Éditions Édouard Garand (p. 25-29).

VI

LA SIRÈNE


Tout le peuple, à ce moment, voulait acclamer Maurice D’Aubières et le porter en triomphe par les rues de la cité. La salle du Comité débordait d’une foule en délire qui se pressait autour du jeune chef, mais celui-ci avait trop de besogne à faire cette nuit-là pour perdre un temps précieux à jouir des honneurs qu’on voulait lui faire. Il chercha un moyen d’échapper à cette démonstration enthousiaste. D’abord il chargea un de ses lieutenants de découvrir dans la salle Mirabelle et de la lui amener. Aux gens qui l’entouraient de près il confia que d’importantes affaires l’appelaient du dehors, et il leur fit entendre de remettre à plus tard la présentation de bouquets d’hommages qu’on voulait lui faire. Mais ses admirateurs ne parurent pas se rendre à son avis ni à son désir, et ces cris retentissaient :

— Le peuple veut te voir… montre-toi au peuple !

Heureusement que, à cet instant précis, un inconnu réussissait à se faire un passage dans la foule compacte, arrivait jusqu’à Maurice et lui tendait une missive qu’un grand nombre de partisans purent voir.

— D’où vient cela ? interrogea Maurice en fixant l’inconnu d’un regard scrutateur.

— Lisez ce billet, répondit l’autre, il vous l’apprendra.

Et sans plus l’homme s’enfonça dans la foule agitée et disparut.

Maurice brisa vivement l’enveloppe en laquelle il trouva le billet suivant :

« Je suis certaine, monsieur D’Aubières, que si vous daignez venir jusqu’à ma demeure vous serez content des choses intéressantes que je désire vous confier. Je vous prie de venir sans délai, attendu que je devrai m’absenter dans une heure. »

Lady SYLVIA.

Maurice sourit et se rappela ce que lui avait dit la jeune femme au Comité des Indépendants « qu’elle aurait aimé à poursuivre avec lui dans l’intimité un entretien qui avait si bien commencé. »

— Allons ! pensa Maurice, je ne serais pas étonné que Lady Sylvia penche de notre côté plus qu’on ne saurait le penser. Qui sait même si elle ne songe pas à trahir ceux qu’elle a servis jusqu’à ce jour ? Ou peut-être comprend-elle que nous sommes enfin les maîtres de la situation, et elle désire se soumettre ! C’est bon, conclut-il, j’y vais.

Il donna aussitôt de rapides instructions à ses lieutenants, écrivit un court message pour Lambruche, et s’apprêta à quitter le Comité. Le lieutenant envoyé la minute d’avant à la recherche de Mirabelle s’approcha pour annoncer que la jeune fille n’était plus dans la salle, elle était partie en compagnie d’une amie pour on ne savait où.

— C’est bien, dit D’Aubières.

Et, ayant annoncé à ses partisans qu’il était appelé à un rendez-vous très urgent, il put se faire livrer passage. Quelques instants après, il longeait la rue Notre-Dame jusqu’aux Récollets, tournait dans une ruelle à sa droite, prenait ensuite une ruelle à gauche et aboutissait enfin à une belle et large rue transversale toute bordée de riches demeures. On appelait communément cet endroit « La rue des Anglais. »

Ce fut devant l’une des plus belles maisons de la rue que s’arrêta peu après Maurice. Ayant franchi une grille et traversé un parterre, il monta un perron de pierre et agita le heurtoir de la porte. La maison était toute obscure et silencieuse. L’instant d’après, un judas s’ouvrit sur un côté de la porte et une voix de femme ou de jeune fille, car la voix était plutôt jeune et fraîche, demanda en français :

— Qui est là ?

— Maurice D’Aubières ! répondit le jeune homme.

— C’est bien monsieur, vous êtes attendu. Une seconde, et je vais ouvrir.

L’instant d’après, en effet, une jeune et jolie soubrette introduisait Maurice dans un spacieux vestiaire diffusément éclairé par un bras de lumière à deux bougies.

