La Mort de notre chère France en Orient/36

Calmann-Lévy (p. 205-206).


XXXVI

LETTRE D’UN JOURNALISTE FRANÇAIS


Chagny (Saône-et-Loire), ce 24 février 1920.
Cher Maître,

Voulez-vous me faire la grâce d’accueillir ma modeste adhésion à votre courageuse et utile campagne en faveur des Turcs ? J’ai lu et classé vos articles émus de l’Écho de Paris et de l’Œuvre, et ils ont rappelé à ma mémoire ce que j’entendis de la bouche de mon tant regretté et éminent compatriote, le docteur Mauchamp — assassiné à Marrakech — qui aimait profondément les Turcs, les avait compris et les jugeait nos meilleurs amis de l’Orient.

C’est de lui que j’appris, un jour, que les Arméniens étaient un peu aux Turcs ce que sont les « bohémiens » à nos villageois français. Il louait aussi la bonté du Turc, sa fidélité, sa patience, son respect.

Des amis peintres, qui ont habité Constantinople, m’ont dit la même chose et les trop rares Turcs que j’ai fréquentés à Paris m’ont laissé les plus parfaits souvenirs.

Signé : GUSTAVE GASSER,
Ancien rédacteur à l’Événement.