La Perse, la Chaldée et la Susiane/Chapitre 9

Barrage de Saveh


CHAPITRE IX

Départ de Téhéran. — Écarts de température entre le jour et la nuit. — Mamounieh. — La maison civile d’un gouverneur de province. — Arrivée à Saveh. — La mosquée. — Le minaret guiznévide. — Les biens vakfs.


20 juillet. — Guidés par l’aide de camp du prince, le général Abbas Kouly khan, nous avons quitté hier au soir Téhéran. Dans la journée il avait fait 10 degrés à l’ombre ; pendant la nuit le thermomètre s’est abaissé à 12. On ne saurait croire combien ces rapides changements de température sont pénibles à supporter.

Nous sommes accompagnés d’un vieux major autrichien et de son fils. Le major a été envoyé en Perse en qualité d’instructeur militaire et, à ce titre, fait en français un cours d’entomologie au collège impérial. Il parle très mal notre langue, mais, comme ses élèves ne la comprennent pas, professeur et disciples ont toute chance de s’entendre. Nos deux compagnons de route vont rendre visite à un baron de leurs amis, envoyé a Saveh comme gouverneur, afin d’expérimenter in anima viti un nouveau système financier d’importation autrichienne.

A midi la caravane, se traînant avec peine sous un soleil de feu, franchit les murs d’enceinte, flanqués de tours qui entourent le gros village de Pick. Le général donne l’ordre de nous conduire chez un capitaine possesseur de la maison la mieux aménagée du bourg.

Aux extrémités de la salle dans laquelle on nous introduit s’ouvrent, au niveau du sol, deux grandes cheminées carrées d’un mètre cinquante de hauteur, dont les canons dominent les terrasses. Ce sont les portes de deux badguirds (prend le vent) traversés par un fort courant d’air. Il ne faut rien moins que l’action simultanée de ces bienheureux badguirds, de l’eau fraîche jetée sur nos cervelles à moitié fondues, et du thé brûlant, que nous apportent les domestiques, pour nous permettre de reprendre nos esprits.

21 juillet. — Après une journée de repos, la caravane s’engage a la nuit dans une plaine sèche et aride. Quel triste tableau s’offre à mes yeux quand le jour se lève ! je n’aperçois sur le sol aucune trace de végétation. Cependant nous sommes près d’arriver à l’étape, assurent nos guides en me montrant dans la plaine une tache grise qui tranche à peine sur l’ensemble du paysage. C’est le village de Mamounieh. Son aspect est des plus étranges. Les maisons, à peine élevées de trois mètres au-dessus du sol, sont construites en briques crues et recouvertes de petites coupoles accolées. L’excessive cherté du bois dans ce pays privé d’arbres oblige les habitants à bâtir en terre les toitures comme les murailles. Les ouvertures béantes sont elles-mêmes dépourvues de menuiseries ; en hiver, une portière en tapis empêche l’air de pénétrer à l’intérieur ; en été, les villageois n’ont point de secrets les uns pour les autres.

Il n’y a même pas un arbuste à Mamounieh ; les paysans qui ne sont jamais sortis de leur village verront donc après leur mort, pour la première fois, des fleurs et des forêts ; mais ils seront bien dédommagés de leur attente, car les jardins d’Eden seront coupés des ruisseaux limpides et glacés que Mahomet promet aux croyants en récompense de leurs bonnes actions. Je souhaite aux musulmans que l’eau du paradis soit moins amère que celle des kanots : nos chevaux ont été malades après en avoir bu. Les indigènes, habitués à la consommer, la trouvent cependant agréable et ne ressentent pas l’effet des sels de magnésie dont elle est saturée.

