La Normandie romanesque et merveilleuse/18

J. Techener & A. Le Brument (p. 369-387).

CHAPITRE DIX-HUITIÈME.

Suite des légendes religieuses.


Histoire du Précieux Sang et autres récits miraculeux relatifs à
la fondation de l’abbaye de Fécamp ; Miracle des Roses,
légende de l’abbaye de Valmont et de l’ancienne
léproserie de Marie de Clémencé.

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L’histoire miraculeuse de la relique du Précieux Sang, qui se rattache à la fondation du monastère de la Sainte-Trinité de Fécamp, est un des récits les plus importants que nous ayons à consigner dans ce recueil. Cette histoire, tout apocryphe qu’elle est, a servi de fondement à un culte que la révolution n’a point encore déraciné parmi les habitants de la Haute-Normandie. Aussi avons-nous pitié, et peut-être remords en livrant, pour notre part, aux chances malencontreuses de la publicité, cette légende si originalement absurde, si pieusement extravagante, et qui, portant, grâce à un hasard tout favorable, s’était trouvée épargnée par la polémique religieuse des siècles précédents. Une fatalité de la tâche que nous nous sommes imposée nous contraint, pour ainsi dire, de mettre à nu, sous le souffle moqueur et desséchant des incrédules, ces gouttelettes d’un sang divin parvenues jusqu’à nous, à travers toutes les vicissitudes du temps et tous les accidents de l’espace. Si, du moins, à défaut de la vénération religieuse enlevée à la divine relique, il nous était possible de substituer, dans les esprits, quelque sentiment de vénération poétique en faveur du reliquaire, c’est-à-dire de cette légende capricieusement travaillée d’un réseau de fables gracieuses, à l’abri desquelles le Sang précieux s’est conservé pur de toute violation sacrilège ! Pour obtenir, au moins, cette transmission d’hommages, ce diminutif d’admiration, il nous faut étaler, sous le regard curieux du lecteur, la tradition merveilleuse, dans son ensemble complet. Nous pouvons nous acquitter, sans difficulté, de ce soin, en donnant ici l’analyse fidèle d’un fragment de manuscrit, déposé à la Bibliothèque de Rouen, et publié par M. André Pottier[1]. Cette pièce manuscrite, d’après l’opinion qu’a émise M. Pottier, dans l’intéressante Notice annexée à sa publication, ne remonterait pas à une époque plus éloignée que le dix-septième siècle, mais procéderait incontestablement d’un original beaucoup plus ancien, dont elle ne serait que la traduction. À l’appui de cette assertion, le savant critique déclare qu’il a rencontré, dans le Neustria pia[2], un court fragment de cet original, accompagné d’une note marginale qui indique que cette relation est contenue dans un manuscrit appartenant à dom de Marseilles, religieux infirmier de Fécamp. On ignore si cet original a été conservé, ou s’il existe ailleurs en duplicata. Quoi qu’il en soit, la relation qui va nous servir de guide est précieuse par sa conformité certaine avec la tradition authentique, celui qui s’en est fait le traducteur, ou seulement le transcripteur, affirmant l’avoir copiée sur le vrai original étant dans le chartrier de l’abbaye royale de la très sainte et individus Trinité de Fécamp, approuvé et certifié de plusieurs rois de France, abbés, prieurs, religieux, ducs de Normandie des siècles passés, archevêques, évêques et seigneurs de différents endroits, et, particulièrement de monseigneur de Villeroi[3].

Lorsque Joseph d’Arimathie eut, comme le marque l’écriture, obtenu de Pilate le corps de Jésus crucifié, il le parfuma d’aromates, et le descendit dans le tombeau, aidé, dans ces soins pieux, par un autre juif appelé Nicodême. Celui-ci, poussé par une inspiration d’amour divin, enleva, avec la pointe de son couteau, le sang qui était figé autour des plaies du Christ ; puis, l’ayant mis à couvert dans un gant, il le porta chez lui, et le renferma dans une cassette placée à un endroit secret de sa maison. Pendant tout le cours de sa vie, le juif Nicodême ne cessa de rendre à cette inestimable relique les hommages qui lui étaient dus. Lorsqu’il se sentit près de mourir, il la remit entre les mains d’Isaac, son neveu, auquel il fit comprendre l’attachement qu’il portait à ce trésor divin, dont l’effet serait de procurer l’abondance de tous les biens, tant spirituels que temporels, à ceux qui le conserveraient religieusement.

Isaac se pénétra des avertissements de son parent, et sut vénérer la sainte relique avec autant de confiance que d’amour. Mais l’influence miraculeuse du précieux talisman ne tarda pas à se manifester avec évidence ; car Isaac, qui jusqu’alors avait vécu dans un état humble et voisin de la misère, en vint tout-à-coup à acquérir des richesses et une haute considération, sans qu’il fût possible d’expliquer quelle était la cause de cette étonnante prospérité.