— Madame est dans la serre, monsieur, reprit la soubrette… Venez, je vais vous conduire.

Au fond du vestiaire, la jeune fille ouvrit une porte en chêne sculptée et pénétra dans une salle en forme de rotonde. Bien que cette salle fût à demi obscure, n’était éclairée que par un bougeoir posé sur une table, le jeune canadien vit qu’elle était décorée et meublée avec grand luxe. Il n’eut pas l’opportunité d’en examiner les détails, car déjà la servante ouvrait une autre porte, s’engageait dans un passage obscur au bout duquel elle souleva une tapisserie masquant une troisième porte toute grande ouverte.

— Entrez, monsieur, dit la jeune fille, madame est là !

D’Aubières franchit cette porte. La tapisserie retomba derrière lui et le jeune homme se vit dans la pénombre exquise et très odoriférante d’une serre faiblement éclairée par une lumière invisible, mais il ne voyait là aucun être humain. Il demeura sur le coup un peu abasourdi et il eut le sentiment qu’il venait de donner dans un piège. Cette impression fut de courte durée, car une voix féminine et tout à fait mélodieuse s’élevait faiblement d’un fouillis de verdure et de fleurs au centre de la serre.

— Approchez, Monsieur D’Aubières, votre présence est tout à fait bienvenue !

Devant lui le jeune homme découvrit une étroite allée bordée de cyclamens, de muguets et de roses d’une fraîcheur remarquable, et il s’y engagea hardiment. La minute d’après, il s’arrêtait brusquement, interdit, ébloui… là, sous ses yeux, une jeune femme d’éclatante et mystérieuse beauté, se trouvait gracieusement étendue sur une couche de gazon que recouvrait une tenture de velours rouge, et tout près on voyait une piscine faite de marbre blanc et dont l’eau apparaissait de la plus belle limpidité.

La jeune femme, c’était Lady Sylvia… mais Lady Sylvia ne portant sur son admirable corps qu’un mince voile de fil d’or.

Souriante, la jeune femme reprit de sa voix plus douce qu’une musique céleste :

— Je vous demande pardon de vous recevoir ainsi, Monsieur D’Aubières. J’étais tellement fatiguée et harrassée que j’ai cru utile de me baigner quelques minutes dans cette piscine… J’y étais encore lorsque ma servante vous a introduit. Peut-être me trouvez-vous dans une position « trop à l’aise » ?

Trop à l’aise, certes ! D’Aubières ne pouvait le nier. Il la trouvait même si à l’aise que déjà il reculait tant il lui répugnait de regarder une femme qui se dévoilait aussi effrontément. L’image de Mirabelle, de sa Mirabelle pure et chaste, lui fit lever le cœur sur cette courtisane… du moins c’est ainsi qu’il la jugea sur l’instant. Et il reculait encore, comme s’il eût voulu s’enfuir pour échapper peut-être à la séduction de cette sirène.

Lady Sylvia comprit aussitôt l’effet inattendu de sa petite mise en scène.

— Ne vous en allez pas, Monsieur cria-t-elle, je désire vous parler !

Et d’un bond elle se leva et s’enveloppa dans la tenture de velours.

Maurice D’Aubières sourit.

— J’aime mieux vous trouver ainsi, Madame, car je vous reconnais mieux. Tout à l’heure, je me croyais en face d’une étrangère et j’allais tourner sur mes pas pour chercher Lady Sylvia.

La jeune femme rougit de honte d’abord, puis de plaisir flattée par cette délicatesse du jeune homme. Mais tout au tréfonds de son être elle était tout de même un peu froissée, et froissée contre elle-même ; car elle avait préparé cette scène avec l’espoir de séduire D’Aubières et le captiver à ses charmes, et, tout au contraire elle écartait et repoussait d’elle son visiteur.