22 juillet. — Avant d’atteindre Saveh, on traverse des steppes tout aussi désolés que le désert de Mamounieh. L’aspect du pays change cependant. De tous côtés s’ouvrent des fondrières profondes et des crevasses difficiles à traverser. Vers minuit nous passons auprès d’un caravansérail ruiné, fréquenté par des voleurs qui dépouillent les caravanes et empêchent toutes les communications entre Saveh et la capitale. Dernièrement quinze brigands cernés dans cette enceinte se sont défendus avec un courage digne d’une meilleure cause et ont tué plusieurs soldats de l’armée régulière. Le général Abbas Kouly khan est brave, mais, en homme prudent, il lui est permis de ne pas être rassuré. Je dois avouer d’ailleurs que le pays est admirablement propre à dresser des embuscades.

Tout à coup je vois le héros iranien s’élancer le revolver au poing ; je le suis et l’aperçois chargeant à fond de train deux pauvres diables de paysans occupés à sangler leurs mulets au milieu d’une fondrière. Je laisse à penser quel est l’effroi de ces malheureux ; ils décampent à toutes jambes ; nos appels réitérés n’arrivent pas à les rassurer, et nous sommes à une grande distance, qu’ils hésitent encore à revenir sur leurs pas reprendre leurs bêtes occupées à brouter quelques herbes sèches. Quant à Abbas Kouly khan, il prétend, touchante modestie, avoir sauvé nos précieuses existences.

L’aurore, cette belle ennemie des cauchemars et des terreurs nocturnes, apparaît comme nous sortons du lit desséché d’une rivière. Un djélooadar (courrier) prend alors les devants afin d’aller annoncer notre arrivée au gouverneur de Saveh.

Trois heures après le départ du messager, j’aperçois a l’horizon un nuage de poussière ; il s’étend, se rapproche ; nos chevaux, excités par le bruit de l’escadron qui s’avance, hennissent fortement, et nous nous trouvons enfin devant le puissant administrateur de la province.

Depuis six mois, le naïeb saltanè a eu la singulière idée d’élever aux importantes fonctions de gouverneur un Autrichien, baron de son métier, mais financier à l’occasion. Ce personnage, vêtu du costume européen, n’a rien, on le conçoit, de très intéressant ; il en est tout autrement de son cortège, formé d’après les règles de la stricte étiquette persane. La maison de tout haut dignitaire est composée, à part les ferachs chargés spécialement de planter et de garder les tentes, de plusieurs services bien distincts, qui n’empiètent jamais les uns sur les autres.

Cedant arma togæ ! que les samovars et les broches à rôtir le cèdent aux galamdans (écritoires de vingt-cinq centimètres de longueur) !

Au premier rang en effet je placerai les mirzas ou secrétaires chargés de lire et d’écrire la correspondance officielle. La profession de ces gens, d’un naturel pacifique, leur interdit de porter les armes, et ils remplacent le cama (poignard) enfoncé dans la ceinture par
abdar.
un galamdan. Le second rang est acquis au nazer (majordome). Il gourmande les serviteurs paresseux ou maladroits et transmet les ordres au nombreux personnel de domestiques qui vivent auprès d’un grand personnage. Le nazer doit toujours avoir à sa disposition, quelle que soit la durée de la promenade de son maître : un abdar préposé au soin de préparer les boissons telles que le thé, les sorbets et le café ; un kaliadjï qui bourre et allume la pipe, véritable vestale à moustaches, également chargé d’entretenir dans un fourneau accroché a l’arçon de la selle le brasier sacré où il puise suivant les besoins des charbons incandescents ; et enfin le kebabchi auquel est réservé l’honneur de faire rôtir des brochettes de mouton, toujours préparées.

Il ne faudrait pas faire à ce dernier personnage l’injure de le confondre avec les cuisiniers, vile engeance dont la personnalité occupe dans la hiérarchie des domestiques un rang tout à fait inférieur. Tout kebabchi peut aspirer au ministère, tandis qu’un gâte-sauce ne s’élèvera jamais au-dessus de ses marmites à pilau.