Sur ces entrefaites, la femme d’Isaac, poussée par une curiosité malveillante, interrogeait sans cesse son mari pour connaître l’origine de leur nouvelle fortune. Ne recevant pas de réponse satisfaisante, de téméraires soupçons pénétrèrent dans son esprit ; puis, à force de surveillance et d’observation, elle parvint à découvrir que son mari priait souvent en secret. Elle se persuada aussitôt qu’il se livrait à quelques pratiques contraires à la loi de Moïse, et, pour n’être pas enveloppée dans sa faute, elle alla le dénoncer au Consistoire des Juifs, comme coupable de s’être livré à un culte superstitieux. Cependant, Isaac s’étant toujours montré fidèle aux pratiques de la loi, on eut scrupule de le condamner sur le simple témoignage d’une femme. D’ailleurs, la grâce céleste, dont il était sans cesse accompagné, disposait, à leur insu, les esprits en sa faveur. C’est pourquoi l’assemblée des juges le renvoya justifié.

Toutefois, cette première enquête avait occasionné des inquiétudes assez vives à Isaac, pour qu’il crût urgent de se soustraire aux nouvelles persécutions que l’avenir pourrait lui susciter. Il abandonna Jérusalem, et s’en vint fixer sa résidence dans la ville de Sidon, où il se choisit une habitation située sur le bord de la mer. Ayant recouvré, en ce lieu, une sécurité parfaite, il se livrait, avec délices, au culte ineffable qui faisait la principale occupation de sa vie, lorsqu’une vision miraculeuse vint réveiller ses anxiétés. Une nuit qu’il était plongé dans le sommeil, il entendit une voix qui lui annonçait que Titus et Vespasien s’approchaient de Jérusalem, qu’ils allaient détruire cette ville, et ravager toute la Judée. Frappé de cet avertissement prophétique, Isaac s’ingéniait à imaginer où il pourrait cacher le sang de la rédemption, pour en prévenir la perte, et le dérober aux profanations des païens. Après maintes recherches, il s’arrêta à un expédient qui lui parut plus sûr que tous les autres : ce fut de percer un trou, propre à contenir le précieux dépôt, dans le tronc d’un gros figuier qui se trouvait dans son jardin. Craignant, en outre, que l’humidité du bois vert ne vint à endommager le gant qui savait de reliquaire, il fabriqua deux tuyaux de plomb, longs et étroits ; dans l’un, il mit la sainte relique, et renferma, dans l’autre, un petit fragment de fer, dont on ne connaît pas précisément l’origine, mais qui devait avoir été sanctifié par l’attouchement du sang divin. Or, lorsque les deux tuyaux furent enfoncés dans le figuier, l’écorce déchirée de cet arbre reprit si parfaitement son intégrité, qu’il ne resta aucune trace de l’ouverture qui avait été pratiquée. Ensuite, pour se conformer aux instructions d’une nouvelle vision, Isaac abattit la tête du figuier, et laissa seulement le tronc en terre ; mais ce tronc, sans cesse battu des flots, s’ébranla dans sa racine, et ne reprit pas croissance. Voyant qu’il ne pouvait demeurer long-temps en cet état, et ne trouvant pas d’ailleurs de lieu impénétrable pour l’abriter, Isaac transporta le figuier jusqu’au bord de la mer, et, avec de grands regrets, l’abandonna au caprice des ondes. Puis, il supplia le Seigneur. par une fervente prière, de restituer un jour, à la vénération des âmes pieuses, ce trésor de salut dont il était contraint de se déposséder.

Depuis ce jour, Isaac vécut dans la tristesse ; mais Jésus-Christ eut compassion de cet homme qui l’aimait si ardemment. C’est pourquoi il lui députa un de ses saints, qui, sous la figure d’un personnage vénérable, lui parla en ces termes pendant son sommeil : « Isaac, ne vous attristez pas pour le tronc que vous avez confié à la mer, car il abordera dans une province gauloise à laquelle le Seigneur réserve cette bénédiction. » À son réveil, Isaac, se sentant le cœur gonflé d’une joie sainte, ne put s’empêcher de confier à sa femme et à ses amis toute cette merveilleuse histoire. Au reste, son récit obtint tant de vogue et de crédit, que les Juifs le consignèrent dans leurs annales, pour en conserver à jamais la mémoire.

Le tronc, après avoir erré long-temps au gré de la mobilité des flots, arriva, guidé par une main protectrice, jusque dans la vallée de Fécamp, en un lieu couvert de bois, où la mer s’était avancée bien au-delà de ses limites habituelles.

