Albin Michel (p. 289-301).

XXI

la torture

C’était un Christ, grossièrement sculpté, singulier, horrible. Il était cloué dans la poutre transversale du plafond de cette immense, de cette obscure pièce. Mais les clous étaient mal enfoncés, la croix adhérait mal à la poutre en sorte qu’il branlait et avait l’air de planer dans l’air.

Comme les aides du bourreau l’avaient renversé sur le dos, contre le chevalet, et étaient en train de l’y attacher, Almazan aperçut au-dessus de lui cet étonnant emblème divin et il ne put en détacher sa vue.

La tête était trop grosse et disproportionnée avec le corps qui était étiolé et court comme celui d’un enfant arrêté dans sa croissance. L’artiste ignorant avait mis, sans doute malgré lui, une expression de stupidité sur la physionomie. La mâchoire était épaisse et carrée, les yeux étaient des trous, des trous pleins d’une ombre morte. Les épines de la couronne étaient presque toutes cassées à l’exception de deux, à chaque extrémité, ce qui donnait à cette couronne l’aspect d’une mitre diabolique ornée de cornes, et faisait ressembler ce Christ flottant sous le plafond, grinçant et trépidant, à une chauve-souris de rêve, un bizarre oiseau de nuit mal crucifié.

Le regard agrandi d’Almazan vit à peine les choses qui l’entouraient, le saisissant tableau de la chambre de tourment à laquelle il avait pensé si longtemps, dont ses compagnons de cachot lui avaient si minutieusement raconté l’horreur. Il revenait toujours à ce Christ, au-dessus de lui.

Car cette chambre de tourment était plus simple et moins terrible que ce qu’il avait imaginé. Deux torches de résine contre la muraille ne lui permettaient pas de voir, au fond, la poulie qui soulevait les patients par les bras et les laissait retomber en leur cassant les jointures, ni ces pinces de fer pour arracher la langue, ni ces instruments mystérieux. Le visage du bourreau ne reflétait pas une basse cruauté mais seulement une indifférence bornée et un tic qu’il avait à l’œil droit lui faisait perpétuellement hocher la tête.

Les quatre aides, aux corps trapus, avaient l’air de quatre colonnes de matière supportant dans ce lieu souterrain tout l’édifice de la prison. Comme la matière, ils étaient taciturnes et inanimés. Et sur la face de cet inquisiteur qui avait instruit son procès durant des mois, il retrouvait la même tristesse fidèle, la même absence de haine, le même désir de persuasion. Cet inquisiteur, gêné par sa haute taille, sans doute timide de nature et qui ne tirait son autorité que de sa foi, le regardait avec de gros yeux attentifs de chien. C’était un chien, exécuteur de consigne, à qui il avait été prescrit de rapporter une âme à l’église.

Seul était angoissant le Christ, là-haut, sur la face duquel un sculpteur, jadis, avait mis les stigmates de la stupidité.

Interminables étaient les secondes. On attendait quelqu’un. Les sens surexcités d’Almazan perçurent le bruit de la porte qui tournait et, au respect des visages, au mouvement du bourreau vers lui, à l’inclinaison respectueuse de l’inquisiteur devant quelqu’un qu’il ne voyait pas, Almazan comprit, son cœur se mit à battre dans sa poitrine et il commença à avoir peur.

Thomas de Torquemada, le grand inquisiteur d’Espagne, venait d’entrer et se tenait derrière lui.

Ce n’était pas la perspective de la torture qui effrayait Almazan, bien moins encore celle de la mort. C’était quelque chose qui s’était coulé vers lui dans l’air, quelque chose de hideux et d’inexprimable, émanant de l’être qui venait d’entrer derrière lui. Il ne le voyait pas. Immobilisé sur le chevalet, il ne pouvait pas le voir. Mais il savait qu’on n’avait retardé sa mise à la question que parce que le grand inquisiteur, Thomas de Torquemada, absent de Séville, avait tenu à l’interroger lui-même.