Chacun de ces serviteurs emporte à cheval une trousse renfermant les ustensiles qui lui sont utiles pour remplir convenablement les devoirs de sa charge, et rien n’est organisé d’une manière plus pratique que les poches à samovar de l’abdar, les fontes remplies d’eau fraîche du kaliadji, et les havresacs ou valises de cuir fixés sur le trousscquin de la selle du kebabchi.

Les présentations faites, les deux troupes se massent derrière nous. Bientôt j’aperçois l’enceinte fortifiée de Saveh.

La ville est bâtie dans une plaine très basse, sur l’emplacement d’un lac qui se dessécha à la naissance de Mahomet, assurent les légendes. À quel travail destructeur s’est donc livré le ciel pour célébrer la naissance de son prophète bien-aimé ! Si l’on passe devant une antique coupole ruinée, au bord d’une rivière tarie ou d’un lac com blé, c’est toujours à cette époque bénie qu’il faut faire remonter la date de tous ces accidents ! il n’est pas jusqu’à l’arc de Ctésiphon lui-même qui n’ait, tremblé jusqu’à la base à ce joyeux avènement !

Une multitude de ferachs adossés aux premières maisons de la ville se lèvent à notre approche ; ils se rangent sur deux files et prennent les devants en faisant le moulinet avec leurs gourdins afin d’éloigner la foule avide de voir de près les Européens placés en tête du cortège. « Borou (va-t’en), bepa (prends garde), khabarda (attention) », hurlent à tue-tête les hommes d’escorte. À mesure que nous avançons, la population s’écarte devant les hâtons, mais ne semble pas nous témoigner des sentiments bien sympathiques. Cet accueil ne doit pas nous surprendre : le général ne vient-il pas réclamer les impôts perçus plus ou moins légalement par le gouverneur ?

Les extorsions financières sont d’autant plus fréquentes en Perse qu’il n’y a ni cadastre ni répartition officielle des taxes. Le gouverneur est libre de fixer les redevances, de les percevoir à son gré, et ne trouve à son arrivée dans une province ni registres ni indications qui puissent le guider. C’est à lui de faire espionner ses administrés et de proportionner ses exigences à leur fortune. Aussi les Persans crient-ils toujours misère et, par prudence, préfèrent-ils souvent enterrer leur argent que de l’employer à améliorer leurs terres ou à favoriser des entreprises commerciales, bien que le taux de l’intérêt soit considéré comme honnête et légal jusqu’à vingt-cinq pour cent.

À l’instant où le cortège arrive devant le palais, les ferachs s’écartent ; un homme se précipite sous les naseaux de nos chevaux et décapite d’un seul coup de hache un énorme mouton noir. La tête de la victime roule d’un côté, le corps tombe de l’autre ; la section a été faite avec une sûreté de main surprenante. L’usage de souhaiter la bienvenue en offrant un holocauste remonte en Perse à l’antiquité la plus reculée. Le général applaudit d’un signe de tête à l’adresse du sacrificateur, descend de cheval et gravit les marches d’une estrade bâtie à la porte du palais. Nous montons à notre tour les degrés, sur l’invitation du gouverneur et prenons place sur des chaises alignées les unes auprès des autres, faisant face à la foule accourue de tous côtés. Après nous avoir fait remplir consciencieusement pendant plus d’une heure les devoirs des plus remarquables phénomènes de la foire, Abbas Kouly Khan se décide à lever la séance et demande son cheval. « Nous ne pouvons, dit-il, loger au palais, où l’espace est fort restreint. » En réalité il veut être libre de recevoir tout à son aise le sous-gouverneur indigène, les mécontents et les espions chargés de surveiller les faits et gestes du baron. Conduits par les ferachs, nous traversons un cimetière et prenons possession d’une maison très délabrée dont on vient de chasser les habitants à coups de bâton.