Lorsque les eaux se furent retirées, le tronc demeura longtemps en cet endroit, enfoui au milieu de la vase et des roseaux. Ce fut vers cette époque que saint Denis et ses compagnons furent envoyés de Rome, par saint Clément, pour prêcher la foi chrétienne dans les Gaules, ils se partagèrent les différentes contrées où devait s’exercer leur mission, et un saint homme, nommé Bozo, fut désigné pour accompagner ceux de ces apôtres auxquels échut le pays de Caux. Cet apostolat eut le plus heureux succès : un grand nombre d’infidèles se convertirent, les idoles furent brisées, les temples abandonnés, et le culte des païens aboli. Après que la prédication fut terminée, Bozo, sentant la nécessité du repos, chercha un lieu agréable où il pût se fixer. Il parcourut toute la contrée, et arriva jusqu’au pays qui porte maintenant le nom de Fécamp. Il y découvrit un terrain fertile, situé sur le bord de la mer, et traversé par un courant d’eau douce. Cet endroit attira son choix, il s’y bâtit une demeure, et le nomma Bullaire Debo. Ayant eu occasion par la suite de convertir, à la foi chrétienne, une aimable femme, nommée Merca, il contracta avec elle la sainte alliance du mariage. Rien ne manqua plus alors au paisible bonheur de Bozo qui vit croître et prospérer autour de lui une famille bien aimée.

Or donc, un jour que les enfants de Bozo faisaient paître leurs troupeaux dans l’endroit le plus fertile de la vallée, là précisément où la mer avait déposé le tronc sacré, ils aperçurent trois rejetons très tendres d’un arbre inconnu, entourés de feuilles larges, épaisses, d’un vert splendide, et profondément découpées. Un des enfants s’empara d’un rejeton et le porta chez son père. Mais Bozo, qui était romain, reconnut de quel arbre provenait cette branche, et, surpris de la voir entre les mains de ses enfants, il leur demanda en quel lieu de la forêt ils l’avaient cueillie. Les enfants répliquèrent qu’ils ne l’avaient point trouvée dans la forêt, mais dans la fertile vallée où, d’ordinaire, ils gardaient leurs troupeaux, et qu’il restait encore deux rejetons semblables à celui-ci. « C’est bien, dit Bozo, j’irai demain avec vous, et je verrai si vous avez dit la vérité. »

Le lendemain, Bozo se rendit à la place que ses enfants lui avaient désignée, et trouva en effet les deux rejetons. Comme il possédait la science du jardinage, il enleva adroitement ces jeunes pousses, et les planta dans son jardin. Il se mit ensuite à travailler autour du tronc, qu’il dégagea de terre de tous côtés, jusqu’à ce qu’il fût entièrement à découvert. Il semblait alors à Bozo que c’était une tâche facile que de transporter ce tronc auprès de sa maison. Il employa, à cet effet, tous les efforts de ses bras, et des outils propres à faciliter son entreprise ; mais, malgré son courage et son adresse, il ne put parvenir seulement à remuer le tronc de place. Cependant, les rejetons qu’il avait plantés devinrent de grands arbres, en pleine prospérité, qui produisirent une quantité de beaux fruits. Comme on n’en avait point encore vu de semblable » dans le pays, ces arbres donnèrent leur nom au lieu où ils avaient été trouvés ; on l’appela le Champ du Figuier.

Bozo étant mort dans un âge fort avancé, Merca demeura à pleurer sa perte au milieu de ses enfants. Il arriva, certain jour d’hiver, qu’un homme d’un âge vénérable et d’un aspect imposant, vint frapper au logis de Merca, et réclamer avec instance l’hospitalité. Merca était fort charitable ; elle dispensa à son hôte toutes les prévenances délicates et les bienveillantes attentions que sa piété de cœur lui suggéra. Lorsque le soir fut arrivé, on se réunit autour du feu ; la pauvre femme, considérant alors son foyer où manquait la pièce principale, eut un de ces pénibles ressouvenirs qui la poursuivaient depuis son veuvage : « Ô mon bon mari, s’écria-t-elle, si vous viviez encore, nous aurions aujourd’hui à mettre au feu, pour faire honneur à notre hôte, quelque grande pièce de bois, comme celle avec laquelle on a coutume de réjouir le foyer aux jours de la nativité de Notre-Seigneur. » Ses enfants, voyant son affliction, s’imaginèrent qu’ils pourraient lui procurer quelque soulagement en lui apportant l’objet qu’elle avait paru désirer, et ils se dirent entr’eux : « Cherchons quelqu’un qui puisse nous aider, et demain nous transporterons ici ce tronc qui est dans le Champ du Figuier. » Leurs paroles arrivèrent jusqu’à l’oreille de Merca qui répondit avec un découragement plaintif : « Votre père, malgré toute son industrie et les efforts qu’il y a employés, n’a pu parvenir seulement à déranger cet arbre mort. Ainsi, ce serait vous fatiguer en vain que de tenter une entreprise qui lui a si mal réussi.