Maintenant il était là. À trois pas de lui se tenait un petit vieillard dont il ne connaissait pas le visage mais qu’il se représentait sculpté dans la pierre, ecclésiastique Moloch qui avait voué tant d’hommes à la mort en les désignant avec l’os de son doigt.

Il se souvenait des conversations qu’il avait eues à son sujet avec Christian Rosenkreutz. Quel mystère que l’âme de ce génial organisateur, de ce précis, de ce méthodique ouvrier qui avait fait de l’Église catholique une machine à soupçonner, à emprisonner, à brûler ! La machine était parfaite, puisque personne, dans toute l’Espagne, ne pouvait travailler à une découverte, étudier les sciences, aborder des problèmes philosophiques, sans être poursuivi comme hérétique. Quel mystère qu’un homme pût posséder, avec une foi aussi absolue dans sa vérité, une aussi totale absence de pitié, une haine aussi parfaite de la pensée.

Rosenkreutz avait dit vrai. Des hommes d’une haute spiritualité s’incarnaient à de certaines périodes pour prêcher des philosophies, fonder des religions. C’étaient ceux qu’on nommait sages et prophètes. Le Bouddha, Platon, Jésus, Mahomet. Mais il en était d’autres qui s’étaient donné la mission de faire reculer l’humanité dans sa marche, d’autres qui avaient l’amour abstrait du mal, du mal tout pur, qui est la négation de l’esprit. Néron à Rome, Gengis Khân en Mongolie, Hakem en Égypte. Et celui-ci, Thomas de Torquemada, était l’incarnation la plus complète de l’intelligence lucidement organisée pour détruire l’intelligence dont elle était née. C’était lui Satan, le prince du mal, sous l’uniforme de dominicain, avec l’aspect d’un vieillard ascétique.

Almazan sentit une misère plus grande que celle des cordes qui le serraient et de la torture prochaine. Une peur délirante, une peur de toute l’âme lui fit couler sur le front une sueur d’agonie.

En face de lui, l’inquisiteur à figure de chien entr’ouvrait la bouche comme s’il allait japper. Le bourreau eut l’air de lui faire un signe, en clignant de l’œil vers le Christ du plafond.

Alors, une voix parla, sans timbre, assourdie, venant de loin et comme si elle résonnait à travers de l’ouate. Cette voix d’un autre monde disait :

— Almazan, vous êtes convaincu du crime d’apostasie et condamné à être brûlé vif. Toutefois, vous pouvez vous repentir et votre peine sera changée en un emprisonnement perpétuel, car l’Église est pleine de miséricorde. Faites donc les aveux complets que l’on vous a demandés en vain jusqu’à présent. Dites tout ce que vous savez sur cet ordre d’hérétiques appelés les Rose-Croix, sur leurs rapports avec l’ordre des Alumbrados, que nous sommes parvenus à extirper d’Espagne et surtout renseignez-nous sur la personnalité d’un certain Christian Rosenkreutz, moine relaps d’un couvent d’Allemagne, qui a longtemps séjourné en Orient et qui est le fondateur de la secte impie à laquelle vous appartenez.

Almazan demeura silencieux. De longs mois de captivité avaient brisé son organisme. Il tenta de répondre, il n’y parvint pas.

La voix reprit, mais elle venait de plus loin encore :

— Soyez humble, Almazan. C’est votre orgueil qui vous a perdu. Ne vous obstinez pas dans l’impiété et l’apostasie. C’est dans votre intérêt que je vous parle et même dans l’intérêt de vos compagnons qui sont à Grenade et qui seront bientôt entre nos mains, car Dieu veut le triomphe de la Sainte Église catholique. Parlez de votre plein gré, sinon vous allez subir le troisième supplice de la question et vous parlerez au milieu des souffrances, sans avoir le mérite de vos aveux.

