La Métaphysique (trad. Pierron et Zévort)/Appendice
Ébrard, Joubert, (p. 374-380).
Nous profitons avec empressement de diverses observations qui nous ont été faites à l’occasion du premier volume de ce travail, pour rétablir quelques faits que nous avions mal présentés, ou sur lesquels nous avions été induits en erreur.
C’est à tort que nous avons attribué à M. Cousin Introd., p. VII, en note, le rapport sur le concours où fut couronné l’ouvrage de M. Barthélémy Saint-Hilaire, De la Logique d’Aristote, etc. ; c’est M. Damiron, notre ancien et digne maître, qui a été, dans cette circonstance, l’organe de la section de philosophie.
À ces mots : La légitimité des conclusions de l’effet à la cause n’a jamais été mise en doute dans l’antiquité, qu’on lit dans notre Introduction, p. LXXXIVL, en note, il faut ajouter, pour être dans le vrai : avant Aristote, et jusqu’à Ænésidème. En effet, la gloire de ce fameux sceptique c’est précisément d’avoir inventé, il y a tantôt deux mille ans, cette argumentation sur la causalité, à laquelle Hume devait donner depuis tant d’éclat. Et à propos d’Ænésidème nous renverrons le lecteur à la belle thèse, ou plutôt au bel ouvrage que vient de consacrer à ce philosophe, M. Émile Saisset, un des élèves les plus distingués de notre École normale.
Nous avons oublié, en citant d’après Néander cette phrase élégante : « Tamdiu discendum est, quamdiu nescias, et, si proverbio credimus, quam diu vivas, » t.1, p. 257, d’ajouter que cette phrase était de Sénèque, et que Néander, comme il l’indique lui-même, et comme Sturtz le note formellement, à sa page 495, n’avait fait que la lui emprunter. Voyez Sénèque, lettre 76e, p. 266, Schweighœuser.
Nous avons reconnu par nous-mêmes que notre découverte à propos du prétendu vers d’Homère sur Hector, t. I, p. 260, n’était rien moins qu’une découverte. Trendelenburg l’avait faite avant nous, dans son commentaire sur le De Anima, à propos d’un passage de ce traité, liv. I. 2, où Aristote commet la même erreur que dans la Métaphysique, et attribue à Hector ce qu’Homère ne dit que du seul Epéus.
Dans cette phrase au sujet d’un vers d’Empédocle : La correction est incomplète : il faut ajouter τ’ ou γ’, ut legibus consulatur, comme dit Sturtz, nous avons omis par inadvertance un mot sans lequel la citation n’a presque plus aucun sens. Nous devions transcrire : ut versus legibus consulatur, comme a réellement écrit Sturtz.
Enfin les amateurs verront ici, nous en sommes sûrs, avec un véritable plaisir, quelques observations philologiques qui nous ont été adressées par M. Boissonnade. Nous demandons au célèbre helléniste la permission de reproduire les termes mêmes de sa lettre, dans ce qu’elle a de purement scientifique.
« Dans les vers d’Empédocle, p. 158, ὅσσον ἀλλοῖοι μετέφυν… vous remarquez que la correction ὅσσον pour ὅσον est incomplète ; qu’il faut suppléer une particule, τ’ ou γ’ ; vous ajoutez que ὅσον peut rester, le vers n’ayant pas été cité tout entier. Cette opinion a peu de vraisemblance. C’est ὅσσον τ’ou ὅσσον δ’ que le poète a probablement écrit. Ὅσσον même, ὅσσον ἀλλοῖοι pourrait à la rigueur commencer un vers dactylique. Car la lettre ny peut se prononcer avec un redoublement, une sorte de prolongement qui rend la syllabe longue. Les mots συνεχές, συνεχέως, σύνευνος, ont la première longue dans Homère, Callimaque, Nicandre, dans l’Anthologie. Homère a fait longue la syllabe μιν devant une voyelle. Théocrite fait ce choriambe σὺν ὀλίγῳ. Et dans Manéthon σύν est long : Ἄρης σὺν ἡελίῳ. Euripide a ce vers anapestique dans les Héraclides (611) : Εὐτυχίᾳ παρά δ’ ἄλλον ἄλλα. La correction ἄλλον γ’ est maintenant rejetée ; ἄλλον est un spondée. On prononçait ἄλλον νάλλα. Cet particule γ’ était une véritable cheville. Αἶαν commence dans l’Iliade Ψ, le vers 493 : Αἶαν τ’ Ἰδομενεῦ τε. On y avait mis aussi une cheville, Αἶαν τ’ Ἰδομενεῦ τε. Je pourrais vous montrer le le même prolongement dans d’autres liquides. Mais sans aller plus loin, vous voyez que ὅσσον pourra légitimement être pris pour un spondée. On prononcera ὅσσον ναλλοῖοι…
« Dans les vers de Parménide, p. 259, Ὡς γὰρ ἕκαστος ἔχει κρᾶσιν… Vous dites que πᾶς τις ; se trouve chez les meilleurs prosateurs ; ajoutez : et chez les meilleurs poètes, Pindare, par exemple, Sophocle, Euripide, Eschyle, Théognis. Votre explication de παντί dans le sens de ἑκάστῳ est bien plausible. Πᾶσιν καὶ παντί, πᾶσιν καὶ ἑκάστῳ reviendra à notre gallicisme suranné : à tous et un chacun. Les Grecs disaient aussi εἷς ἕκαστος, πᾶσιν καὶ ἑκάστῳ. Sophocle a mis πᾶς dans le sens de ἕκαστος, en ce vers de l’Œdipe à Colone (599) :
- Alcméon de Crotone, t. I, p. 26.