L’étranger, à son tour, prêta attention à la conversation de la mère et des enfants, et il se prit à les interroger sur la pesanteur extraordinaire de cet arbre, et, de plus, voulut savoir pourquoi le lieu où il se trouvait s’appelait le Champ du Figuier. Merca s’empressa de satisfaire à ces questions. L’étranger admira le récit de la sainte femme, et reprit ensuite : « J’irai demain avec vos enfants au Champ du Figuier, nous chargerons le tronc sur un chariot, et, si Dieu le permet, nous l’apporterons dans votre maison. Si le chariot vient à fléchir ou qu’il s’arrête en route, du moins ce bois miraculeux, qui porte l’abondance avec lui, étant plus près de votre habitation, déversera sur vos terres une plus grande fertilité. »

L’étranger et les fils de Merca, accompagnés des serviteurs de la maison, accomplirent, dès le lendemain au matin, ce qu’ils avaient projeté, c’est-à-dire qu’ils se dirigèrent à l’endroit où le figuier était demeuré gisant à terre. Cette énorme pièce de bois, qui avait résisté à tous les efforts de Bozo, l’étranger la souleva de terre sans difficulté, et la posa sur le chariot qui avait été préparé pour la recevoir. Les bœufs attelés au chariot parvinrent à le traîner jusqu’au lieu qui a servi depuis, d’emplacement à l’abbaye de Fécamp ; mais, une fois arrivés là, il leur fut impossible de passer outre ; le chariot se brisa en éclats, sous la pesanteur de l’arbre augmentée d’une manière prodigieuse. L’hôte de Merca, interprétant aussitôt cette manifestation de la volonté divine, se prosterna contre terre et demeura quelque temps en méditation. Lorsqu’il eut achevé sa prière mentale, il forma le signe de la croix sur le tronc, et plaça, sur le tracé de ce signe, un amas de pierres auquel il donna la forme d’un autel ; puis, s’adressant à ceux qui étaient présents : « Heureuse cette province ! s’écria-t-il, plus heureux ce lieu, mais trois fois heureux ceux à qui il sera accordé d’adorer le prix du monde ici renfermé ! » Ayant prononcé ces paroles, il disparut du milieu de l’assemblée, et personne ne put dire comment il s’en était allé, ni ce qu’il était devenu.

Les enfants de Merca retournèrent vers leur mère, empressés de lui raconter les merveilles dont ils avaient été témoins. Merca rendit grâce au Seigneur qui avait honoré sa maison par la visite de cet hôte céleste, et, depuis ce jour, la vallée où le tronc s’était arrêté devint un pâturage si abondant que, quelque grande quantité d’animaux qu’on y amenât, ils ne pouvaient parvenir à l’épuiser. Bientôt, aussi, les seigneurs du pays de Caux choisirent de préférence ce lieu pour leur principal rendez-vous de chasse, n’en rencontrant pas de plus agréable et de mieux situé, à cause des belles forêts qui en composaient l’entourage.

C’est ainsi qu’il arriva, dans la suite des temps, que le duc Anségise fut favorisé, en ce lieu, de l’apparition d’un cerf merveilleux[4] qui lui indiqua l’emplacement où devait être bâti un temple que, par une inspiration divine, Anségise fit vœu de consacrer à la sainte et indivisible Trinité.

Cependant, ce pieux seigneur étant mort avant l’accomplissement de son vœu, on perdit la mémoire des miracles qui avaient sanctifié la vallée du Figuier. Plusieurs années se passèrent dans cet oubli, jusqu’au règne du roi Clotaire III. À cette époque, le bienheureux Waninge, qui était conseiller et favori du roi, fut envoyé dans le pays de Caux, pour gouverner la province. Waninge, lorsqu’il habitait ce pays, venait souvent chasser dans la vallée de Fécamp, comme avait fait Anségise ; mais, ne sachant pas qu’une prédilection divine s’étendait sur ce lieu, il ne lui accordait aucune vénération particulière. C’est pourquoi le Très-Haut résolut d’éclairer ce seigneur, et même de manifester, par son entremise, le trésor de grâce dont cette heureuse contrée avait reçu le don.

Waninge fut d’abord atteint d’une grande fièvre qui le réduisit, en peu de jours, à l’extrémité. Il vint même un moment où ceux qui l’entouraient et lui prodiguaient leurs soins le tinrent pour mort. Mais cette mort apparente n’était qu’un sommeil extatique, pendant lequel Waninge reçut de sublimes révélations. Sa vision embrassa le ciel et l’enfer ; il fut conduit tour-à-tour dans ces profondeurs ténébreuses où les damnés sont torturés sans relâche d’une souffrance infinie, et dans cet espace resplendissant où les élus savourent la jouissance inaltérable d’une béatitude divine. Après s’être livré à la contemplation de ces scènes merveilleuses, Waninge fut amené devant un juge qui siégeait sur un trône, avec un visage irrité et menaçant. À cette vue, le favori de Clotaire fut rempli de la persuasion qu’il s’était rendu coupable, à son insu, de quelque énorme faute. Il demeurait dans l’attente et dans la soumission, prosterné aux pieds du trône de justice, lorsque, par l’intercession de la bienheureuse martyre sainte Eulalie, le juge suprême accorda à Waninge sa guérison et vingt années d’existence, sous condition qu’il les emploierait à honorer le lieu sanctifié que, jusqu’alors, il avait négligé et méconnu. Enfin, le suppliant fut remis à la protection de sainte Eulalie, chargée de lui enseigner de quelle manière il devait bâtir un temple, pour se conformer aux desseins du Très-Haut. Celle-ci donna sur-le-champ ses instructions à son protégé, à qui elle recommanda de construire une église, en l’honneur de la sainte Trinité, au lieu où Anségise avait été témoin de l’apparition du cerf ; puis de fonder une abbaye dans les dépendances de cette église, et d’appeler, de Bordeaux, la sainte fille Childemarche, pour être la directrice du nouveau monastère.