Le troisième supplice ! Almazan savait que le Conseil de la Suprême Audience avait, sur les instances du pape, décidé que la question ne pourrait être donnée qu’une seule fois. Les supplices variaient en cruauté. Mais le troisième, celui du feu, était bien plus terrible que celui de la corde, ou celui de l’eau, que l’on donnait d’ordinaire. Et toute sa force s’évanouit.

Oui, comme le lui disait la voix étouffée, il ferait mieux de parler de son plein gré. Parler ? Qu’avait-il à dire ? Il ignorait où pouvait être Christian Rosenkreutz en ce moment. Donner des noms ? Les Espagnols auraient demain, sans doute, pris Grenade. On brûlerait comme hérétiques dangereux quelques inoffensifs savants, quelques sages désintéressés et voués au culte de l’esprit.

Il secoua imperceptiblement la tête.

Il dut y avoir un geste derrière lui, car le bourreau lui cligna de l’œil et le visage triste et fidèle de l’Inquisiteur se remplit d’une expression désolée.

Rapidement, un aide tira de derrière un pilier un brasero qu’il poussa vers l’extrémité du chevalet d’où dépassaient les pieds d’Almazan. Un autre le déchaussa. Un troisième s’approcha tenant un pot plein d’huile dont, avec un long pinceau, il l’enduisit jusqu’aux mollets.

— Une dernière fois, dit la voix comme un soupir.

Almazan ferma les yeux.

Il les rouvrit une seconde après et ses prunelles chavirèrent sous ses paupières. Puis il hurla pour se soulager par ses hurlements. Le brasero, rapproché de ses pieds avec lenteur, en rougissait la chair peu à peu, puis il la fit se gonfler et crépiter. Almazan venait d’entrer dans le royaume rouge de la douleur sans limite.

Ah ! le combat qu’il engageait était plus terrible que celui qu’il avait tenté de livrer à toute une armée en rut dans les rues de Malaga. C’était un combat où l’on luttait immobile, cloué sur un chevalet, avec un Christ infernal au-dessus de sa tête comme consolation et où l’on avait pour adversaire la révolte de son propre corps.

Il était déjà vaincu. C’était trop souffrir. Il allait parler. L’aide du bourreau tira un peu à lui le brasero.

— Votre orgueil est sans bornes, dit la voix où il y avait une vague douceur, un léger triomphe. Revenez à vous, Almazan. C’est votre salut que nous voulons. Parlez. Vous ne trahirez pas. Car nous savons. L’Église connaît tout ce que la pensée des hommes rebelles nourrit contre elle. Je pourrais dire les règles de l’Ordre et la croyance qu’il prétend transmettre. Faire le bien. Apprendre la science des nombres et l’unité de la matière et les correspondances des trois univers. Connaître que l’âme se réincarne. Rechercher la perfection par l’extase. L’extase, n’est-ce pas ? Celle des philosophes grecs, des Ismaïlites, des Albigeois, des Vaudois, de tous les hérétiques. Vous voyez que je suis au courant. Mais je veux entendre tout cela de votre bouche. Parlez. Vous allez parler.

Almazan vit le brasero se rapprocher de ses pieds. Le bourreau l’avait attisé avec une tige de fer. La peau devenue blanche comme du parchemin, craqua, se gonfla à nouveau et se fendit.

Mais la souffrance d’Almazan ne demeurait pas dans ses pieds. Elle se déplaçait. Elle montait le long de ses jambes, elle le baignait, elle le parcourait, elle résonnait avec fracas dans son cerveau, elle vibrait délicatement dans chacun de ses cheveux.

Et, de plus en plus, le bourreau, devant lui, clignait de l’œil, hochait la tête et avait l’air de lui désigner, au-dessus de lui, le Christ grinçant qui penchait sur sa douleur une face stupide.

