La Route fraternelleAlphonse Lemerre, éditeur (p. 169).


PREMIER SOURIRE

À Marie-Thérèse Delzant.



Une étoile, dit-on, eut ton premier sourire.
Croyais-tu donc alors, voisine encor du ciel,
Revoir le hochet d’or qu’un chérubin fait luire,
Ou le cimier d’archange au front de Gabriel ?

Ou dans l’œil de ta mère ayant déjà su lire,
Comme en un clair miroir reflétant l’éternel,
Comparais-tu tout bas, et sans pouvoir le dire,
Le rayon sidéral au regard maternel ?

Et par toi cependant, originelle entente,
Le trait diamantin de la gemme éclatante
Allant frapper ton âme, était compris soudain,

Comme si des clartés, en naissant, coutumière,
Tu devais être un jour au terrestre jardin
Une sœur de l’étoile, une fleur de lumière.