Elle fit asseoir le jeune homme sur la couche de gazon, tout près d’elle, et reprit, l’air confus :

— Je vous prie de m’excuser, Monsieur, et il n’est de ma part nulle mauvaise intention. Je vous assure que… sous le rapport de… ce que vous avez pu penser, hésita-t-elle, ma réputation est sans tâche. Vous étonnerai-je en vous avouant que Sir James (son défunt mari) aimait beaucoup à me voir ainsi ?

— Il était votre mari, Madame ! sourit ironiquement Maurice.

— Tandis que vous vous êtes un étranger ?…

— Justement Madame.

— Allons ! se mit à rire placidement la jeune femme, voilà que nous nous comprenons clairement. À présent, venons-en aux choses sérieuses, et j’aborde le motif qui m’a fait vous inviter à venir me voir.

— J’allais vous en prier, Madame.

Un silence se fit. La jeune femme, les paupières demi baissées, observait à la dérobée le jeune homme. Lui, très intrigué par l’aventure qui lui arrivait ne pouvait empêcher les traits de son visage d’exprimer un peu les sentiments qui le dominaient. Pourtant, d’habitude, Maurice D’Aubières réussissait à garder une physionomie impassible dans tous les incidents qu’il traversait. Mais cette fois malgré lui, il demeurait troublé, et ne pouvait point chasser tout à fait de son esprit l’image qui, tantôt, s’était offerte à ses yeux. Sans bien s’en rendre compte, il comparait en lui-même l’image de cette belle femme à l’image de cette jeune fille qu’était sa Mirabelle. Comme beautés plastiques, toutes deux rivalisaient étrangement, et il eut été difficile, en laissant de côté la beauté morale, de faire un choix certain et absolu. Certes, l’amour de Maurice pour Mirabelle pouvait à coup sûr le faire pencher de préférence pour celle-ci mais il n’en aurait pas été de même pour le premier venu. Lady Sylvia se savait belle, et femme mariée, elle avait acquis l’art de la séduction qu’ignore généralement la jeune fille qui n’a pas fréquenté l’école trop savante et souvent perverse de « la société ». Et se sachant belle et connaissant le pouvoir de ses charmes elle pouvait espérer de séduire D’Aubières. Celui-ci eut comme une intuition rapide que cette délicieuse créature tenterait, par un stratagème que seule la femme coquette peut mettre en œuvre, de le détacher de Mirabelle, et il s’imagina qu’il était aimé de cette femme pour laquelle il n’éprouvait, à la vérité, qu’un sentiment d’admiration purement passager. Mais c’est déjà un danger pour un jeune homme de se savoir aimé d’une jolie femme et d’éprouver pour elle une admiration, cette admiration fût-elle la plus passagère. Et naturellement cette hypothèse ne pouvait que flatter la personne de Maurice. Non pas que le jeune canadien fut un présomptueux et qu’il appartient à cette classe de jeunesse, cette classe de jeunes fats qui se figurent que toutes les belles femmes et filles ont jeté sur eux leur dévolu ; mais fait d’une simple chair d’homme comme tous ses semblables, la chair frémissait de plaisir en dépit des résistances de l’esprit. Et, disons-le, sans l’amour de Mirabelle, amour qui pour lui était une cuirasse introuable, Maurice D’Aubières, comme tout autre mortel, se fut laissé prendre aux charmes de la comédienne. Mais cette cuirasse que lui faisait l’amour de Mirabelle le préservait, et c’est pourquoi devant l’apparition audacieuse de la jeune femme il avait reculé. La répulsion spontanée de Maurice n’avait pas été le fait d’une stupide naïveté ni un sot scrupule d’admirer la beauté de la nature, mais l’esprit du jeune homme s’insurgeait simplement contre l’étalage fantaisiste de cette beauté.