Almazan comprit l’exactitude de ce symbole. Couché dans cette salle basse à la lumière vacillante de deux torches, au milieu de bourreaux et d’inquisiteurs, il était l’homme souffrant, déchiré, prisonnier de l’Église, sans l’espérance d’une pitié humaine et il n’avait au-dessus de sa tête, suspendu à la voûte du dogme, à travers l’espace ténébreux de la foi, que le visage du Prophète, ridiculement travesti, dont, on avait arraché du visage la part de soleil, dont on avait fait une caricature divine.

La voix de l’être, toujours voilée, avait un frémissement.

— Parlez, puisque je sais. Je sais aussi bien que vous. Peut-être mieux. Car vous n’observiez pas les règles de l’Ordre. Elles prescrivent la chasteté. Maintenant est-ce que vous n’êtes pas perdu aux yeux de vos frères ? La Rose et la Croix ! Elles sont bien loin de vous ! Vous ne les retrouverez plus jamais. Mais il est temps encore. Vous pouvez rentrer dans la sainte Église.

Sans doute l’aide du bourreau qui tenait le pinceau le promena sur ses jambes car la douleur d’Almazan redoubla. Il brûlait entièrement. Chacun de ses nerfs semblait autonome et lui apportait une souffrance séparée et particulière. Sa pensée pourtant demeurait active et lucide et lui faisait voir, avec une étrange netteté, les détails des choses qui l’environnaient.

Il remarqua que les aides du bourreau et le bourreau lui-même avaient leur cagoule rejetée sur leurs épaules au lieu de la porter sur leur tête, selon l’usage. Il examina sur la face de l’inquisiteur une verrue près de son œil droit et il put distinguer toutes sortes de souvenirs de son enfance dans la fumée du brasero tordue en spirales devant lui. Et en même temps, comme mille vibrations de serpents vivants, la douleur palpitait en lui.

Mais c’était trop. Il avait bien compris au mystère des inflexions de la voix ce que voulait l’homme derrière lui. Ce n’était pas des noms, des indications précises afin de frapper d’autres victimes. Non, il ne tenait pas à cela. Ce qu’il voulait, c’était obtenir une abjuration morale, le renoncement à cette foi plus haute que toute religion, au culte de la vérité qu’Almazan avait entrevu.

La souffrance était trop grande. Un homme ne peut pas y résister avec sa faible force. Abjurer ? Faire des aveux ? Eh bien, soit ! il allait abjurer, dire tout ce qu’il savait et même davantage, à la condition que cette flamme s’éteignît et qu’on le laissât ensuite reposer en paix. Il était prêt à faire pénitence, à demander pardon à genoux, à embrasser les genoux de l’invisible vieillard.

Les charbons du brasero, et l’huile, et la chair brûlée faisaient une fumée si épaisse qu’elle s’étendait en nappe au-dessus de lui et qu’elle cachait l’image du Christ. Et soudain, à la place de ce Christ, Almazan contempla une scène extraordinaire.

Dans un paysage qu’il n’avait jamais vu, sous les ruines d’un temple peut-être, aux limites d’un désert, trois hommes vêtus comme des Orientaux étaient assis sur le sable et Christian Rosenkreutz se tenait devant eux. Il allait partir. L’un des trois hommes lui montrait la direction de l’Occident. Il avait l’air de dire : « Va, sois le porteur de la vérité. »

Almazan contemplait leurs visages calmes sous leurs turbans et un ciel, derrière eux, d’un bleu inouï. Rosenkreutz faisait un signe de la main, se mettait à marcher et c’était tout, la fumée se dissipait aux yeux d’Almazan.

