, quoiqu’il ait été crucifié selon la faiblesse, il vit cependant par la puissance de Dieu. Nous aussi nous sommes faibles en lui ; mais nous vivrons avec lui, par la vertu de Dieu parmi vous.[87]

5. Examinez-vous vous-mêmes, si vous êtes dans la foi : éprouvez-vous vous-mêmes. Ne connaissez-vous pas vous-mêmes que le Christ est en vous ? à moins que vous ne soyez dignes d’être rejetés.[88]

6. Mais j’espère que vous connaîtrez que pour nous, nous ne sommes pas dignes d’être rejetés.

7. Nous prions Dieu que vous ne fassiez rien de mal, non pas pour que nous paraissions nous-mêmes approuvés, mais que vous fassiez, vous, ce qui est bon, et que nous, nous passions pour dignes d’être rejetés.

8. Car nous ne pouvons rien contre la vérité, mais pour la vérité.

9. Aussi nous nous réjouissons de ce que nous sommes faibles et de ce que vous, vous êtes forts. Et ce que nous demandons, c’est votre perfection.

10. C’est pourquoi je vous écris ceci, absent, afin que présent, je n’agisse pas plus sévèrement, selon la puissance que le Seigneur m’a donnée pour l’édification et non pour la destruction.

11. Du reste, mes frères, réjouissez-vous, soyez parfaits, exhortez-vous les uns les autres, n’ayez qu’un sentiment, conservez la paix, et le Dieu de paix et de dilection sera avec vous.

12. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. Tous les saints vous saluent.

13. Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, et la charité de Dieu, et la communication du Saint-Esprit soient avec vous tous. Amen.

  1. II Cor. 1,1 : À tous les saints ; c’est-à-dire à tous les chrétiens. Comparer à Actes des Apôtres, 9, 13. * Dans toute l’Achaïe. Du temps de saint Paul, l’Achaïe était le nom de la province romaine qui comprenait toute la Grèce, à l’exception de la Thessalie.
  2. II Cor. 1,3 : Voir Ephésiens, 1, 3 ; 1 Pierre, 1, 3.
  3. II Cor. 1,8 : * En Asie, dans l’Asie proconsulaire. Voir Actes des Apôtres, 16, 6.
  4. II Cor. 1,16 : En Macédoine. Voir Actes des Apôtres, 16, 9. En Judée. La Judée désigne proprement la Palestine du sud, dont Jérusalem était la ville principale, à l’exclusion de la Samarie et de la Galilée.
  5. II Cor. 1,17 : Ai-je formé ce dessein à la légère ? Suis-je inconstant ? ― Selon la chair, selon les inspirations, non de l’Esprit-Saint, mais de l’homme charnel (voir Galates, 5, verset 16 et suivants).
  6. II Cor. 1,18 : Silvain, le Silas des Actes. Voir Actes des Apôtres, 15, 22.
  7. II Cor. 1,20 : Puisqu’il n’y a en Jésus-Christ que vérité pure, et qu’accomplissement parfait des promesses de Dieu, nous devons dire hautement à Dieu Amen, c’est-à-dire, cela est vrai ; vos promesses ont été parfaitement accomplies ; ce qui pour nous un sujet de gloire, parce que c’est en vertu de cet accomplissement que nous avons été rachetés.
  8. II Cor. 2,5 : L’un de vous, l’incestueux (voir 1 Corinthiens, 5, 1-2). Ne m’a contristé qu’en partie, parce que j’étais consolé d’ailleurs par la considération que le plus grand nombre d’entre vous était demeuré ferme dans la foi et dans la vertu. ― Devant la phrase pour ne pas, etc., il faut sous-entendre : Ce que je dis, genre d’ellipse assez commun dans la Bible. C’est donc comme si l’Apôtre disait : Je me garderais bien de vous charger tous du crime d’un seul.
  9. II Cor. 2,10 : L’Apôtre accorde ici un pardon au nom et par l’autorité de Jésus-Christ à l’incestueux de Corinthe, qu’il avait soumis à la pénitence. Ce pardon consistait dans la remise d’une partie de la punition temporelle due à son péché.
