La nouvelle administration de la Corée/Chapitre 2/07

VII. — OEUVRES PHILANTHROPIQUES

Jusqu’à ces derniers temps, c’était par l’intermédiaire d’une organisation spéciale appelée le Saisei-In que le Gouvernement venait en aide aux malades indigents et assurait l’entretien et l’éducation des aveugles et des muets : il prélevait en outre sur les revenus locaux certaines sommes destinées à subventionner les institutions charitables. Aujourd’hui, un budget régulier est consacré aux œuvres philanthropiques.

A. OEuvres alimentées par les intérêts de la donation impériale

À l’occasion de l’union du Japon et de la Corée, l’Empereur fit don au peuple coréen d’une somme de 17 398 000 yen en titres de rente. Depuis lors, la plus grande partie des intérêts de ce capital a été consacrée : 1o À lutter contre le chômage, soit en procurant du travail aux chômeurs, soit en augmentant la valeur technique des ouvriers agricoles et industriels, soit en distribuant des semences et des outils.

2o À répandre l’instruction on subventionnant les écoles publiques primaires.

3o À venir en aide aux victimes des calamités publiques en leur procurant des vivres, des semences, des outils et même en leur avançant les fonds nécessaires pour reconstruire les fermes, les fabriques et les maisons d’habitation détruites.

En outre, étant donné les grandes modifications des conditions d’existence, il fut décidé, en janvier 1920, de consacrer à ces diverses œuvres une partie de l’argent autrefois distribué aux indigents ; des marchés publics, des établissements de prêts, les cités ouvrières, des établissements de bains, des cliniques gratuites et des agences de placement pour ouvriers agricoles et industriels furent établis dans les principaux centres et l’on commença à s’occuper des orphelins.

B. Aide aux victimes de la sécheresse

En juillet et août 1919, la Corée souffrit de la sécheresse plus qu’elle n’en avait souffert depuis cinquante ans. Les provinces de Kyongki, de Chougchong, de Wanghai et Pyong-an furent tout spécialement affectées, les récoltes ayant diminué de plus de 4 millions de koku et près d’un demi-million de personnes se trouvant réduites à la misère.

Pour leur venir en aide, le Gouvernement conseilla aux propriétaires de réduire le prix du loyer des terres et d’en faire même complètement abandon aux sinistrés. Le Gouvernement donna lui-même l’exemple dans les provinces mentionnées plus haut. Le Gouvernement évita le chômage en faisant faire environ 1 700 000 yen de travaux nouveaux et on accordant à certaines entreprises privées des subventions montant à 400 000 yen. De plus, il invita des municipalités et des villages de ces régions à former des sociétés de secours mutuels auxquelles la Banque industrielle de Chosen avança 4 millions de yen.

Environ un million de yen de vivres fut envoyé aux victimes par le Gouvernement. Enfin le Gouvernement encouragea l’importation de vivres en Corée.

Ces mesures ayant été prises à temps, la famine fut évitée.