L’embarras du choix à faire entre les pièces est grave : les unes, exposées au soleil, ont des semblants de portes qui permettent d’obtenir une obscurité relative pendant le milieu du jour ; les autres, ouvertes dans la direction du nord, sont privées de toute fermeture : la lumière y est éblouissante et les mouches aussi nombreuses que les grains de sable de la cour. Je jette enfin mon dévolu sur une chambre munie d’une porte, je donne l’ordre d’étendre à terre les lahafs, et, après avoir cloué devant les ais disjoints des portières de laine noire pour la confection desquelles j’ai pris à Téhéran un brevet d’invention, je m’allonge, croyant me livrera un bienfaisant repos.

Ma quiétude est de courte durée. Tout à coup je crois être le jouet d’un cauchemar. Quels sont les animaux que j’aperçois sur le sol et ceux qui se promènent sur ma figure ?Je suis couverte de punaises laissées par les précédents propriétaires ; d’énormes

araignées dont le corps est presque de la grosseur d’une fève sont descendues le long des murs de terre et courent sur le sol.

Je me précipite vers la porte, j’arrache le rideau sur lequel j’avais fondé de si grandes espérances. La lumière du soleil envahit la chambre, les vilaines bêtes prennent la fuite et se cachent dans les trous des murailles. Nous n’avons pourtant pas conquis le repos : les guêpes et les mouches remplacent nos anciens adversaires et nous les font peut-être regretter. La température s’élève rapidement : à deux heures le thermomètre marque quarante-quatre degrés centigrades.

23 juillet. — Le général nous a fait les honneurs de la ville. Saveh est la capitale d’un district divisé autrefois en quatre cantons, qui renfermaient cent vingt-huit bourgades, la plupart ruinées aujourd’hui. Dans les parties irriguées soit par les kanots, soit par les eaux de la rivière Mezdégan, le sol, très fertile, produit eu abondance du coton, du riz et des froments de bonne qualité, qu’on expédie à Téhéran après la récolte. Malgré l’excessive chaleur, il ne règne dans le pays ni fièvre ni maladie contagieuse.

Un seul monument, encore en assez bon état de conservation, la masdjed Djouma, témoigne de l’ancienne richesse de la ville.

Cette mosquée est abandonnée à cause de sa position excentrique : on n’y fait même plus la prière le vendredi, et elle sert d’asile a des mendiants et. à des derviches de tous pays qui viennent se reposer à l’ombre de ses épaisses murailles. L’un de ces derniers présente un type des plus étranges. Il a la peau jaune des Indiens, les cheveux blonds et crêpés ; son torse, largement modelé, se dégage des lambeaux d’un burnous de laine brune qui traîne à terre et drape Je bas du corps de ce pieux personnage. Pour toute arme le derviche porte un bâton noueux, pour tout bagage un cachcoul (coque d’un fruit indien) sculpté avec art.


Derviche de Khouassan


En dehors du mur d’enceinte j’aperçois, sur ma droite, les ruines d’un vieux minaret bâti en briques cuites et revêtu d’une très belle mosaïque monochrome dont les éléments sont juxtaposés avec une précision merveilleuse. Sous la chaude lumière d’un soleil radieux, les ombres projetées par les briques en relief prennent une coloration azurée qui s’harmonise d’une façon charmante avec la teinte vieux cuivre de la construction. La présence de ce minaret indique que la mosquée seljoucide, restaurée par chah Tamasp, fut elle-même élevée sur les ruines d’un monument dont il faut faire remonter l’origine aux Guiznévides.

21 juillet. — Abbas Kouly khan est fort occupé depuis notre entrée à Saveh ; je me demande parfois si je ne fais pas une incursion vers le passé et ne suis pas revenue aux temps des satrapes et des princes achéménides. En tout cas, si les siècles se sont écoulés et si la grandeur de l’Iran est passée à l’état de légende, rien ne paraît s’être modifié dans l’ordre administratif. Le général peut être comparé aux « yeux » et aux « oreilles du roi » qui venaient tous les ans visiter les provinces, recevoir les plaintes portées contre les satrapes, s’enquérir de l’état du pays, interroger le secrétaire royal, premier espion, surveillé lui-même par des espions secondaires.