Waninge, revenu à la vie, raconta, à tous ceux qui étaient présents, la vision dont il avait été favorisé. Ayant recouvré promptement la santé, il se rendit dans la sainte vallée, prit de strictes informations parmi les plus anciens du pays, afin de reconnaître exactement le lieu qui lui avait été désigné par le ciel. Lorsqu’il eut acquis toute certitude à cet égard, il construisit une église dédiée à la sainte Trinité, dont les trois rejetons du tronc merveilleux avaient été l’emblème.

Waninge travailla ensuite à l’établissement du monastère que Childemarche était chargée de gouverner. Les vingt années de vie, accordées au bienheureux fondateur, étant accomplies, et sa mission se trouvant complètement terminée, il rendit en paix son ame à Dieu.

Depuis cette époque, la vallée, où s’élevait l’église consacrée à la sainte Trinité, fut toujours appelée Fécamp ou Fescamp, du latin Fici campus, le Champ du Figuier.

Or, la religion chrétienne fut révérée, avec une grande ferveur dans ce pays, jusqu’au moment de la fatale invasion des Normands. Ces barbares, partout sur leur passage, pillaient et ravageaient les monastères et les églises, outrageaient sacrilégement la vertu des vierges du Seigneur. Cependant, les pieuses filles de Childemarche, pour se soustraire à l’opprobre dont elles étaient menacées, accomplirent un acte de courage qui mérite d’être compté parmi ceux qui font la gloire des plus grands martyrs. Elles se coupèrent le nez et les oreilles, afin que les farouches vainqueurs ne ressentissent plus, à leur vue, que de l’horreur et du dégoût. Leur sublime dévouement ne manqua pas son but, et elles obtinrent, en récompense, la mort glorieuse du martyre, de la main de ces cruels païens.

Cependant, la conversion providentielle des barbares conquérants de la Neustrie ayant ramené, dans ce pays, la prospérité de la foi chrétienne, Guillaume Longue-Épée fit reconstruire un nouvel édifice sur les ruines de l’ancienne église de Fécamp. Or voici ce qui arriva pendant qu’on se préparait à en faire la dédicace : Un homme inconnu, d’un port majestueux, et remarquable par la blancheur éclatante de sa chevelure et de sa barbe, entra dans l’église, et marcha droit à l’autel sur lequel il déposa un couteau. Le peuple émerveillé restait attentif à tous les mouvements de cet homme extraordinaire, en sorte que, lorsque celui-ci fut prêt à sortir, un grand nombre des assistants le suivirent, curieux de connaître ce qu’il deviendrait. Mais à peine eut-il dépassé le seuil de l’église, que, montant sur une pierre qui se trouvait à peu de distance, il s’éleva dans les airs comme s’il eût été soutenu par des ailes invisibles. Lorsque l’étonnement des assistants leur permit de se reconnaître, ils remarquèrent que le mystérieux personnage avait laissé sur la pierre l’empreinte de son pied, aussi profondément marquée que s’il l’eût appliquée sur une substance molle et pâteuse.

La pieuse curiosité du peuple se trouva ardemment excitée alors, pour savoir ce que signifiait le gage offert sur l’autel. On s’empressa d’examiner le couteau, sur lequel on vit gravées ces paroles : In honore sanctissimæ et individuæ Trinitatis.

Les documents, que nous fournit l’ancien manuscrit de Fécamp, se bornent aux récits que nous venons de rapporter. Cependant, notre tâche ne serait pas complètement achevée, si nous n’ajoutions, à cette relation, quelques autres légendes d’une grande popularité, relatives à l’historique de l’abbaye et de sa précieuse relique.

On raconte un fait merveilleux, d’une originalité piquante, sur la construction de la petite, église qui fut édifiée par Guillaume Longue-Épée, et consacrée à la sainte Trinité, en vertu du miracle que nous venons de transcrire précédemment.