  10. II Cor. 2,12 : À Troade ou à Troas. Voir Actes des Apôtres, 16, 8.
  11. II Cor. 2,13 : Tite, gentil converti, à qui est adressée l’Epître qui porte son nom, avait peut-être porté à Corinthe avec un autre disciple la première Epître de saint Paul adressée à cette Eglise. Il est certain dans tous les cas que saint Paul envoya Tite à Corinthe à la fin de son séjour à Ephèse, pour y recueillir des aumônes en faveur des fidèles de Jérusalem et juger de l’effet qu’avait produit sa première Epître. Nous apprenons ici que saint Paul n’ayant pas trouvé Tite à Troade, s’est rendu en Macédoine. Là il le rencontra, fut réjoui des nouvelles que Tite lui donna des Corinthiens et le renvoya dans cette ville avec sa seconde Epître pour y recueillir encore des aumônes, comme nous le lisons plus loin, voir 2 Corinthiens, 7, vv. 6-7, 13 ; 8, vv. 6, 16-18, 23-24.
  12. II Cor. 3,3 : Non sur des tables de pierre. Le Décalogue avait été gravé sur des tables de pierre, au Sinaï.
  13. II Cor. 3,4 : Nous l’avons en Dieu par le Christ, en tenant compte de Dieu, source de tout bien, qu’il nous donne par Jésus-Christ. Cette assurance, exprimée aux 2 versets précédents, Paul ne la puise pas en lui-même. Ce n’est pas à ses propres forces qu’il attribue le succès de ses travaux apostoliques, c’est à Dieu seul, qui l’a rendu capable d’être ministre de la nouvelle alliance (verset 6), si supérieure à l’ancienne.
  14. II Cor. 3,6 : Par la lettre mal entendue et prise sans l’esprit. ― Outre la peine de mort que la loi inflige, elle tue encore, en ce qu’elle fait connaître le péché, sans donner la force de l’éviter.
  15. II Cor. 3,9 : Glorieux ; littéralement gloire. En vertu d’un hébraïsme que nous avons déjà fait remarquer, les écrivains sacrés mettent souvent l’abstrait pour le concret.
  16. II Cor. 3,10 : Dans le premier ministère, dont il est question au verset précédent.
  17. II Cor. 3,13 : Voir Exode, 34, 33.
  18. II Cor. 3,16 : Israël est expressément nommé au verset 13.
  19. II Cor. 3,17 : Voir Jean, 4, 24. ― « Où est l’Esprit du Seigneur, là est aussi la liberté. L’amour de la liberté, dit Fénelon, est une des plus dangereuses passions du cœur humain ; et il arrive de cette passion comme de toutes les autres, elle trompe ceux qui la suivent, et au lieu de la liberté véritable, elle leur fait trouver le plus dur et le plus honteux esclavage. On croit être libre, quand on ne dépend plus que de soi-même. Folle erreur ! Y a-t-il un état où l’on ne dépende pas d’autant de maîtres qu’il y a des personnes à qui l’on a relation ? Y en a-t-il un où l’on ne dépende pas encore davantage des fantaisies d’autrui que des siennes propres ? Tout le commerce de la vie n’est que gêne, par la captivité des bienséances et par la nécessité de plaire aux autres. D’ailleurs nos passions sont pires que les plus cruels tyrans. O mon Dieu, préservez-moi de ce funeste esclavage, que l’insolence humaine n’a pas honte de nommer une liberté. C’est en vous seul qu’on est libre. »
  20. II Cor. 4,2 : Saint Paul fait connaître et relève le ministère qu’il a reçu de Dieu, afin de combattre avec plus de succès les faux apôtres qui cherchaient à détruire son autorité et les fruits de sa prédication.