Lady Sylvia était assez physionomiste pour saisir les sentiments du jeune homme, et la chose lui était d’autant plus aisée qu’elle savait D’Aubières fiancé à Mirabelle dont elle admirait elle-même les beautés morale et physique. En supposant qu’elle eût songé à conquérir pour elle-même Maurice elle n’ignorait pas à cause même de Mirabelle, que la tâche pouvait être difficile, impossible. Mais femme audacieuse, elle ne pouvait abandonner une entreprise sans y avoir mis tous ses efforts. Oh ! comme elle pensait, si Maurice eût été libéré de cette exquise chaîne qui le rattachait à Mirabelle, elle n’aurait pas eu grande peine à amener le jeune homme à ses pieds. Mais n’importe ! en dépit de la chaîne, malgré Mirabelle, Lady Sylvia tenterait de subjuguer Maurice.

Ayant pu donner à sa physionomie toute la candeur possible et à son sourire le charme le plus puissant, elle rompit le silence.

— Monsieur D’Aubières, la raison pour laquelle je vous ai appelé près de moi était uniquement pour essayer de vous conquérir à nos vues et à nos idées.

Le jeune homme se borna à sourire avec un joli dédain.

— J’ai voulu vous faire entendre la voix du bon sens, poursuivit Lady Sylvia. Savez-vous que vous ne réussirez point à sauver la cité ? Non… vous n’avez pas à votre disposition des forces suffisantes. Vos volontaires ne pourront pas tenir devant les soldats de Montgomery. Et vous n’avez pas d’armes pour ces volontaires ! Et vous n’avez pas d’artillerie ! Il vous manque au moins six cents fusils. Et eussiez-vous ces fusils, où prendriez-vous les munitions ? Les murs de la ville ne sont protégés que par cinq petites batteries de campagne, que ferez-vous contre les pièces de siège de Montgomery ? Vos canons seront réduits au silence avant même d’avoir tonné, les murs de la cité seront abattus, les édifices bombardés, démolis, et qui sait si les Américains, furieux d’une résistance qu’ils ne s’attendaient pas de trouver, Monsieur, ce que vous nous voulons empêcher.

— Je reconnais, Madame, répondit Maurice poliment, que vos craintes ne sont pas exemptes d’une certaine justesse. Mais si vous, j’entends votre parti, vous vous joigniez à nous, ne pensez-vous pas que nous aurions toute chance de notre côté ? Au surplus, je crois que vous exagérez les forces militaires de Monsieur Montgomery. Si je suis bien renseigné, il n’a près de la ville que dix-huit cents hommes dont la valeur morale et militaire ne surpasse guère celle de nos Canadiens. Leur armement n’est pas si considérable ni si terrible que vous vous l’imaginez, Madame, je crois en savoir quelque chose. Et je pense encore que si Monsieur Montgomery savait que tous les citoyens de la cité sont unis pour lui résister et même pour l’attaquer, oui, je crois qu’il n’oserait pas s’aventurer davantage dans cette entreprise de nous prendre notre ville par la force.

— C’est une erreur de penser, Monsieur, qu’en unissant toutes nos forces nous serions les plus forts. Je sais que Monsieur de Montgomery commande à plus de trois mille hommes. Je sais que son artillerie est puissante et bien pourvue et qu’il n’hésitera pas à engager la lutte dès demain. Je vous le certifie, Monsieur ; si vous persistez dans votre voie, vous aboutirez à un désastre et vous exposez la ville et vos concitoyens à toutes les catastrophes et les humiliations. Je n’entreprendrai pas de vous démontrer, du seul point de vue politique, tous les avantages que les Canadiens auraient d’accepter les propositions des Américains…

— Ce serait bien inutile, Madame, interrompit D’Aubières, car nos plans comme nos idées sont arrêtées et rien ne les changera. Vous perdriez votre temps en cherchant à nous détourner du seul devoir qui nous confronte. Comme vous le voyez de suite, Madame, ajouta froidement Maurice, nous ne pouvons nous entendre sur ce sujet et je vous prie de me donner congé.

— Trouvez-vous donc le terrain brûlant ? demanda ironiquement la jeune femme.