Les ouvriers, employés à bâtir cette modeste église, s’adonnaient à leur travail avec une ardeur très-méritoire. Déjà le corps de l’édifice était achevé, et, dans la crainte que les pluies et l’ouragan ne vinssent à endommager le vaisseau de l’église, encore à découvert, on s’occupait, avec un redoublement de vigilance, à préparer la charpente du toit. Mais le Seigneur voulut signaler, par un miracle, combien la construction de ce petit temple lui était agréable. Dans un certain village, sur la côte du Cotentin, on faisait édifier aussi une église consacrée à saint Marcouf ; les ouvriers venaient précisément d’en achever le toit, et se mettaient en mesure de le placer, se félicitant de l’heureux accomplissement de leur tâche, lorsque, tout-à-coup, une vague audacieuse franchit le rivage de la mer, s’élance sur le toit, l’enlève victorieusement, puis l’abandonne aux autres vagues empressées, qui, de l’une à l’autre, le transportent jusqu’aux grèves de Fécamp.

Lorsque les habitants de ce lieu aperçurent le présent que la mer leur apportait, ils n’imaginèrent pas d’abord quel parti ils en pourraient tirer. Cependant, après avoir examiné ce toit, ils se hasardent, par une détermination instinctive, à le placer sur la voûte de leur église. Quelle surprise ! Il s’y adaptait aussi parfaitement que s’il eût été confectionné d’après les mesures les plus exactes. Seulement il y manquait deux pièces de bois. On veut, sur l’heure, suppléer à cette omission ; on dépèce et on ajuste ces pièces de charpente, avec un empressement sans égal ; mais, par une particularité inouïe, elles se trouvent toujours ou trop longues ou trop courtes ; une si médiocre difficulté met l’adresse et l’expérience des plus habiles ouvriers en défaut. Le doute s’empare alors de tous les esprits, on commence à interpréter le miracle comme une dérision de la Providence. Sur ces entrefaites, un étranger se présente, et déclare que la mer vient de déposer, sur une autre partie du rivage, les deux poutres qui font l’objet de la préoccupation générale. On accourt au lieu indiqué, et l’on s’assure de la vérité des paroles de l’inconnu. Désormais le miracle est complet, et le toit est triomphalement dressé sur l’édifice. En peu de jours l’église fut achevée, mais l’histoire ne dit pas comment les habitants de Saint-Marcouf acceptèrent cette singulière aventure, et s’ils gagnèrent des indulgences à reconstruire un nouveau toit à leur église dépossédée, tandis que leur bienheureux patron, provisoirement sans abri, se résignait en prenant leçon de cet axiome : À tout seigneur, tout honneur.

Le miracle qui va suivre eut lieu à l’occasion de la fondation de la nouvelle église que Richard I fit construire à Fécamp, d’une façon si magnifique, parce qu’il s’était indigné de trouver la maison de Dieu, c’est-à-dire le petit temple bâti par Guillaume Longue-Épée, humble et mesquine, en regard de son propre palais ducal.

Un prêtre nommé Isaac, ce nom était prédestiné pour figurer dans les miracles du Précieux Sang, célébrant un jour la messe dans la petite paroisse de Saint-Maclou, voisine de l’abbaye de Fécamp, s’aperçut, au moment de communier, que les espèces du pain et du vin avaient disparu, et que la véritable chair et le véritable sang de Jésus-Christ se trouvaient dans le calice, sous leur aspect naturel. Ce prodige saisissant mit le vénérable curé dans une anxiété inexprimable. Il envoya sur l’heure à Fécamp, pour annoncer ce qui lui était advenu, et consulter sur ce cas miraculeux. On accourt à l’autel de Saint-Maclou, et le duc Richard un des premiers. Le miracle étant constaté en présence de nombreux témoins, on joignit ce nouveau sang à celui qui était parvenu à Fécamp au moyen du Figuier. Quant à la patène et au calice, où s’étaient dévoilés ce sang et cette chair divine, l’un et l’autre furent placés sous le maître autel de la nouvelle église, avec le couteau indicateur, jadis apporté par l’Ange.

En 1201, les reliques du Précieux Sang furent enlevées de l’abbaye de Fécamp, par un moine nommé Vautier qui s’embarquait pour l’Orient, dans le dessein d’accomplir un pèlerinage en Terre sainte. Mais les affreuses tempêtes et les difficultés extraordinaires que Vautier eut à subir, pendant sa traversée, obligèrent ce moine, qui n’était coupable, peut-être, que par excès de dévotion, à faire vœu de restituer le dépôt sacré dont il s’était institué frauduleusement le gardien. Vautier avait enfermé le sang divin dans une fiole de cristal ; cette fiole, rapportée à l’abbaye, fut suspendue au grand reliquaire par une chaîne d’argent.