  21. II Cor. 4,6 : De la gloire de Dieu, empreinte, resplendissante, sur la face du Christ Jésus.
  22. II Cor. 4,7 : Afin que la grandeur et la gloire de notre ministère soient attribuées à Dieu, et nullement à nous.
  23. II Cor. 4,10 : La mort de Jésus (comparer à Romains, 4, 19), même sens que les souffrances du Christ (voir 2 Corinthiens, 1, 5) : exposé, en prêchant l’Evangile, à la même mort que Jésus a soufferte. Afin que notre délivrance et notre conservation soient comme la manifestation de la vie de Jésus ressuscité. D’autres : De même que nos souffrances nous font entrer en quelque sorte dans la mort de Jésus, ainsi que notre victoire nous fait participer à sa résurrection et à sa vie glorieuse. (CRAMPON)
  24. II Cor. 4,13 : Voir Psaumes, 115, 1.
  25. II Cor. 5,3 : Voir Apocalypse, 16, 15.
  26. II Cor. 5,4 : Parce que nous ne désirons pas précisément nous voir dépouillés de notre corps par la mort, mais parce que nous souhaitons de revêtir par-dessus ce corps une gloire telle, que tout ce qu’il y a de mortel en nous soit absorbé par l’immortalité.
  27. II Cor. 5,10 : Voir Romains, 14, 10. Ce qui est dû à son corps ; c’est-à-dire ce qui lui est dû pour le bien ou le mal qu’il a fait pendant qu’il était dans son corps.
  28. II Cor. 5,12 : Qui se glorifient, etc. ; c’est-a-dire au dehors, vis-à-vis des autres, mais non point dans leur intérieur, en eux-mêmes. Ou bien, en supposant un genre d’ellipse commun aux écrivains sacrés : Ils mettent leur gloire dans ce qui paraît à l’extérieur, et non dans ce qui est dans le cœur.
  29. II Cor. 5,14-15 : L’amour que Jésus-Christ nous a témoigné en mourant à notre place, nous presse de n’avoir en vue de toutes choses que Dieu et vous. Tous doivent se regarder comme morts en lui, et réaliser en eux-mêmes cette mort du Christ, en s’unissant à lui par la foi et l’amour. ― Qui vivent de la vie de la grâce. Pour la pensée, comparer à Romains, 14, verset 7 et suivants.
  30. II Cor. 5,17 : Voir Isaïe, 43, 19 ; Apocalypse, 21, 5.
  31. II Cor. 5,21 : Il l’a rendu péché ; c’est-à-dire il l’a traité comme s’il eût été le péché même. La bonté même de Dieu doit nous porter à nous réconcilier avec lui. Jésus-Christ qui était sans péché, Dieu l’a fait le péché personnifié, l’a traité comme l’unique pécheur, afin de détruire le péché par sa mort. ― Justice de Dieu ; c’est-à-dire justes de Dieu, reconnus justes par Dieu. Comparer, pour l’expression grammaticale, à 2 Corinthiens, 3, 9 ; et, pour le sens de la pensée de l’Apôtre, à Romains, 3, verset 21 et suivants ; 4, verset 6 et suivants.
  32. II Cor. 6,2 : Voir Isaïe, 49, 8.
  33. II Cor. 6,3 : Voir 1 Corinthiens, 10, 32. Ce verset se lie évidemment au premier, dont il continue le sens. Ainsi le deuxième doit être considéré comme une parenthèse.
  34. II Cor. 6,4 : Voir 1 Corinthiens, 4, 1.
  35. II Cor. 6,9 : Châtié, par Dieu, disaient ses adversaires ; Paul, par humilité, ne nie pas absolument, il répond seulement, mais non mis à mort.
  36. II Cor. 6,10 : Enrichissant beaucoup d’autres de biens spirituels. ― Toutes choses en Jésus-Christ.
  37. II Cor. 6,14 : Le même joug, allusion à la défense faite par Moïse d’accoupler ensemble, pour le labourage, des animaux de différentes espèces, par exemple, le bœuf avec l’âne (voir Lévitique, 19, 19).
  38. II Cor. 6,15 : Bélial ; c’est-à-dire le démon qui est devenu le prince de tous les méchants, que l’Ecriture appelle pour cette raison fils de Bélial, parce qu’ils sont regardés comme ayant le diable pour père. Voir Jean, 8, 44. Selon l’étymologie, Bélial signifie sans utilité, vaurien.