— Pour vous comme pour moi, oui.

— Mais si j’en choisissais un autre… sourit énigmatiquement Lady Sylvia.

— Il n’en saurait être d’autre, Madame, je le regrette ; et malgré tout le respect que j’ai pour votre personne et vos opinions, et sans vouloir offenser les lois de la courtoisie et de la bienséance, je dois me retirer.

Il se leva, ajoutant :

— Au reste, il est des affaires qui m’appellent et que je ne saurais négliger plus longtemps sans danger pour nos projets et pour la sécurité de notre ville. Madame…

Il s’inclina profondément,.

— Je ne vous retiens pas, Monsieur, bien que, en vérité, je sois fort chagrinée…

Le jeune homme marchait vers la tapisserie qui fermait l’entrée de la serre, puis s’engageait dans le passage qui conduisait à la rotonde. Derrière lui marchait Lady Sylvia, silencieuse, mais gardant à ses lèvres un sourire… mais un sourire qui n’aurait pas manqué d’intriguer fortement D’Aubières.

Le jeune chef canadien franchit le passage et ouvrit la porte de la rotonde et pénétra dans la salle qui demeurait dans la même pénombre. Là, il n’avait pas fait trois pas que par une porte brusquement ouverte, paraissaient cinq ou six hommes armés.

— À lui ! commanda une voix sonore.

D’Aubières fit un saut en arrière et porta la main à son épée…

Il tressaillit : son épée manquait à son fourreau.

Il tourna la tête et aperçut, à quelques pas de lui, Lady Sylvia, moqueusement souriante, qui tenait en ses mains la lame brillante.

Maurice eut bien l’idée de bondir et de reprendre son épée, mais à l’instant même il était saisi, renversé et réduit à l’impuissance : en un tour de main on lui avait lié pieds et poings.

Alors, pour la première fois, Maurice vit debout devant lui, ironique et mordant, Cardel.

— Monsieur D’Aubières, prononça celui-ci avec un cruel sarcasme, je suis bien fâché de vous traiter de cette façon, mais dans une lutte comme celle que nous avons engagée, tous les moyens sont bons. Du reste, soyez tranquille, nous n’en voulons nullement à votre vie. Demain, lorsque Monsieur Montgomery sera maître de la ville, vous serez rendus à la liberté.

Maurice se borna à lui dérober un regard de mépris. À présent, il comprenait clairement qu’il avait donné dans un piège. Ses ennemis le feraient disparaître durant vingt-quatre heures afin qu’ils pussent, sans crainte d’être dérangés, jouer leur infâme partie. Maurice vit donc la partie qu’il jouait de son côté perdue tout à fait. Il s’imaginait bien que sa disparition subite causerait non seulement la stupeur mais qu’aussi elle amènerait la défection en masse. Bref, par une seule imprudence la victoire lui échappait.

Lady Sylvia s’approcha, tout en faisant ployer de ses mains la lame du jeune homme. Elle dit, un peu narquoise :

— Monsieur D’Aubières, je désire vous exprimer une fois encore mes excuses et vous assurer en même temps que votre vie sera ménagée. Je vous assure aussi qu’on aura tous les égards dus à votre rang.

La jeune femme et Cardel échangèrent une œillade joyeuse et triomphante, puis Cardel donna un ordre à ses hommes.

Le chef canadien fut entraîné hors de la rotonde et dans une autre salle, non moins riche, au fond de laquelle s’élevait un escalier. Par cet escalier, le jeune homme fut conduit au deuxième étage et là enfermé dans une chambre sans autre issue qu’une porte de chêne très solide et fort bien cadenassée, porte près de laquelle furent postés deux gardes armés de pied en cap.

— À présent, dit Cardel à Lady Sylvia, c’est à mon tour de courir à un rendez-vous d’amour !

Tous deux partirent de rire, puis l’émissaire des Américains quitta la maison de la jeune veuve.