- Anaxagore de Clazomène, t. I, p. 16, 18, 20, 33, 34, 39, 40, 47, 123, 129, 131, 143 ; t. II, p. 140, 174, 205, 218, 238, 259, 309.
- Anaximandre, t. II, p. 205.
- Anaximène, t. I, p. 15.
- Antisthène, t. I, p. 204. École d’Antisthène, t. II, p. 74.
- Aristippe [l’ancien], t. I, p. 73, 253.
- Archytas, t. II, p. 71.
- Callippe, t. II, p. 229.
- Cratyle, t. I, p. 30, 133.
- Démocrite, t. I, p. 22, 129, 131 ; t. II, p. 51, 68, 206, 285.
- Diogène [d’Apollonie], t. I, p. 15.
- Empédocle, t. I, p. 15, 16, 20, 21, 33, 34, 38, 56, 70, 81, 89, 90, 91, 93, 131 ; t. II, p. 205, 219, 237, 309.
- Epicharme, t. I, p. 132 ; t. II, p. 284.
- Eudoxe, t. I, p. 47 ; t. II, p. 227, 229, 259.
- Eurytus, t. II, p. 314.
- Héraclite d’Éphèse, t. I, p. 15, 30, 115, 133, 143 ; t. II, p. 169, 174, 189, 254.
- Hermotisie de Clazomène, t. I, p. 18.
- Hésiode, t. I, p. 19, 38, 88.
- Hippase de Métaponte, t. I, p. 15.
- Hippon, t. I, p. 15.
- Homère, t. I, p. 132 ; t. II, p. 240, citation d’un vers de l’Iliade.
- Homérides (les), t. II, p. 318.
- Italique (École), t. I, p. 28, 30, 34.
- Leucippe, t. I, p. 22 ; t. II, p. 218, 219.
- Lycophron. t. II, p. 83.
- Mages (les), t. II, p. 309.
- Mégarique (École), t. II, p. 91.
- Mélissus, t. I, p. 27, 28.
- Parménide, t. I, p. 17, 19, 27, 28, 94, 131 ; t. II, p. 297.
- Pason, t. II, p. 107.
- Phérécyde, t. II, p. 309.
- Phrynis, t. I, p. 59.
- Physiciens (les [φυσιόλγοι, φυσικοί, l’École Ionienne]), t. I, p. 27, 41, 52, 113, 195 ; t. II, p. 170, 189, 217, 239.
- Platon, t. I, p. 30, 34, 42, 70, 93, 135 ; t. II, p. 8, 12 », 179, 208, 218 ; le Phédon est cité, t. I, p. 48 ; t. II, p. 260. Aristote fait perpétuellement allusion à Platon et à son école ; mais nous ne notons ici que les passages où il y a une indication nominale.
- Polus, t. I, p. 3.
- Protagoras, t. I, p. 123, 128 ; t. II, p. 93, 124, 170.
- Pythagore, t. I, p. 26.
- Pythagoriciens, t. I, p. 23, 23, 26, 29, 31, 32, 41, 42, 70, 93 ; t. II, p. 40, 125, 223, et passim dans les deux derniers livres.
- Simonide, t. I, p. 10 ; t. II, p. 306.
- Socrate, t. I, p. 30 ; t. II, p. 254.
- Socrate le jeune, t. II, p. 41.
- Speusippe, t. II, p. 5, 223.
- Théologiens ( les [οἱ θεολογήσαντες, οἱ θεόλογοι, Orphée, Musée, les anciens poètes religieux]), t. I, p. 14, 88 ; t. III, p. 239.
- Timothée, t. I, p. 58.
- Xénocrate, t. II, p. 263.
- Xénophane, t. I, p. 27, 28, 132.
- Zénon d’Élée, t. I, p. 95.
_________
TOME PREMIER.
____
Observations préliminaires. I
Objet de la Métaphysique. XI
Méthode d’Aristote. XIII
La Philosophie première est, selon Aristote, la science des premiers principes. XXIII
Histoire de la Philosophie première avant Aristote. XXVIII
Limites de la science de l’être. XLIV
Valeur et autorité du principe de contradiction. L
ONTOLOGIE. LXI
THÉOLOGIE. LXXIX
De l’authenticité de la Métaphysique d’Aristote. XCII
Recherches sur le véritable inventeur de l’expression Μετὰ τὰ Φυσικά C
De la composition de la Métaphysique. CIII
De l’authenticité des divers livres de la Métaphysique. CXIII
De l’ordre des livres de la Métaphysique. CXVIII
TRADUCTION De La MÉTAPHYSIQUE. CXXVI
Boèce. CXXVI
Les Arabes. CXXVII
Guillaume de Moërbeka. CXXIX
Bessarion. CXXXII
Argyropoulo. CXXXIII
Taylor. ld.
Hengstenberg. CXXXIV
M. Cousin (liv. I et XII). CXXXV
COMMENTAIRES SDR LA MÉTAPHYSIQUES Id.
Aspasius, Eudoxe, Evharmoste, etc. Id.
Alexandre d’Aphrodisée. Id.
Jean Philopon. CXXXVIII
Thémistius. CXXXIX
Asclépius de Tralles. Id.
Syrianus Philoxenus. Id.
Michel d’Ephèse, George Pachymère, etc. CXL
Averroès, et les autres commentateurs arabes. Id.
St. Thomas d’Aquin. CXLI
Albert-le-Grand, Jean Duns Scot, etc. CXLII
Patrizzi. CXLIII
Ramus, Charpentier, etc. Id.
Gassendi. CXLV
Commentateurs contemporains. CXLVII
ÉDITIONS DE LA MÉTAPHYSIQUE. CXLVIII
Les Aldes, Érasme, Id.
Sylburg. Id.
Casaubon. CXLIX
Du Val Id.
Brandis. CL
Bekker. CLI