  39. II Cor. 6,16 : Voir 1 Corinthiens, 3, 16-17 ; 6, 19 ; Lévitique, 26, 12.
  40. II Cor. 6,17 : Voir Isaïe, 52, 11.
  41. II Cor. 6,18 : Voir Jérémie, 31, 9.
  42. II Cor. 7,2 : Donnez-nous place ; c’est-à-dire, ou recevez-nous, accueillez-nous, ou comprenez, saisissez-nous, ou donnez-nous place dans vos esprits à nos avertissements. Comparer à Matthieu, 19, 11. Le grec et la Vulgate sont également susceptibles de ces diverses interprétations.
  43. II Cor. 7,5 : En Macédoine. Voir Actes des Apôtres, 16, 9. Notre chair, l’homme inférieur, naturel, par opposition à l’esprit, l’homme supérieur, surnaturel. ― Combats, contre les ennemis de l’Evangile. ― Frayeurs, appréhensions, soucis pour les Eglises, spécialement pour celle de Corinthe.
  44. II Cor. 7,6 : Par l’arrivée de Tite. Voir 2 Corinthiens, 2, 13.
  45. II Cor. 7,10 : Voir 1 Pierre, 2, 19. La tristesse selon Dieu, causée par l’amour de Dieu et de la Justice ; la tristesse du monde, causée par l’amour du monde et par des motifs humains. ― Une pénitence stable, qu’on ne regrette pas : qui procure un éternel contentement. ― La mort éternelle.
  46. II Cor. 7,11 : Vengeance ; c’est-à-dire ardeur à venger le crime de l’incestueux.
  47. II Cor. 8,4 : Le latin communicatio désigne en général tout travail fait pour aider, office, charge quelconque ; mais ici il signifie évidemment dispensation, distribution, puisqu’il s’agit de l’envoi des aumônes à Jérusalem. ― Pour les saints, pour les chrétiens pauvres de Jérusalem (voir Romains, 15, 26 ; 1 Corinthiens, 16, 1).
  48. II Cor. 8,6 : Cette bonne œuvre ; littéralement, cette grâce. Il s’agit toujours d’aumônes. Comparer à 1 Corinthiens, 16, 1.
  49. II Cor. 8,8 : Des autres, des chrétiens de Macédoine (versets 1-4).
  50. II Cor. 8,15 : Voir Exode, 16, 18. Celui qui recueillit, etc. Il s’agit de la manne que les Israélites recueillirent dans le désert.
  51. II Cor. 8,18 : À cause de l’Evangile ; c’est-à-dire à cause de la prédication de l’Evangile qu’il avait faite. Beaucoup croient que celui dont parle ici saint Paul est Silas. Voir Actes Apôtres, 15, 22.
  52. II Cor. 8,19 : Cette aumône ; littéralement, cette grâce. Comparer au verset 6.
  53. II Cor. 8,21 : Voir Romains, 12, 17.
  54. II Cor. 8,22 : Un de nos frères. On ignore qui c’était.
  55. II Cor. 8,23 : Apôtres ; c’est-à-dire envoyés, députés, selon l’étymologie de ce mot grec.
  56. II Cor. 9,1 : La dispensation, les aumônes et leur distribution.
  57. II Cor. 9,2 : Les Macédoniens. Au premier siècle de notre ère, la province romaine de Macédoine comprenait l’ancienne Macédoine, la Thessalie, l’Epire et une partie de l’Illyrie. ― L’Achaïe comprenait le reste de l’ancienne Grèce.
  58. II Cor. 9,5 : L’aumône, littéralement, la bénédiction ; mot qui en effet se prend, dans le Nouveau comme dans l’Ancien Testament, pour don, largesse, libéralité. Par extension, il signifie aussi don copieux, largesse abondante, et de là abondance, comme dans le verset suivant.
  59. II Cor. 9,7 : Voir Ecclésiastique, 35, 11.
  60. II Cor. 9,9 : Voir Psaumes, 111, 9. Justice. Ce mot signifie ici, comme dans Psaumes, 111, 9, d’où cette citation est tirée, et dans plusieurs autres endroits de l’Ecriture, bienfaisance, libéralité, aumône.