Depuis cette époque, où les divines reliques ne cessèrent point d’honorer de leur présence le monastère de la Sainte-Trinité, on entendit souvent dans l’église, pendant la nuit, l’harmonie des concerts célestes ; l’autel s’illuminait d’éblouissantes lumières ; le reliquaire s’agitait de lui-même, comme une chose vivante, et l’on put remarquer que le crucifix, qui plane au-dessus de la table sainte, avait quitté trois fois le tabernacle, et, de son propre mouvement, était revenu ensuite occuper sa place habituelle.


miracle des roses.


L’abbaye de Valmont-en-Caux, située sur la route de Dieppe à Fécamp, fut fondée en 1116 par Nicolas d’Estouteville, à la suite d’un vœu qu’il avait fait, en Terre sainte, pour racheter sa vie d’un péril imminent. Nicolas d’Estouteville était un homme d’un caractère violent et dur, et qui joignait, à tous les défauts de son humeur, la passion d’une sordide avarice, mobile ordinaire de ses emportements et de ses cruautés. Si le sire d’Estouteville se complaisait à faire quelque munificence à l’église, c’était dans l’espoir qu’il en serait récompensé au centuple dans l’autre monde, ce qui ne l’empêchait point, dans celui-ci, de s’ingénier à établir l’offrande de sa générosité au moindre prix possible. Cependant, il avait fait venir d’Allemagne des maîtres sculpteurs, architectes et maçons, pour travailler à l’embellissement de l’église qu’il projetait, et il employait ses propres vassaux à servir d’ouvriers. Mais, non content de les surcharger d’ouvrage bien au-dessus de leurs forces, et de cimenter avec la sueur du pauvre le temple de Dieu, il voulait encore transformer en pierres, au gré de son avarice, le pain quotidien de ces malheureux. En effet, il leur faisait distribuer une nourriture si insuffisante, que la révolte n’eût pas manqué d’éclater parmi eux, si un ange de charité n’eût pris soin de subvenir à leurs besoins. Cet ange, c’était la propre fille du sire d’Estouteville, qui employait généreusement toutes ses épargnes, et ne se faisait pas faute de mettre à contribution la cuisine de son père, pour nourrir ce peuple affamé. Or, un soir qu’elle s’en allait, comme de coutume, faire quelques distributions aux pauvres artistes étrangers, tenant ses provisions de bouche dans un pan de sa robe, et portant à sa main un vase rempli de vin, il lui arriva de se trouver à la rencontre de son père.

Ingénieux dans ses soupçons, l’avare châtelain s’avança, en courroux, vers sa fille, et lui demanda, d’un ton qui la fit frissonner, quelle chose elle portait avec tant de précaution et de soin : « Mon père, ce sont des roses et de l’eau », répondit la jeune fille, saisissant, à tout hasard, le gracieux subterfuge qui s’offrait à sa pensée. Mais l’inexorable châtelain ne se laissa point désarmer par la douce voix de sa fille. Il lui commanda, avec un geste violent, de montrer ce qu’elle cachait sous le pli de sa robe, et, comme il s’attendait à trouver un approvisionnement de vivres, quelle fut sa surprise de ne voir tomber, à ses pieds, que les luxueuses dépouilles d’un buisson de roses ! Cependant, d’un mouvement plus rapide et plus brutal encore, et comme s’il eût craint de laisser à un second miracle le temps de s’opérer, il renversa la liqueur contenue dans le vase que la jeune fille tenait en sa main ; mais la fureur injuste de ce père cruel fut de nouveau trompée, car une eau limpide et incolore se répandit en jets scintillants sur le gazon.

La défiance et le courroux du sire d’Estouteville ne tombèrent point en présence de ces manifestations évidentes de l’innocence de sa fille, ou, du moins, de la protection spéciale dont elle était l’objet. Au contraire, il se sentit d’autant plus aigri qu’il se trouvait mis ainsi dans son tort vis-à-vis de lui-même ; et, pour soulager son ressentiment, il se confondit en menaces et en imprécations contre celle qui avait été l’objet de son injustice, le témoin de sa déception. Il alla même jusqu’à lui jurer sa foi de chevalier, qu’avant peu de jours elle serait confinée dans un cloître, où s’éteindrait sa jeunesse, au milieu des austérités de la pénitence : « Que votre volonté soit faite, mon père, s’écria la jeune fille, avec une sereine résignation. » À peine eut-elle prononcé ce vœu, qu’une éclatante auréole environna de ses reflets son front candide, pour témoigner qu’elle était, dès ce moment, l’élue du Seigneur. Vaincu enfin, le sire d’Estouteville se prosterna aux pieds de sa fille, mais, quand il tenta de relever vers elle son regard humilié, elle était disparue. Il n’osa se mettre lui-même sur ses traces, mais il se hâta de donner des ordres pour qu’on allât au-devant d’elle, par tous les chemins qui aboutissaient au château. Cependant, ces recherches, et toutes celles qui recommencèrent les jours suivants, furent complètement infructueuses ; seulement, un an après cette étrange aventure, un moine pèlerin, qui avait reçu l’hospitalité au château, déclara que Marie d’Estouteville était morte en odeur de sainteté dans un couvent de Carmélites[5].