Il savait quelle était cette scène. Rosenkreutz la lui avait racontée. C’était auprès de l’antique Palmyre, dans les ruines d’un temple où jadis Apollonius de Tyane avait passé de nombreuses années de méditation. Les hommes bons et sages qui détiennent les secrets de la connaissance avaient fait venir Rosenkreutz de son couvent d’Allemagne et étaient eux-mêmes descendus des lointaines lamaseries du Thibet pour le charger de transmettre en Occident une partie de la vérité éternelle, à ceux qui en étaient dignes. Et lui, Almazan, était de ceux-là. Il avait été choisi. Mais il avait été choisi à tort. Pour le plaisir de ce corps, il avait naguère quitté les Frères de la Rose-Croix à Grenade. Et maintenant, pour échapper à la douleur du corps, il allait renier la vérité à laquelle il croyait ? Était-ce possible ?

La chair d’Almazan crépitait avec un petit bruit affreux. L’odeur de chair était insupportable. L’inquisiteur, incommodé, se détournait en essayant de cacher son dégoût. Et le bourreau, inlassablement, avec son tic désignait le Christ du plafond.

Mais Almazan n’avait plus souci de ce Christ impitoyable, ni des hommes qui étaient autour de lui, ni de la torture de sa chair. Comme une vapeur bue par le soleil matinal, son âme se dégageait et s’élevait vers la lumière d’une pensée plus haute.

Et sans doute le rayonnement du martyre dut éclairer son visage, car tout près de lui, il entendit la voix parler encore mais un peu angoissée maintenant, tremblante et venant de tellement loin !

— Abjure ta foi ! Ils prétendent que leur extase est la même que celle des mystiques chrétiens et qu’à une certaine hauteur, les vérités se confondent. Mais ils mentent ! Abjure ! Abjure !

Et la voix eut un accent désespéré. Alors Almazan parvint à détourner la tête légèrement et à côté de la sienne, proche comme celle d’un frère, il vit une autre tête qui le regardait. C’était la tête de l’homme qui avait fait des autodafés de milliers de livres à Salamanque et à Tolède, qui avait fait brûler des rabbins juifs parce qu’ils étudiaient la Kabbale et des savants catholiques parce qu’ils pensaient et exprimaient leur pensée, la tête de l’ennemi de l’Esprit, la petite tête chauve et fragile, immense réceptacle du mal à l’état pur.

Et alors, il vit, pour la première fois, les yeux clairs et miraculeusement vides, les yeux sans haine, sans pitié, sans orgueil, sans désir, de Thomas de Torquemada. Peut-être y avait-il dans l’éloignement des prunelles une lueur de surprise.

Mais Almazan ne vit pas de visage autour de ces yeux immenses. Il ne distingua pas les traits de marbre auxquels il s’était attendu. Il n’y avait rien. Il était en présence du néant.

Dans ce néant, dans cette lumière vide des yeux, il fixa, comme une épée mille fois plus aiguë que celle de l’archange, son regard d’homme martyrisé en qui l’âme demeurait invincible. Le coup mystérieux eut l’air de se perdre dans le vide, mais il pénétra très avant dans une région subtile où les blessures ne guérissent pas et survivent à ceux qui les ont reçues.

Puis Almazan fit avec tout ce qui lui restait de force, de ses lèvres desséchées, le mouvement de cracher avec dégoût, et les ténèbres s’appesantirent sur lui.

— Il sera brûlé au prochain autodafé, dit la voix du vieillard, soudain pesante, pleine d’une infinie tristesse, pendant qu’il s’éloignait à tout petits pas, soutenu par l’inquisiteur, comme si c’était sa vie à lui qui avait été consumée par le supplice.

Dans les couloirs du donjon on emporta une loque humaine aux pieds calcinés jusqu’aux os et on la coucha dans son cachot avec le respect qu’elle méritait.

Et, plus tard, quand la conscience commença à se faire jour dans l’esprit d’Almazan, il entendait un indescriptible orchestre d’allégresse.

Si lourdes que soient les murailles, si ardent que soit le feu avec sa puissance de brûler et de détruire, si captivante que soit la promesse du tentateur, il avait triomphé du poids de la captivité, de la force dévorante de la flamme, de la parole qui arrête l’élan du coureur. Il avait vaincu.