  61. II Cor. 9,12 : Mais la dispensation. Voir Actes des Apôtres, 8, 4. ― De cette collecte ; littéralement, de cet office, de ce devoir. Il s’agit incontestablement des aumônes qui devaient être recueillies à Corinthe et portées à Jérusalem. ― Aux saints. Voir Actes des Apôtres, 9, 13.
  62. II Cor. 9,14 : Sens : les judéo-chrétiens de Jérusalem, secourus par vous, prieront pour vous, et dans leur prières leur reconnaissance leur inspirera pour vous une tendre amitié ; ils comprendront que les Juifs et les gentils sont vraiment frères en Jésus-Christ : et cela à cause de la grâce, etc., de la foi, source de la charité, qu’ils verront briller en vous (verset 13).
  63. II Cor. 10,2 : Que nous marchons ; c’est-à-dire que nous conduisons, nous vivons.
  64. II Cor. 10,4 : Les armes de la milice des Apôtres étaient la connaissance que Dieu leur donnait des vérités de l’Evangile, l’autorité spirituelle dont il les avait revêtus, et le don des miracles.
  65. II Cor. 10,13 : Voir Ephésiens, 4, 7. ― Le mot grec rendu dans la Vulgate par règle, signifie aussi espace, lieu mesuré ; de là, portion, partage. Saint Paul veut dire qu’il ne se vantera pas d’avoir parcouru le monde entier pour y prêcher l’Evangile, d’avoir converti des millions d’hommes, etc., mais qu’il se glorifie de sa mission, qui s’est étendue seulement jusqu’à Corinthe.
  66. II Cor. 10,17 : Voir Jérémie, 9, 23 ; 1 Corinthiens, 1, 31.
  67. II Cor. 11,2 : D’une jalousie de Dieu ; c’est-à-dire de la jalousie la plus forte, la plus véhémente. On sait que les Hébreux employaient le nom de Dieu pour exprimer le superlatif à son plus haut degré. D’autres traduisent : Par zèle pour Dieu ; c’est-à-dire que la jalousie que je vous porte est uniquement pour Dieu.
  68. II Cor. 11,3 : Voir Genèse, 3, 4. ― Le serpent. Le démon sous la forme du serpent.
  69. II Cor. 11,4 : Vous le souffrirez avec raison ; c’est-à-dire vous auriez raison de l’écouter, s’il venait vous annoncer un Messie que nous eussions dû vous annoncer nous-mêmes, et que nous vous avons pas réellement annoncé, ou s’il vous donnait un autre Esprit-Saint supérieur à celui que vous avez reçu par notre ministère, ou enfin s’il vous enseignait un meilleur Evangile que celui que nous vous avons prêché.
  70. II Cor. 11,9 : De Macédoine. Voir Actes des Apôtres, 16, 9.
  71. II Cor. 11,10 : Est en moi ; c’est-à-dire m’est témoin. ― Dans les contrées de l’Achaïe, de l’ancienne Grèce, sauf la Thessalie.
  72. II Cor. 11,12 : Je fais cela, je vous prêche gratuitement. Voir le verset 10.
  73. II Cor. 11,18 : Tant de gens : mes adversaires. Selon la chair, les penchants naturels de l’homme. ― Je me glorifierai aussi de la même manière, dans le sens du verset 17. Saint Jean Chrysostome entend ici selon la chair des avantages extérieurs, noblesse d’origine, richesses, éloquence, etc.
  74. II Cor. 11,19 : Reproche mêlé d’ironie : si les Corinthiens étaient vraiment sages, est-ce qu’ils auraient si volontiers prêté l’oreille aux vantardises des faux docteurs ?
  75. II Cor. 11,21 : L’Apôtre ne regarde pas précisément comme une honte pour lui de n’avoir pas maltraité les Corinthiens, comme l’avaient fait les faux apôtres, mais, par une piquante ironie, il montre qu’il n’est inférieur à ces faux apôtres qu’en une seule chose, dans le mal qu’ils sont opéré.