Le Miracle des roses, que nous venons de raconter, est une de ces inventions ingénieuses que le moyen-âge a souvent reproduites, pour caractériser quelques-uns de ses traits de mœurs les plus saillants. Il s’agissait ici de mettre en évidence la dureté et l’avarice du seigneur châtelain envers les vassaux ou les ouvriers qu’il tenait immédiatement sous ses ordres. Autant les crimes de cette sorte étaient fréquents parmi les chefs de la féodalité, autant la légende destinée à leur servir de morale répressive a dû s’étendre à des lieux plus éloignés, et se renouveler sous plus de noms divers. Aussi, le Miracle des roses est-il connu et popularisé dans plusieurs provinces de la France et de l’Allemagne. Nous ne pourrions rappeler les noms de tous les saints personnages en faveur desquels il a été accompli ; mais nous citerons seulement, pour mémoire, sainte Élisabeth de Hongrie, et saint Mayol, un des patrons les plus vénérés de l’ancien prieuré de Souvigny, où l’on possédait son tombeau.

En Normandie, et même non loin du théâtre de la précédente, légende, la tradition mentionne encore une seconde héroïne du Miracle des roses : mademoiselle de Bréauté, fille d’un seigneur châtelain de Saint-Valery-en-Caux. Cette jeune fille, qui avait un grand zèle de piété et de charité, fut, comme le prouve la légende renouvelée à son occasion, contrariée par ses parents dans l’accomplissement des actes de son dévoûment. Mais, après la mort de son père, mademoiselle de Bréauté se vengea, pour ainsi dire, de la longue contrainte qu’elle avait imposée à ses saintes vertus. Entr’autres bonnes œuvres, elle fonda, sur ses terres, la léproserie de Sainte-Marie de Clémencé. La tradition nous a transmis, sur le compte de cette jeune fille, outre l’historique du Miracle des roses, quelques détails charmants que nous ne voulons point laisser échapper. Mademoiselle de Bréauté était d’une beauté si parfaite, si admirable aux yeux de tous, si digne de produire une impression ineffaçable, qu’il ne s’est jamais rencontré depuis, dans la contrée qu’elle habitait, une femme qu’on osât lui comparer. Il est facile d’imaginer que cette beauté merveilleuse devait attirer d’incessants hommages à celle qui la possédait. Malgré le peu de part qu’elle prenait à ces futiles éloges, et quoique tous ceux qui s’approchaient d’elle, afin de ménager son humilité, s’efforçassent de modérer leur admiration, mademoiselle de Bréauté se trouva assez importunée, par cette sorte d’ovation perpétuelle, pour supplier le Seigneur de reprendre un don qu’elle considérait comme une entrave mondaine sur le chemin de la perfection religieuse. Elle fut exaucée dans ses vœux : ses attraits se flétrirent, ses charmes s’effacèrent, mais sa vanité trop désintéressée n’en murmura point. Cependant, comme si le ciel eût pris plaisir à abuser l’humilité si touchante de cet ange de vertu, la renommée de sa prestigieuse beauté demeura aussi complète que si aucun changement n’y eût porté atteinte. D’ailleurs, peu de temps après cet accident, mademoiselle de Bréauté mourut. Le Seigneur avait hâte de la rappeler à lui, pour lui restituer une splendeur immortelle dont il ne lui avait ôté qu’un périssable reflet. Le souvenir de mademoiselle de Bréauté sert encore aujourd’hui de leçon de modestie aux jeunes filles de Saint-Valéry et du pays environnant. Elles ont coutume de se dire l’une à l’autre, pour modérer quelque vanité trop prompte : « Quand tu seras belle comme mademoiselle de Bréauté !… »[6]



  1. André Pottier, Revue rétrospective normande.
  2. Neustria pia, chap. xv, lig. 3.
  3. C’est à Monseigneur de Villeroi, abbé de Fécamp, que remonte l’institution de la fête du Précieux Sang, célébrée, chaque année, le jour du vendredi de la Passion. Certains vestiges du cérémonial de cette fête ont survécu à la révolution. Ainsi, on voit encore maintenant, comme par le passé, les habitants d’Yvetot affluer à Fécamp, les jours de la Trinité ou de la Passion, pour accomplir un vœu perpétuel qu’ils ont contracté, à la suite d’une maladie pestilentielle dont ils obtinrent prompte guérison, par l’invocation de la divine relique. (André Pottier, Revue rétrospective normande.)
  4. On a vu que ce miracle, qui se reproduit, d’ailleurs, très fréquemment dans les légendes religieuses, avait signalé aussi la réédification de l’abbaye de Fontenelle.
  5. Paul Vasselin, Une Journée à Valmont ; Revue de Rouen (Mai 1841.)
  6. Traditions orales communiquées par M. Thinon, avocat.