En ce moment la position du satrape ne me semble pas enviable. Le baron me paraît s’être jeté, soit par nécessité, soit par ambition, dans d’inextricables difficultés. Projeter des réformes financières dans un pays comme la Perse, où l’intrigue règne en souveraine maîtresse, quand on ne connaît ni les mœurs ni surtout la langue des habitants, et qu’on suit en outre les pratiques d’une religion détestée, indique chez celui qui entreprend une pareille tache une suffisance presque voisine de la folie.

L’ingérence du clergé dans certaines affaires financières complique encore la position déjà très difficile d’un gouverneur chrétien. Dès l’arrivée du baron, les mollahs ont refusé de se mettre en rapport avec un impur ; mais, afin d’enlever à leur conduite tout semblant d’offense au pouvoir royal, ils viennent chaque jour en troupe nombreuse faire de longues visites au général. Le sujet traité dans ces entretiens est d’une gravité réelle au point de vue administratif.

La plupart des musulmans laissent, à leur mort, un tiers de leur fortune immobilière aux mosquées ou autres fondations pieuses. Ces propriétés prennent le nom de biens vakfs. Le donateur a le droit d’en léguer la gestion à ses enfants ou à ses proches parents et d’établir à son gré l’ordre de succession d’après lequel ils doivent hériter a perpétuité de cette fonction. Une partie des revenus est réservée à l’administrateur et laissée à sa libre disposition, bien qu’il soit censé les utiliser en œuvres pies. Ces libéralités ont pour but d’assurer à tout jamais une partie de la fortune du donateur à ses héritiers : placée sous la protection intéressée du clergé, elle échappe aux confiscations ordonnées par le roi à la mort des grands personnages ou des officiers publics.

La loi musulmane exige la plus parfaite régularité dans l’administration des biens vakfs ; elle oblige les détenteurs à se conformer à la volonté du donateur, leur défend de reverser les revenus d’un bien sur un autre, d’appliquer à leur usage ou à ceux de leur famille un immeuble vakf, même en payant loyer, rend les bénéficiaires responsables de toute dépense ou de tout emploi d’argent qui pourrait contrarier les volontés du fondateur, et enfin, en cas de malversations, les destitue ou les remplace.

Les biens vakfs sont inaliénables, car, au terme de la loi, ils appartiennent à Dieu, tandis que les hommes en ont seulement l’usufruit. On ne peut les échanger contre des terres d’égale valeur qu’avec l’assentiment royal. Deux tiers environ du revenu des biens vakfs sont employés en œuvres charitables, le dernier tiers sert à l’entretien du clergé. S’il y a des revenus superflus, les administrateurs sont autorisés à les placer, sous le titre de vakfs secondaires. En cas de nécessité, ceux-ci peuvent être aliénés comme des biens libres.

On comprend quelles ardentes compétitions s’élèvent entre les membres du clergé quand un riche personnage meurt sans avoir désigné les administrateurs de ses vakfs. La décision royale et l’intervention des mouchteïds parviennent seules à trancher ces importantes questions de propriété. C’est l’unique cas où les mollahs, toujours en opposition sourde avec le pouvoir civil, oublient leurs griefs et viennent implorer l’appui du gouverneur ou des personnages assez influents pour présenter leur requête au chah. Actuellement le clergé de Saveh et celui d’Ispahan se disputent l’administration d’un riche bénéfice ; et, si nous n’assistons pas aux audiences données par le général, nous pouvons au moins apprécier la rapacité des prêtres. Une séance de quatre heures tous les matins ne leur suffit pas pour faire valoir les arguments qui militent en leur faveur ; ils reviennent encore en cachette les uns des autres et, mesurant notre influence au respect qu’on nous témoigne, n’hésitent pas à nous faire leur cour.


Minaret Gueznévides a Saveh