La Maison sur la Montagne

Vers et ProseTomes 13 à 16, mars 1908 à mars 1909 (p. 252).


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La Maison sur la Montagne


Les monts rouges, comme un désert de sang taché,
Çà et là, d’innocents prés verts, de brebis grises…
Dans l’ivresse des vents éperdus, la surprise
Des monts rouges, comme un désert de sang séché !

Et, comme un phare sur un flot rouge penché,
Comme l’Arche où les grands courants du ciel se brisent —
Toute en vitres pour les rayons et pour les brises —
La maison de lumière, où veille un cœur caché,

Cœur en flamme, qui flambe au foyer, qui s’allume
Dans les coussins brodés, qui chasse toute brume
À nos fronts et — trésor des changeantes saisons —

Éclate comme un rire en fleurs aux étagères…
Vivre, est-ce pas suspendre aux murs de sa prison
Des rêves, des désirs en guirlandes légères.


Fabrègues (Aveyron)
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