  76. II Cor. 11,24 : Voir Deutéronome, 25, 3. ― Comme la loi défendait de passer le nombre de quarante coups, les Juifs, pour ne pas se méprendre, l’avaient fixé à trente-neuf.
  77. II Cor. 11,25 : Voir Actes des Apôtres, 14, 18 ; 16, 22 ; 27, 41.
  78. II Cor. 11,29 : Il s’intéresse même à chaque fidèle en particulier. L’un deux est-il faible dans la foi ou dans la vertu, Paul s’abaisse jusqu’à sa faiblesse pour l’encourager et le raffermir. ― Sans que je brûle, une douleur qui le consume.
  79. II Cor. 11,30 : Ma faiblesse ; c’est-à-dire ce qui paraît faible, bas, méprisable en moi. Comparer à 2 Corinthiens, 12, vv. 5, 9-10.
  80. II Cor. 11,32 : Voir Actes des Apôtres, 9, 24. ― À Damas. Voir Actes des Apôtres, 9, 2. Arétas. Ce nom a été porté par plusieurs rois de l’Arabie Pétrée. Celui dont il est question ici est vraisemblablement Arétas Ænéas, qui monta sur le trône l’an 7 avant notre ère. Il donna sa fille en mariage à Hérode Antipas, le meurtrier de saint Jean Baptiste. Antipas ayant répudié cette princesse pour complaire à Hérodiade (voir Matthieu, 14, 3), Arétas lui fit la guerre et lui infligea une défaite sanglante. Lorsque saint Paul se convertit à Damas, Arétas était maître de cette ville et la faisait administrer par un gouverneur. On ne sait si elle était tombée en son pouvoir lorsqu’il avait fait la guerre à Hérode ou si elle lui avait été donnée par les Romains.
  81. II Cor. 12,2 : Voir Actes des Apôtres, 9, 3. ― Quoique l’âme exerce ordinairement ses opérations par le moyen du corps, il est hors de doute cependant que Dieu puisse faire que l’âme restant unie au corps ait néanmoins un exercice indépendant de lui. ― Le troisième ciel est apparemment ce que l’Apôtre désigne au verset 4 par le mot paradis, ou le séjour des bienheureux. Quant à al dénomination de troisième ciel, ce n’est point une rêverie des rabbins comme on l’a prétendu ; elle trouve sa justification dans ces paroles du Sauveur : Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père. Le bonheur dans le ciel est proportionné aux mérites des saints. Dieu a donc pu faire connaître à l’Apôtre celui qu’il réserve au plus grand mérite.
  82. II Cor. 12,9 : Ma puissance. Le mot ma, qu’on lit dans le grec, est nécessaire à la liaison des idées.
  83. II Cor. 12,18 : J’ai prié Tite et j’ai envoyé, etc., pour : J’ai prié Tite d’aller vers vous, et j’ai envoyé, etc. ; genre d’ellipse qui n’est pas seulement propre au style biblique, mais qu’on retrouve dans toutes les langues.
  84. II Cor. 12,19 : Devant Dieu, que je reconnais seul pour juge (voir 1 Corinthiens, 4, 3). ― En Jésus-Christ, sans jalousie comme sans vanité, comme il convient à un chrétien qui vit de la vie du Christ.
  85. II Cor. 13,1 : Voir Deutéronome, 19, 15 ; Matthieu, 18, 16 ; Jean, 8, 17 ; Hébreux, 10, 28.
  86. II Cor. 13,3 : Éprouver le Christ ; c’est-à-dire la puissance du Christ.
  87. II Cor. 13,4 : Selon la faiblesse de la chair dont il était revêtu comme homme, et surtout comme victime volontaire pour les péchés du monde. ― Par la vertu de Dieu qui l’a ressuscité et glorifié ; qui se manifestera parmi vous ou contre vous, ce que semble favoriser le texte grec, et le sens du verset 10. Pensée : Paul, dans son union au Christ, est, comme lui, tout à la fois faible et fort.
  88. II Cor. 13,5-7 : Dignes d’être rejetés, comme des hommes qui ne sont pas purs, sincères. C’est le sens de la Vulgate aussi bien que du texte grec ; et le mot approuvé exprime l’idée contraire.