La nouvelle administration de la Corée/Chapitre 2/12

XII. RELIGIONS

Depuis longtemps, en Corée, il y a eu une tendance à mêler les affaires politiques et les affaires religieuses, ces dernières ayant, en général, une très grande influence sur le Gouvernement et l’administration du pays, c’est pourquoi un bureau des affaires religieuses a été créé. Ce bureau fait partie du département de l’Instruction publique : il est chargé de l’administra- tion du pays au point de vue religieux et doit étudier toutes les affaires religieuses qui lui sont soumises. En outre, il doit veiller à l’entretien de bons rapports entre le Gouvernement et les missionnaires étrangers. Les mesures suivantes ont été prises à cet effet :

A. Révision des règlements sur la propagande religieuse

Les formalités jadis existantes rendaient la propagande religieuse fort difficile, c’est pourquoi le Gouvernement général a revisé les anciens règlements en avril 1920. Aujourd’hui, pour établir une église, il n’est plus nécessaire de demander une autorisation spéciale, il suffit de faire un rapport au gouvernement. Ces rapports ont été réduits au strict minimum et les amendes imposées jadis aux personnes contrevenant aux règlements ont été abolies. D’autre part, le Gouvernement s’est réservé le droit de fermer les églises, lorsque ces dernières serviraient à des réunions susceptibles de troubler l’ordre public. Ces réformes ont pour objet de laisser, d’une part, plus de liberté à la propagande religieuse et d’empêcher, d’autre part, la religion de

devenir un instrument politique.
B. De la personnalité civile et juridique des organisations religieuses

Le christianisme étant surtout propagé en Corée par des organisations étrangères, on s’est longtemps demandé si la personnalité juridique devait être reconnue aux communautés religieuses chrétiennes. Cette question vient d’être résolue dans un sens favorable à ces dernières, qui maintenant ont le droit de posséder des terres et des bâtiments. La mission catholique française de Séoul vient, d’ailleurs, d’être officiellement reconnue.